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Eric vergnaux
Eric vergnaux
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Комментарии
@haceneouerdane6840
@haceneouerdane6840 8 месяцев назад
Il est né en 1759 et non en 1754. C'est un très grand saint de l'Eglise orthodoxe russe. Paix à son âme.
@marcbraunschweig-guckenhei3985
simplicuté , clarté , et pure cohérence
@77diderot
@77diderot Год назад
Je suis génial ❤️
@zolganboss
@zolganboss Год назад
merci
@zolganboss
@zolganboss Год назад
Merci
@stephanechalandon6904
@stephanechalandon6904 Год назад
Belle lecture, merci.
@clochspiorad4105
@clochspiorad4105 Год назад
On a pas qu’des ennemis
@dandyiy
@dandyiy 2 года назад
Une dialectique de grande qualité.
@lukasfortinthedogstar
@lukasfortinthedogstar 2 года назад
merci,merci
@ericvergnaux3386
@ericvergnaux3386 4 года назад
Les événements se chargèrent de venger Vintras. Bardout, qui avait refusé de plaider pour le prophète dans la crainte du ridicule, devint fou peu après. Mgr Paysant, évêque d’Angers, mourut après un dîner où il attaqua Pierre Michel ; Mgr Varin, évêque de Strasbourg, ayant écrit un article contre le Carmel, périt subitement… Cependant la doctrine de Vintras ne méritait pas tant de foudres. Elle se bornait à ces trois points : 1° Immaculée conception de la Vierge Marie (pas encore reconnue alors par le Saint-Siège). 2° Angélité de nos âmes avant la vie terrestre. 3° L’enfer n’est pas éternel (Vintras avait appelé son église l’ « Œuvre de Miséricorde » ). ⁂ L’abbé Boullan, docteur en théologie, longtemps directeur des Annales de la Sainteté, seule revue mystique-catholique de ces dernières années, puis enfermé dans les cachots de l’Inquisition à Rome, pour avoir, disait-il, guéri une possédée avec la robe sans couture du Sauveur, adopta ces dogmes et, devenu Jean-Baptiste, succéda à Vintras-Élie. Il ne fut pas reconnu par tous les Vintrasistes de Paris et de Lyon. Les premiers se divisèrent en deux chapelles, l’une à Montrouge, l’autre aux environs de la rue Sainte-Anne, sous la direction de la femme d’un ancien banquier. Les seconds se groupèrent autour d’un menuisier. M. Leymarie, le représentant des spirites kardécistes, m’a conté, si j’ai bonne mémoire, qu’il vit Vintras officier, à Paris, chez un gendarme. Le Dr Martin, descendant du fameux Martin de Galardon, continue encore, près du Luxembourg, le culte du « Prophète. » L’abbé Boullan était un tout petit homme à mâchoires puissantes, aux yeux d’illuminé, au bon rire, de cœur simple et doux. Je le trouvai, à Paris et à Lyon, très différent de son prédécesseur, qui, géant à tête très longue, étalait une barbe immense en éventail. Tous deux portaient au visage d’étranges signes mystiques dessinés par les rides. Vintras avait une colombe nettement tracée entre les deux sourcils, et Boullan montrait, au coin de l’œil gauche, le pentagramme kabbalistique (l’étoile à cinq pointes), très visible aux derniers jours de sa vie. M. J.-K. Huysmans et moi avons visité le modeste sanctuaire de la rue La Martinière à Lyon. Les combats astraux s’y livraient, effrayants et un peu chimériques, ayant pour champ de bataille le petit autel où Boullan célébrait, pieds nus, le sacrifice de gloire et de Melchissedeck, par lequel devaient être foudroyés le chanoine Docre de Bruges, les magiciens noirs de Paris et les grands opérateurs de Rome… En fait, M. J.-K. Huysmans me l’a conté et j’ai pu vérifier ces faits, il soulagea des âmes tourmentées de satanisme, guérit des possédés et même des bestiaux, enleva comme avec la main des dilatations d’estomac et, à l’aide de bougies et de sel, empêcha très souvent le fil des tisseurs de se casser. Les « envoûteurs » s’en vengeaient en ne le laissant jamais tranquille. Il me montra sa jambe traversée jusqu’à l’os par des effluves sataniques, et les balles des pistolets fluidiques avaient creusé davantage encore son ascétique poitrine. Le peintre Lauzet, de passage à Lyon, constata un soir de lutte la rumeur de coups de poing invisibles sur le front du pontife officiant. Son front se gonfla de bosses et il s’évanouit, car il s’était laissé surprendre, ayant commencé trop tard le combat. Ainsi que J.-K. Huysmans, j’ai gardé de ces « Waterloo dans le vide » le souvenir le plus étourdissant. Ce petit homme - averti par le vol des éperviers, secondé par l’excellente voyante, madame Thibault, qui, les yeux levés au-dessus de ses lunettes, apercevait les légions des anges et des démons - l’hostie comme une épée au poing, bondissait, invoquant les Glaivataires et les Invincibles, tout enveloppé d’une longue robe de cachemire vermillon serrée à la taille d’une cordelière blanche et rouge, avec, au-dessus, un manteau découpé sur la poitrine, en forme de croix, la tête en bas. Ce guerroyant de l’invisible était au demeurant le plus doux des hommes. Lui aussi, il partagea cette sorte de malédiction qui pèse sur le Vintrasisme. Il fut condamné par un tribunal de l’Empire sur ce seul considérant : « Étant donné que l’abbé Boullan n’a pu avoir de conversation avec la Vierge… » « Mais c’est justement ce qu’il faudrait prouver, » me dit M. J.-K. Huysmans, qui refuse non sans justesse à la magistrature le droit de dénier en principe le miracle. Quant à la théorie du docteur Johannès sur les « unions de vie », elle fut, je crois, mal interprétée dans un sens profane, ce terme ne désignant que ces mariages mystiques dont parlent sans cesse sainte Thérèse, Marie d’Agréda et Salomon. Il mourut dans son rêve, persuadé qu’il verrait l’Archange de l’Apocalypse ouvrant le ciel de sa trompette pour crier : « Il n’y a plus de temps. » Croyant annoncer le règne glorieux de Jésus pour l’ère du Paraclet, il reste pour des intelligences impartiales le dernier des millénaires et des exorcistes, et une manière de martyr obscur, où il y eut trop de l’illuminé. M. Rou du Fort à Champigny devint ensuite le grand pontife du Carmel, mais pas pour longtemps. Sa femme le trouva un jour, en travers de son lit, habillé et mort… C’est elle qui maintenant célèbre la messe de gloire de Melchissédeck toute seule, sous les espèces du vin rouge, les prêtres mâles seuls officiant avec du vin blanc. Pauvre Vintrasisme ! Ecrasé sans cesse, il palpite encore, çà et là, mais épars et mélancolique, épuisé par ses miracles, déchiré par ses hérésies