Merci! Ces vidéos sont très enrichissantes dans la découverte de cette œuvre à propos de laquelle on a vite fait de faire quelques contre-sens ou d'en omettre des détails lorsqu'on lit seul.
Sur la question de l'autorité (qui est certes un terme inadapté, Hannah pardonne nous...), ce qui a été pour moi, personnellement, le déclic, et qui rejoins, d'une certaine manière, ce que tu décris, c'est lorsque je me suis rendu compte que mon refus d'afficher une autorité pouvait être considéré comme une injustice par des étudiants qui avaient du mal à suivre mais qui se tenaient correctement et s'intéressaient véritablement au cours... Et, en refusant d'être une voix de médiation, j'exerçais sur ceux-là, disons, une injustice... (et toute la partie logistique est capitale, c'est une honte que ce ne soit pas quelque chose qui soit formalisé et automatiquement délivré au niveau de l'administration) Une façon que j'ai eu de traiter cet impératif d'un exercice de l'autorité, ça a été d'une part de toujours l'exercer de la façon la plus froide possible (jamais élever la voix, au contraire la radoucir au maximum lorsque j'en viens à menacer ou prononcer une sanction), de toujours l'expliquer (en public ou en privé à l'étudiant mis en cause, c'est-à-dire à ne jamais invoquer "l'ensemble de son oeuvre") et à toujours la justifier (en renvoyant au cadre scolaire/universitaire et jamais à "moi" en tant que tel, jamais "ça m'a posé un problème" mais plutôt "ça a tel effet sur le cours, la classe, etc." ou le toujours efficace "je n'arrive pas à entendre X alors qu'il est à 3 m de moi !")). Du coup, je suis un peu circonspect quant au fait de revenir sur quelque chose à la fin du cours sans que cela ait été explicité/publicisé avant. Ce n'est pas une pratique que j'ai, généralement. Ou plutôt, si, mais c'est parce que je leur ai intimé, durant le cours, de rester dans la salle à sa fin. Il faudrait peut-être que je teste.
Merci beaucoup pour tes vidéos autour de la thématique "devenir prof de philosophie". Elles sont intéressantes, font du bien à entendre et viennent répondre à pas mal de questions/angoisses que je peux rencontrer vis à vis de la rentrée.
Je pense avoir une vision complètement biaisé du lycée. Durant ma scolarité j’étais dans un lycée privé de campagne plutôt cool, pas un truc d’aristo avec des messes. Néanmoins dans les classes où j’ai été, je ne crois pas avoir jamais entendu parlé d’une exclusion et colle. En 1ère et Terminale nous étions seulement 13 donc les cours étaient assez calmes. En philo il y avait plus d’apathie que de bavardage
Salut Ereme, je rentre à la rentrée en master 2 de philosophie et souhaite l’année prochaine passer le capes de philo pour devenir professeure de philosophie. Je me demandais, est-ce que depuis les réformes du bac tu as remarqué un manque d’intérêt notable des élèves envers les cours de philosophie ? Pense-tu que le métier de professeur de philosophie est en danger ? Je te remercie pour tes vidéos, il existe très peu de contenu qui traite du métier de prof de philo !
Bonjour Chloé, Je n'ai pas noté de différence majeure depuis la réforme du bac. Je me méfie beaucoup, de toute façon, de mes impressions (c'est un classique de prof d'avoir le sentiment que les choses vont de mal en pis et de regretter un temps fantasmé où les élèves étaient plus attentifs, etc.). Je ne sais pas si le métier de professeur de philosophie est spécialement en danger (je veux dire, plus que les autres métiers d'enseignement). Le fait est que les conditions de travail au lycée ne sont pas idéales et que beaucoup de collègues trouvent, à la fin, que la mécanique de l'éducation nationale, la manière dont cela fonctionne, ne va pas du tout dans le bon sens et il est parfois difficile de faire son boulot dans un contexte "violent" (au sens où le système scolaire et la logique de performance qui préside à ce système sont violents). Malgré tout, j'ai le sentiment qu'entre toutes les disciplines, la philosophie reste privilégiée au sens où nous sommes relativement libres de notre manière d'aborder le programme thématique et que la philosophie jouit malgré tout chez un certain nombre d'élève d'un intérêt particulier (déjà l'attrait de la nouveauté au début de l'année). Il est possible, je crois, de faire émerger pendant les cours de philosophie de véritables moments d'interrogations collectives et d'ouverture au monde et je ne sais pas si c'est quelque chose de si facile à faire dans d'autres disciplines (en tout cas, peut-être pas aussi "librement").
Quelle chaîne de grande qualité, je suis heureuse de vous voir déployer ces formats. il est rare de voir des RU-vidurs masculins dans le milieu philo / intellectuel qui ne transpirent pas l’élitisme et le snobisme envers le fait de se questionner sur la vulnérabilité et l’humilité. si j’avais été prof j’aurais adoré tomber sur vos conseils et j’espère de tout cœur qu’un jour si j’ai des enfants ils tomberont sur quelqu’un comme vous. Hâte de voir la suite ! !
Pour surmonter cela je pense souvent aux Trois discours sur la condition des grands de Pascal qui dit que c’est précisément l’habit qui fait le moine ou « fake it until you make it » comme on dit dans le langage populaire.
Les vidéos de cette série - mais aussi de cette chaîne ! - sont une vraie mine d'or ! Un immense merci pour ce partage, réalisé de manière si pédagogue et limpide ; je suis étudiant en philo, je n'en suis pas encore au stade de passer les concours, mais ton contenu est très inspirant et agréable à écouter ! Merci <3
C'est clair ! Je compte pas du tout passer de concours, ni donner de cours, mais je les écoute quand même, haha. En fait, c'est assez inspirant de manière générale !
🎵🤌Il faut un cours clair. On va pas refaire l'Agreg là🤌🎵 Merci pour tes conseils ! En ce qui me concerne, pour dynamiser les cours j'organise l'année en séquences correspondant à 5 domaines de philosophie de l'agrégation (morale, épistémologie et philo des sciences, métaphysique, politique, esthétique et philo de l'art). Ca peut paraître compliqué, mais ça permet d'éviter de perdre les élèves en traitant les notions indifféremment et dans le désordre, tout en promettant qu'on change de domaine après chaque vacances. Et ils éprouvent par la même occasion qu'on se pose et qu'on traite des problèmes différemment selon le domaine, quand bien même ce serait la même notion (la notion de nature n'est pas traitée de la même manière selon qu'on se situe dans un problème de philo des sciences, de métaphysique ou de philo de l'art).
J'ai enseigné toute l'année en philosophie en tant que contractuel et je peux dire que mon syndrome de l'imposteur était assez conséquent... (surtout que pour ma première année d'enseignement on m'a confié une Tle HLP...) Je partage totalement votre propos ! Finalement on parvient à relativiser au contact des élèves, notamment quand on parvient à développer avec eux une relation profondément humaine. J'avais fait le choix d'être honnête avec eux au moment où on avait établi un lien de confiance. Je pense que la force de ce métier c'est aussi la réflexivité et le retour sur nos pratiques. On peut avoir des années d'expérience et continuer à faire des erreurs, on peut expérimenter des choses (qui fonctionnent pour certaines, moins pour d'autres...), on est toujours nous-même dans un processus d'apprentissage. En somme le prof parfait ça n'existe pas qu'on soit au début de carrière ou en fin de carrière. Et ce n'est pas bien grave ! Très bonne vidéo en tout cas, merci ! :)
Je suis entièrement d'accord avec ce que tu dis ! Je crois que c'est en réfléchissant toujours sur sa pratique qu'on évite de tomber dans une routine parfois dangereuse pour notre enseignement ! Merci pour ton message :)
Encore une vidéo précieuse, merci beaucoup. Je me prépare à enseigner pour la première fois en septembre et bien que le contenu du cours soit évidemment au centre de mes attentions, j'essaie de prendre au sérieux l'aspect gestion de classe. Il me semble que c'est un point négligé par beaucoup de collègues débutants et qu'il y a beaucoup de douches froides. Envisagez-vous de faire une vidéo sur ce sujet ?
Non pas forcément, après ça dépend évidemment le niveau de lenteur haha mais je pense qu'on peut s'en sortir. Dans ce cas, plus encore que dans d'autres j'imagine, il faut développer des automatismes dans la construction du brouillon etc. pour s'accorder un temps assez long de rédaction.
Elle n'est pas naïve ! Je parle plutôt de connaissance universitaire de niveau master/doctorat. En gros, dans le cadre des concours, de telles connaissances ne sont pas nécessairement utiles (ou optimales) pour réussir (même si c'est évidemment toujours bien de les avoir).
Je n’avais pas regardé cette vidéo avant les résultats et j’ai bien fait car je n’ai absolument pas traité le sujet de la même façon. Ça m’aurait fait paniquer. Dans ma deuxième partie j’ai notamment parlé de l’incapacité de la science à répondre aux questions les plus existentielles alias les questions métaphysiques et en troisième partie j’ai évoqué le fait qu’on ne devait pas s’arrêter à la science et qu’on devait la compléter avec un regard différent, éloigné de la raison pour satisfaire notre besoin de vérité et j’ai parlé du carrelage de Merleau-Ponty. J’ai eu 19 !
@@philippebrunello2819 Haha non non je vais pas vous piquer votre oral ! Mais c'est cool de le partager pour les gens qui préparent les concours, souvent on manque de cette matière-là quand on prépare !
Bonjour. J'ai eu la joie d'apprendre hier mon admission au Capes externe de philo et je voulais vous dire merci pour tous les conseils que vous prodiguez dans cette vidéo que je réécoutais encore une heure avant de commencer la préparation de l'épreuve de leçon hybride! Je crois que sans vous, je n'aurais pas compris que l'entretien était aussi décisif: ne pas s'écrouler, rester ouvert aux questions, proposer des hypothèses de réflexion, vivre ce moment comme un échange avec des pairs et non comme un examen oral à expédier. Encore merci pour la générosité avec laquelle vous partagez votre expérience au sein de cette belle chaîne. 😊
Je tenais à t’écrire un message, car grâce à toi aujourd’hui j’ai eu mon CAFEP en philosophie. Autant pour tes vidéos que tes posts sur le groupe Facebook dédié à la préparation du concours. Un grand merci, on ne se connaît pas personnellement, mais tu m’as grandement apporté.
Je ne sais pas ce que tu veux dire par "le peuple qui vient". Et non, je ne suis pas certain non plus de connaître un "bon" Etat, mais sans définir ce qu'on entend par "bon" ici, c'est difficile (veux-tu dire : bon selon des critères moraux, ou bon au sens d'efficace ?).
@@eremeecoumene moraux bien sûr !! Il n'y a pas un homme politique sur terre qui n'agit pas pour son propre intérêt avant l'intérêt collectif, les démocraties libéral son donc immorales pour la plupart et le peuple s'imagine avoir le choix c'est plutôt drôle de passer d'une monarchie à une autre s'en se rendre compte de rien
Merci, bravo, très utile. Quelle question “dissertative” poseriez-vous à partir de ce texte, il me semble que c’est bien de l’exposer dès le début avant de commencer la leçon (à moins que vous ne l’ayez dite sans que je l’entende). Cordialement
Je crois le dire à la fin de mon introduction. J'avais choisi : "Existe-t-il une essence aux œuvres d’art ?", mais il y a d'autres possibilités et celle-ci n'est pas nécessairement la plus optimal ! L'objectif je pense c'est de trouver un sujet de leçon qui couvre le texte et qui soit en même temps efficace pour valoriser votre culture philosophique et vos propres interrogations.
C'est une bonne remarque ! Je pense qu'on peut parler de cosmologie à partir du moment où il ne s'agit pas chez lui d'un récit mythologie de l'origine du cosmos, mais bien une tentative de rendre raison (logos) de l'organisation du cosmos ?
La question de la cause incausée que vous abordez m'a toujours fasciné. On la retrouve à l'échelle cosmologique (qu'est-ce qui a causé le Big Bang ? La cause incausée qu'est Dieu, répond Aristote), mais aussi (et c'est encore plus incroyable) à notre échelle : quelle est la cause première qui fait que je choisis de toucher ce stylo, mon livre ou mon ordinateur ? Quelle est la cause première qui fait que je choisis de faire surgir dans mon cerveau tel souvenir plutôt qu'un autre ? Saint Augustin nous dit que c'est là l'une des meilleures preuves de l'existence de l'âme. Je trouve cela très convaincant. Il me semble, si je ne dis pas de bêtises, que Kierkegaard appelle cela une rupture existentielle : la liberté consiste précisément à opérer une rupture dans la chaîne des causes et des effets en insérant un acte libre, un acte qui n'a pas de cause qui le précède. En ce sens, l'homme est un petit Dieu : Dieu est la cause incausée de l'univers, l'homme la cause incausée de ses actions.
Même si j'ai déjà entendu parlé des phénomènes émergents, j'ignore encore de quoi il s'agit exactement. Cela ne fait que 2 ans que je me suis mis à lire de la philosophie, en autodidacte.
Merci de vos conseils ! Pour le CAPES peut-il y avoir des notions qui ne sont pas au programme du lycée ? Je pense à des concepts tels que l’amour, l’ironie, le respect qui sont périphériques des questionnements du programme…
Je me permets de répondre à partir de mon expérience des concours et de la lecture des rapports. Il y a moins de sujets de philosophie générale WTF au CAPES comme "la ville" ou "le monstre" qui tombent à l'agreg externe mais les sujets de l'oral du CAPES ne sont pas néanmoins limités aux programmes du lycée. Ce genre de sujets "hors programme" tombent donc quand même assez souvent (par exemple en regardant le rapport de 2018 je vois "la fête", "l'honneur", "le sentiment", "l'amitié", "la ruse"...) Je suis pour ma part tombé sur "Qu'es-ce qu'une constitution ?" qui pouvait se lire comme une notion spécifique en lien avec la notion plus générale du programme "l'Etat" mais pouvait se lire de manière plus large, dans un sens non-politique (la constitution des choses, une personne de bonne constitution, etc). Par rapport aux exemples que tu suggères, il me semble donc tous être susceptible de tomber au CAPES. "le respect" est peut-être plus probable, étant aussi une notion spécifique qui peut se rattacher au programme du lycée. Mais, dans tous les cas, ce serait une erreur que de vouloir absolument rattacher le sujet qu'on choisit avec les programmes du lycée. Il faut ouvrir le plus largement possible la problématisation, comme le recommande notre hôte ici.