« J'avais besoin d'un père, pas d'un coup de vent » 

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Clément lit la lettre de Paul sur son père.
L'écrit original : bit.ly/2cjgFfu
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« 5h10 du matin.
Début octobre 2014.
Une famille se déchira ce soir-là. Un père perdit l'un de ces trois fils définitivement. Les liens s'étaient brisés, comme si une scie tranchait le tronc d'un arbre pourtant robuste, comme si le feu avait décimé une maison entière. Plus rien. Le néant. Les liens du sang étaient encore présents, néanmoins l'affection avait pris son envol.
Parlons de lui, mon « père ». Il n'a jamais eu une grande importance pour moi, d'ailleurs, comment aurait-il pu en avoir une ? Tu n'étais jamais là. Du moins, pas comme un père choyant et aimant. Plus jamais tu n'auras la chance de te rattraper. Seize ans c'était bien assez pour le faire, malheureusement pour nous, l'idée ne t'a même pas effleuré l'esprit. Pas même un court instant tu as essayé de faire des efforts.
« Je suis désolé. »
C'est vrai que ça nous aide de le savoir, cependant il fallait également nous le prouver que ces mots n'étaient pas de futiles mensonges. La vérité finit toujours par éclater, et durant cette nuit plutôt sombre tu nous l'as bien montré.
Alors « papa », j'utilise une dernière fois cette appellation pour te dire que je regrette. Je regrette d'avoir mis du temps à comprendre que tu ne changerais jamais, que le boulot et l'alcool auraient toujours une place plus importante que ta propre famille. Ça paraît impensable, inimaginable, inenvisageable mais c'est ton « choix de vie ». Continue, fais et débrouille toi. Ne compte plus sur moi pour t'accorder le moindre signe d'affection car je suis dénué de tout ça désormais. Seize ans que le cauchemar continuait, tout a une fin. Aujourd'hui c'est la « nôtre ».
Sors de ma vie et surtout claque bien la porte. Puisque je me porte mieux quand tu n'es pas là, faisons ainsi. Enfin, du moins je ferai comme cela. Tant pis si ça ne te convient pas. Les nuits sans dormir, les heures à stresser ne m'allaient pas non plus. J'ai dû faire avec. La roue tourne et c'est à toi de subir. Assume tes actes et tes propos. T'es grand.
J'avais besoin d'un père pas d'un coup de vent. »