L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition) : Honorables sénateurs, c’est avec un mélange de tristesse et d’espoir que je prends la parole aujourd’hui pour parler de la motion no 165 du gouvernement Trudeau visant à modifier le Règlement du Sénat.
Je suis triste parce que je pense que certains des changements proposés par cette motion sont préjudiciables au Sénat et au système démocratique canadien. Je suis triste parce que le précédent créé par le sénateur Gold avec sa motion marque la fin d’un Sénat qui fonctionnait d’une certaine façon en dehors de la partisanerie que nous voyons maintenant à la Chambre. Je reviendrai sur ce point dans un instant.
Comme je l’ai dit, j’ai aussi de l’espoir parce que je pense que c’est le dernier acte de ce mauvais drame qu’est la tentative de Justin Trudeau de réformer le Sénat. Soyons clairs : cette tentative émane de Justin Trudeau. La fin est proche pour le gouvernement actuel, et Pierre Poilievre recevra bientôt le mandat de réparer ce qui ne va plus au pays. Une des choses qui ne va plus à cause de Justin Trudeau et que Pierre Poilievre devra réparer, c’est le Sénat.
Contrairement à ce que le sénateur Gold et les libéraux voudraient nous faire croire, en 2014, Justin Trudeau n’a pas conçu un plan élaboré pour faire entrer le Sénat canadien dans le XXIe siècle. Son plan a plutôt été élaboré sur une serviette de table, par opportunisme politique et sous la pression de trouver un stratagème qui lui éviterait d’être rejeté par la moitié de son caucus.
La grande majorité d’entre vous n’était pas présente en 2013 lorsque le Sénat a dû faire face aux dépenses douteuses de certains sénateurs. Permettez-moi de vous expliquer brièvement ce qui s’est passé. Pour les sénateurs qui étaient présents, cela vous rafraîchira la mémoire.
Quatre sénateurs ont été cités dans les médias pour leurs dépenses douteuses. L’un d’entre eux était un libéral qui a rapidement décidé de prendre sa retraite. Lorsque le gouvernement conservateur a décidé d’agir et de suspendre les trois autres sénateurs, Justin Trudeau a demandé à ses sénateurs libéraux de s’abstenir lors du vote. La moitié du caucus n’a pas suivi ses ordres.
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Trudeau était furieux. Il a envoyé Dominic LeBlanc, son homme de main préféré, pour organiser un coup d’État au sein du caucus libéral du Sénat. George Furey devait remplacer Jim Cowan en tant que leader. Ce coup d’État a échoué.
Cela a rendu Trudeau encore plus furieux. Il savait que l’enquête du vérificateur général montrerait que d’autres sénateurs libéraux avaient des dépenses douteuses. Il a donc décidé de les expulser du caucus, de les exiler. Cette décision a été prise sans cérémonie. Les sénateurs Jaffer, Cordy, Ringuette, Downe ou Massicotte pourraient tous vous en dire plus sur cette réunion, un froid mercredi matin de janvier 2014, au cours de laquelle les sénateurs libéraux ont découvert le vrai visage de Justin Trudeau. Ces sénateurs qui avaient travaillé sans relâche pour le Parti libéral ont été écartés comme des moins que rien, abandonnés par Justin Trudeau en route vers le pouvoir.
C’est après avoir décidé d’exclure leurs sénateurs du caucus que les libéraux ont élaboré un plan visant à transformer le Sénat sans vraiment le changer. L’idée selon laquelle les sénateurs libéraux étaient moins indépendants du fait de leur appartenance à un caucus national était une imposture. Les sénateurs libéraux qui étaient ici lorsque je suis arrivé, comme ceux que j’ai mentionnés et d’autres, comme les sénateurs Cowan, Joyal, Baker et Fraser, étaient tous de grands penseurs indépendants. En fait, comme je viens de le dire, c’est parce qu’ils n’ont pas suivi Justin Trudeau et parce qu’ils étaient des esprits indépendants qu’ils ont été écartés.
Le plan élaboré par Trudeau en 2014 avait deux objectifs.
29 апр 2024