"Je suis très tolérante". 5 secondes plus tard. "J'ouvre pas le rideau". On est toujours très tolérant quand il s'agit de parler de sa propre tolérance mais quand on doit vraiment faire preuve de tolérance, c'est une autre paire de manche. La seule question est: "tu aimes ton gosse ou pas?" Point.
Je comprends très bien la maman de Bruno. Étant âgée, pour elle s'est une chose impensable que deux garçons vivent ensemble. De plus, elle doit s'imaginer des choses qu'elle a entendu sur les gays. Son enfant qu'il soit hétéro ou homo reste son enfant quelque que soit son orientation sexuelle.
"Vous assumez vos choix sexuels." C'est là qu'on voit qu'on est à une autre époque. De nos jours, cette phrase ferait, à juste titre, scandale si elle était prononcée par un animateur télé. Mais petite piqûre de rappel à suivre, sait-on jamais ! L'homosexualité n'est pas un choix. C'est une orientation sexuelle qui nous choisit et qui s'impose à nous ! Une fois qu'on a conscientisé son homosexualité, on peut effectivement choisir : se refouler et être malheureux, ou l'assumer et se donner une chance d'épanouissement sentimental et de vie heureuse... Le choix semblerait évident, si la société ne venait pas (encore de nos jours) y faire obstacle ! Et puis alors on finit en beauté avec cette question de l'animateur qui pourrait se résumer ainsi : "Faire votre coming-out en public, n'est-ce pas faire du tort à votre mère qui devra porter ce fardeau auprès des autres ?" Alors désolé mais en tant qu'homosexuel, on n'est aucunement responsable de l'homophobie ambiante à laquelle nos proches seront exposés. C'est aux homophobes de présenter leurs excuses pour leur manque de tolérance, pas à la personne homosexuelle ou à ses proches. Quoi qu'en pensent celles et ceux qui sont encore rongés par l'homophobie, c'est eux qui sont au regard de la loi délictueux, pas nous. Lunaire de voir à quel point à cette époque, et les paroles prononcées au cours de cette séquence le prouvent, c'étaient les homosexuels qui devaient, même lorsqu'ils s'assumaient, se sentir fautifs. Le coming-out ne devrait même plus exister : un hétérosexuel n'avoue pas son orientation sexuelle à ses proches avant de leur présenter leur moitié. Et la génération n'est pas une excuse : au XIXe siècle, personne n'était obligé d'être raciste et esclavagiste. Et heureusement, déjà à cette époque, il y avait des gens pour s'opposer à ces fléaux.
Je suis tellement d’accord avec tout ce que je viens de lire. J’espère vraiment que le jour où j’ai des enfants, cette chose de « coming-out » n’existera plus! Je m’en fous complètement si mon fils me présente un homme ou une femme. Du moment qu’il ne se fait pas de mal à lui-même ni aux autres, qu’il soit heureux ❤
