" L'ensemble des vidéos et partitions des œuvres d'orgue et d'harmonium de Claussmann est également sur : francois-clement-organiste.e-monsite.com .
Cette pièce est extraite de l'opus 10, publié en 1892, Claussmann a alors 42 ans. Cette "Première collection de 18 pièces pour orgue" a été éditée en 6 livraisons, procédé d'édition que Claussmann utilisera plusieurs fois. Cette 4° pièce, première de la 2° livraison, fait partie des grandes pages pour orgue de Claussmann. Elle est dédiée "à M.J.C. BRIDGE, de Londres" (1844-1924), organiste des cathédrales de Rochester, puis de Westminster à Londres. C'est une oeuvre puissante et virtuose. Sa forme est en poupées gigognes. Trois parties (ABA) chacune en trois parties (ABA).
1° partie: 1° élément à fleur de peau, rythmé, énervé, qui gronde et s'élance vers l'aigu très vivement (au Pos, puis au GO). 2° élément chantant, au ténor, dans une logique descendante. Suivent de nombreux éléments nouveaux et divers, qui en font une partie très développée. Enfin retour du 1° élément, qui s'achève très soudainement avec les anches Positif. L'auditeur est surpris de cet éclat de voix.
2° partie: plus harmonique, avec l'enchainement des accords de si majeur et d'un accord altéré, mais que l'on entend comme un Sol septième, à la Grieg. La pédale poncture régulièrement par quelques intervalles de quinte. Le 2° élément (tout comme dans la 1° partie), est au ténor. Très chantant. Un petit "agitato" ramène après cette fois un vrai Sol7 au 1° élément.
3° partie: "remettez les mêmes jeux qu'au commencement", c'est la même musique, mais avec une partie centrale qui va s'enflammer et se tourmenter. Le thème va se trouver divisé en deux: le début au pédalier et la fin aux mains: le pédalier qui gronde, et les mains qui s'élance encore mieux vers l'aigu. Tout comme dans la première partie, la fin est surprenante, en quatre phrases ascendantes et crescendo. On a un peu une explosion comme dans la toccata de Gigout, où on attend longtemps avant que cela n'explose.
L'orgue utilisé est celui de l'église Ste Jeanne d'Arc à Clermont-Ferrand. Construit en 1927 par Joseph Rinckenbach pour l'abbaye bénédictine de Dourgne, il a été installé à Ste Jeanne d'Arc en 1947 par Maurice Gobin, facteur clermontois. Il a 33 jeux répartis sur 3 claviers et pédalier."
29 сен 2024
