Bonjour, Je suis anosmique de naissance (congénital donc) du fait d'un syndrome de Kalman. Pour ma part, j'ai les lobes sont atrophiés et c'est irréparable. J'ai pourtant du mal à comprendre la relation systématique entre perte d'odorat et de goût. Est-ce plus difficile pour les gens qui perdent l'odorat après l'avoir eu ? Car j'ai l'impression d'avoir du goût. Je suis capable de doser mes plats en sel, poivre et épices et j'aime bien faire la cuisine. Bien sûr, je ne prétends pas avoir un goût aussi développé qu'une personne ayant son odorat, mais je ne peux pas manger trop salé ou trop sucré. Je mange volontiers des carottes ou de la salade verte sans accompagnements, par exemple (peut-être suis-je sensible à la fraîcheur ?). Je pense pouvoir reconnaître certains légumes dans une soupe, comme la tomate par exemple, que je n'aime depuis tout enfant (même lorsque ma mère me disait qu'il n'y en avait pas, je reconnaissais le goût). Je ne suis pas capable de l'expliquer. Dès lors, je me demandais s'il est possible qu'un nouveau-né, par exemple, puisse s'adapter à la perte d'odorat en renforçant un peu le goût ? Est-ce possible aussi que le goût finalement viennent d'une sorte d'apprentissage naturel ? Depuis tout petit j'aurais intégré que tel goût est lié à tel légume ? Paradoxalement, il y a des légumes que je n'aime pas du tout alors qu'ils sont sucrés et devraient donc plaire à une personne atteinte d'agueusie (d'après ce que je lis) ? Du coup, certes, l'anosmie est socialement handicapant et peut même être dangereux au quotidien (quel anosmique n'a pas vérifié trois fois avoir bien coupé les feux de la gazinière ?), mais existe t-il de véritables études scientifiques concernant cette association anosmie et agueusie ? Car j'ai la sensation d'avoir des saveurs au-delà du goût de base, au-delà de sucré, salé, amer, etc, du coup. Cordialement.
Bonsoir Sileva, Un grand merci pour ce témoignage. Oui il y a une relation entre le goût et l'odorat et oui nous le développons au fur et à mesure de notre existence. J'ai totalement perdu l'odorat mais j'ai connu ce 'goût' durant les 40 premières années de ma vie et il est vrai que ces deux sens nous permettent de ressentir des saveurs alors qu'aujourd'jhui, comme vous je ressens le sucré, le salé, l'acide, l'amer, je sale et je poivre mes plats mais pour bien comprendre la différence, j'utilise régulièrement la comparaison avec un monde en niveaux de gris et un monde en 65 millions de couleur. Les niveaux de gris permettent de mettre en perspective des goûts, des sensations mais couplé à l'odorat tous ces goûts se subliment en saveur incroyables et en une multitudes de variétés. mais pour ma part, après bientôt 3 ans d'anosmie, j'ai un gout qui progresse, j'y travaille tous les jours car il nous reste notre trijumeau, ce nerf qui parcoure nos joues et qui doit être développé. A bientôt peut être, Jean-Micjel
0 à 13min : Intervention de Jean-Michel MAILLARD Présentation de l'anosmie, introduction de l'intervention de Robert CHHUOR 13 à 29min : Intervention de Robert CHHUOR 'De l'odorat normal à l'anosmie, que faire au 21ème siècle' 29 à 36min : Introduction de l'intervention de Frédéric LECAMPION 36 à 55min : Intervention de Frédéric LECAMPION 'L'anosmie, comportement, émotions et liens sociaux' 55 à 01h02 min : Intervention sur le goût Avec un exercice pratique avec le public sur le fonctionnement du goût avec la dégustation d'un carré de chocolat 01h02 à 01h07 min : Présentation de l'association et de ses objectifs 01h07 à 01h59 min : Débats, échanges avec le public
