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Cyril Scott's "Lotus Land" and Alfred Lord Tennyson's "Lotos Eaters" 

Victor de Vandenesse
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«Allez, courage ! » fit Ulysse ; puis il leur désigna la terre :
«Ce flot ascendant, leur dit-il, est tout prêt
De nous porter vers la grève… »
Dans l‘après-midi, ils accostèrent à une terre
Où l’après-midi, nuit & jour, hantait l’air…
Et d‘une côte, jusqu’à l’autre - ô contrée
calme & délétère -
Tressaillaient les brises de mer,
Comme des hommes rêvant à d’étranges
Et inquiétants mystères…
Or, là-haut, trônait l’astre lunaire,
Sorte d’œil blanc, loin au-dessus de la vallée - et, telle une
volute à l’envers,
S’écoulait la rivière, frêle en son lit d’argent :
Qui le long du coteau, tombant et s’arrêtant
Tombant et s‘arrêtant, y glissait doucement…
Et Phébus, enflammé, au-delà s’effondrait
Dans l’Ouest rougeoyant ; et là-bas,
Par mille percées à travers monts,
S’entrevoyait le vallon, loin à l’intérieur
des terres ;
Et la blonde colline, aussi,
Bordée de maints palmiers…
Et des vaux, & des prés tortueux ;
Semés, tout le long,
De tiges de galanga ! Ô terre de splendeurs,
Où toute chose, nuit et jour,
Semblait toujours la même !
Mais alors, tout autour de la nef,
Leurs faces pâles, sombres & pâles dans ce
crépuscule rougeoyant,
Ils arrivèrent, tristes & accueillants,
Les Mangeurs de Lotos aux doux yeux de sommeil…
Ô terre de rivières ! - d’aucunes pareilles à
des volutes à l’envers,
Comme d’oublieuses traînes de mariées,
S’échevelaient de mont en val ;
Mais d’autres, en d’éclatants jeux
d’ombre & de lumière,
S’effondraient, léthargiques, en contrebas,
Où elles se muaient en voile d’écume…
Et eux, les Marins, s’approchant de la grève,
Ils les virent, ces rivières, de l’intérieur des
terres,
Fluer vers la mer ; et là-haut,
Ces trois sommets,
Ô pinacles d’éternelle blancheur !
Et de la tige enchantée,
Maints rameaux portaient-ils,
Tout gorgés de fleurs & de fruits ; et d’en offrir,
à chacun d’entre eux,
Mais quiconque y goûtait, aussitôt divaguait…
Et la vague, à l’autre rive,
Semblait soudain gémir et rêver
Sur des rives éloignées ; aussi, si l’un de ses frères
Lui parlait,
Tout à coup sa voix - jadis belle
& forte -
Semblait vague & lointaine,
Comme une voix d’outre-tombe…
Puis il semblait - l’initié - triste & ensommeillé,
Quoi qu’étrangement éveillé ;
Comme vibrait, à ses tempes,
Le rythme lancinant de ses veines…
Alors, ce soir-là, ils les invitèrent à
s’asseoir,
Sur l’arène dorée ;
Là, nus sur la grève,
Entré Phébus et Phoëbé :
Et qu’il était doux, ce soir, enivré de Lotos,
De rêver à la patrie aimée - aux enfants,
aux épouses,
Et aux esclaves dévoués ! Mais surtout,
Surtout et avant tout, pour toujours & jamais,
Que triste était la mer, et triste la pagaie !
Ô triste les champs d’eau, stériles & éreintants…
Alors, l’un d’eux a dit : «Allons, fi de l’écume ! »
Et eux, aussitôt, de chanter tous en
Chœurs :
«Il est loin, loin au-delà du flot,
Notre îlot natal! Allez, oublions donc ;
Que nous chaut l’aviron ?»

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4 окт 2024

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