Apparemment...: Cette poésie narre l’histoire émouvante d’un vieux gaucho, incarnant l’image de l’homme rustique et solitaire des vastes plaines d’Amérique du Sud. Vivant une existence épurée dans son ranch, il est profondément attaché à ses souvenirs et ses sentiments. Le cœur du récit est dédié à sa “gurisa” - terme d’affection désignant une jeune fille ou une compagne bien-aimée. Elle représente sa source de bonheur, son but dans la vie, la raison pour laquelle il a surmonté maints obstacles. Au début, le gaucho se demande comment, en fin de vie, il pourrait croiser un homme dans son ranch et se présenter à lui avec calme. Cette interrogation sert de prélude aux tourments et aux péripéties qui vont émerger. Dans son ranch, il garde comme une précieuse relique une fleur, dernier vestige de l’amour qu’il éprouve pour sa gurisa, véritable lumière de son existence. Il décrit son engagement total pour elle, sa lutte incessante, et les nombreuses humiliations subies dans le but d’épargner ses larmes. La tragédie surgit lorsque sa gurisa meurt dans ses bras, anéantissant son cœur et plongeant sa vie dans un abîme de désespoir. Un ultime baiser, lors duquel elle implore son pardon pour une faute inavouée, le laisse inconsolable et dément de douleur. Ayant identifié l’homme responsable de son tourment, le gaucho le pourchasse, le confronte, et le ramène de force à son ranch pour venger son honneur face à sa bien-aimée défunte. Cet acte symbolise pour lui une restauration de son amour et de son intégrité perdus. En conclusion, l’indifférence déchirante du gaucho face aux jugements extérieurs souligne que sa vie s’est vidée de son sens depuis la mort de sa gurisa. Il se résigne face à son destin, accueillant toute condamnation, même la mort, tant son existence est désormais dépourvue de toute valeur.
