Le IIIème Reich : l’Empire de la Science
Carte blanche au Mémorial de la Shoah
Une science frelatée : de la « physique aryenne » aux « expériences » menées dans les camps, le nazisme est associé à une mascarade scientifique sans précédent dans ses présupposés et dans ses conséquences criminels.
Pourtant, la majorité des scientifiques allemands s’est ralliée au projet nazi de régénération de l’Allemagne et de conquête de l’espace vital dans lesquelles la « science » devait prendre toute sa part et toute sa place. Par ailleurs, les nazis prétendaient appliquer les résultats des sciences de la vie et définissaient leur politique comme une « biologie appliquée ».
Un retour sur l’idéologie, mais également sur la pratique des biologistes, des médecins et des juristes permettra d’éclairer cet apparent paradoxe.
(source ) rdv-histoire.co....
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Le III° Reich : l’Empire de la Science
Annie De Nicola | Oct 24, 2017 | Blois 2017
Table ronde, samedi 7 octobre 2017, Université, Amphi 1, Blois.
La table ronde proposée par le mémorial de la Shoah sur le thème “ le troisième Reich, l’empire de la science” est animée par Iannis Roder. Il est entouré par Yves Ternon et Johann Chapoutot, deux éminents historiens spécialistes de la fonction occupée par la science dans l’imaginaire et la politique criminelle des nazis.
Iannis Roder, professeur agrégé, est un spécialiste de l’histoire de la Shoah et dirige le centre de recherche historique du mémorial de la Shoah. Yves Ternon, chirugien de formation, a entamé des recherches historiques sur la médecine nazie à partir de 1965. Docteur en histoire de l’université Paris IV, il s’est imposé, au fil des décennies, comme un spécialiste de l’histoire des compromissions des médecins nazis dans la politique génocidaire du troisième Reich et a ensuite élargi le champ de ses recherches aux autres génocides du vingtième siècle ( arménien, rwandais). Johann Chapoutot, normalien, est professeur d’histoire contemporaine à la Sorbonne. Il s’est imposé comme un des meilleurs spécialistes internationaux de l’histoire culturelle du nazisme. Ses recherches et ses ouvrages ont contribué à renouveler la connaissance historique de l’idéologie nazie et l’interprétation du régime nazi.
Grâce à la qualité des intervenants mais aussi à la complicité manifeste qui unit Iannis Rodier et johann Chapoutot, nous avons assisté à une grande leçon d’histoire qui a comblé un public venu nombreux.
I - Décembre 1946: des médecins nazis au banc des accusés.
Pour entrer au coeur du sujet, Y. Tournon propose d’évoquer rapidement un fait judiciaire retentissant de l’immédiat après-guerre, le procès des médecins nazis organisé par un tribunal militaire américain, dans le cadre des dispositions internationales qui régissaient alors les procès de Nuremberg.
Ouvert le 9 décembre 1946, le procès des médecins nazis est le premier de la série de 12 procès pour crimes de guerre organisés après la fin du procès de Nuremberg qui avaient jugé les principaux dignitaires du régime nazi. Sur le banc des accusés, 23 nazis dont 20 sont médecins. Beaucoup sont des spécialistes éminents de la science médicale ou de la biologie. Certains ont occupé des fonctions centrales dans l’organisation et le fonctionnement du système criminel et génocidaire du troisième Reich. Parmi eux, quatre médecins, Karl Brandt, Joachim Mrugoswsky, Karl Gebbhardt ( président de la Croix rouge allemande en avril 45!) et W. Hoven ont participé au programme Aktion T4 visant à euthanasier les malades mentaux, handicapés et, pendant la guerre, un nombre considérable de déportés des camps de concentration. Tous sont accusés d’avoir pratiqué des expériences criminelles, des sévices corporels inhumains et la torture sur des civils, essentiellement des déportés des camps.
Ces procès posent à l’historien, mais aussi au simple citoyen qui s’y intéresse, de nombreuses questions:
Comment expliquer cette compromission massive des médecins allemands ( plus de 50% ont adhéré au parti nazi…) et des scientifiques en général avec le régime nazi? Comment expliquer qu’une bonne partie de l’élite scientifique de l’Allemagne, « la patrie de nombreux prix Nobel scientifiques », ait accepté de mettre son savoir au service d’une idéologie mortifère?
C’est à ces questions angoissantes que nos deux historiens ont tenté de répondre.
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2 окт 2024