Un souvenir : Aix en Provence il y a cinq ans peut-être davantage. Assise sur la margelle de la « fontaine des quatre dauphins », je pose en souriant sous le regard amoureux de mon mari artiste photographe qui dit que comme il y a le désespoir du singe (l’arbre araucaria je crois), je suis le désespoir du photographe car rarement satisfaite du résultat qu’il me présente. C’est à ce moment précis alors que vous faites en voiture le tour de cette jolie place du quartier Mazarin où trône la fontaine, que se croisent nos sourires. Je suis une passante anonyme comme celles chantées par Brassens évoqué hier soir sur la scène du théâtre Anthéa, vous êtes un passant connu que je reconnais et dont je sais la popularité et l’élan de sympathie qu’il suscite. Tandis que sur l’appareil s’imprime l’image de cet instant unique de ma présence que seule la magie photographique sait fixer, je retiens en moi-même une impression de vous qui est une partie de votre signature : curiosité, spontanéité, attention à ce qui vient, à l’imprévu. Les chinois ont appelé un des 64 hexagrammes de leur livre fondateur, le Yi-King : Spontanément WU WANG hexagramme 25. Il faut pour l’improvisation que vous pratiquez avec talent, un abandon confiant à cet instant qui surgit, une ouverture étonnée à la « synchronicité » qui met à notre portée ce qui paraissait irréalisable. Je ne vais pas ajouter mon compliment à tous ceux qui ont déferlé sur votre création théâtrale « Les élucubrations d’un homme soudain frappé par la grâce », je ne vais pas vous dire avec quelle virtuosité vous avez embarqué votre public hier soir à Antibes, vous savez tout cela. Je veux simplement vous dire l’impression que laisse votre présence : gravité et légèreté, joie et tristesse, appartenance et solitude….. paradoxe d’exister dont l’Art nous console. C’est ainsi que sur Radio Nova vous ré animiez les âmes endormies si près d’elles par crainte d’être trop loin. Merci pour hier soir et pour ce qui vient.
"En remontant les autres on se remonte ... c'est la courte échelle" "Quand on parle du 18ieme siècle on parle de 400 personnes parce que les autres n'ont pas d'histoire ils doivent juste bouffer"
Les matins ne sont plus ceux d'avant, ceux où se précipite sur son autoradio pour se laisser emporter par les mots émoustillés d'un Édouard des grands matins, oubliant la destination quotidienne, sans réjouissance. Snif !
Vu ce film en avant-première : allez-y ! Tout y est bon : les acteurs, les costumes, les dialogues, .... Édouard Baer, particulièrement, y est excellent.
"Je ne pouvais pas être à la fois animateur de radio et chef de la religion catholique". Dit avec le plus grand (faux) sérieux édouard-baesque. On retrouve les délires de la Grosse Boule de Radio Nova, avec le charme de l'âge mûr. Une cerise sur le gâteau dans le monde radio-aseptisé actuel.