Emmanuel Macron, président de la République, candidat LREM à sa réélection, est l'invité de la matinale spéciale #Elysée2022, un candidat face au 7/9.
Dans deux jours, les Français départageront dans les urnes les deux candidats à l'élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Pour le président de la République sortant, "Nos sociétés sont des sociétés qui vivent un moment, un moment très difficile." Il y a une fatigue chez les Français "qui est liée au Covid et à ces plus de deux ans et demi que nous avons vécu et qui ont profondément marqué notre société", en particulier la jeunesse et les soignants, cite t-il en exemples.
"Et puis il y a les grandes peurs du siècle, qui préexistaient et qui se sont peut-être exacerbées. La peur climatique qui touche toutes les générations maintenant mais qui, ça me frappe de plus en plus, chez les jeunes prend un tour anxiogène très fort. La peur des grands changements que je qualifie souvent d'anthropologiques, les réseaux sociaux qui créent une tension dans nos sociétés. Et la peur géopolitique, le retour de la guerre froide. C'est la première fois, très sincèrement, et c'était vrai avant le premier tour, que j'ai des enfants, quand je fais des bains de foule, qui m'interrogent sur l'Ukraine des enfants."
Emmanuel Macron attaque ensuite son adversaire : "La grande différence que nous avons avec la candidate d'extrême droite, c'est que l'extrême droite vit de ses peurs et de ses colères pour en faire du ressentiment et expliquer qu'un projet d'exclusion d'une partie de la société est la réponse. Moi, je veux essayer d'y répondre, pour la partie à laquelle on peut répondre, et surtout essayer de trouver un chemin où on retrouve ensemble les raisons qui nous font vivre comme une nation unie."
"Le débat a clairement permis de mettre en lumière que ça s'appelle l'extrême droite", assure le président sortant, qui prend pour exemple le positionnement sur le voile de Marine Le Pen, qui revient à dire selon lui que "islam = islamisme = terrorismes et aux fichés". Il ajoute : "Quand on a un projet qui consiste à interdire le voile, le foulard dans l'espace public, c'est-à-dire à rompre avec la laïcité à la française, quand on a un projet qui consiste à ne pas respecter la Constitution et donc à changer le texte constitutionnel sans respecter celui-ci, à sortir des textes fondateurs de notre Europe qui ont été bâtis après la Deuxième Guerre mondiale et qui protègent les individus, le droit des personnes et des libertés (...) je pense que les fondamentaux de l'extrême droite sont là."
Pour Emmanuel Macron, la campagne de Marine Le Pen, axée sur les problématiques de pouvoir d'achat est un leurre : "Elle a réussi à avancer masqué en poussant d'autres problèmes et elle se nourrit aussi de ce que nous n'avons pas réussi à faire (...) c'est-à-dire apaiser certaines colères, répondre suffisamment vite à des demandes et en particulier réussir à donner des perspectives de progrès et de sécurité aux classes moyennes et aux classes populaires françaises."
Revalorisation de 10% pour les enseignants en janvier 2023
Sur l'école, le président candidat admet l'erreur d'avoir supprimé les mathématiques du tronc commun dans la réforme du lycée : "Au vu des premières évaluations, de ce qui remonte, il faut remettre les mathématiques dans le tronc commun du bac." Dès la rentrée de septembre ? "Oui", affirme Emmanuel Macron.
Invité à préciser sa position sur le salaire des enseignants, qui consistait à dire lors de la présentation de son programme avant le premier tour qu'il n'y aurait pas de revalorisation sans que les enseignants acceptent de nouvelles missions, puis lors du débat avec Marine Le Pen, changement important, qu'ils seront augmentés sans condition, Emmanuel Macron confirme ce vendredi sur France Inter :
"Nous avons commencé une revalorisation des professeurs. Et j'irai au bout de celle-ci. Et elle n'est pas conditionnée à quoi que ce soit. Cela veut dire qu'il y a une revalorisation autour de 10%, ce qui fait que je peux vous dire que dès les premiers mois du quinquennat, on ira au bout de cette revalorisation qui permettra d'abord qu'il n'y ait aucun salaire, même en début de carrière, qui soit en dessous des 2 000 euros."
Le grand entretien de 8h20 par Nicolas Demorand et Léa Salamé (8h20 - 22 Avril 2022 - Emmanuel Macron)
Retrouvez tous les entretiens de 8h20 sur www.franceinter.fr/emissions/...
21 апр 2022