Ce que j'ai beaucoup apprécié dans deuxième acte c'est le fait qu'il ne se contente pas d'un simple retournement de situation initiale un peu cinique. Lorsqu'on apprend qu'on est en fait entrain de regarder non pas un film mais des acteurs qui discutent du film en étant dedans on a tout de suite des discours de leurs parts (en tant qu'acteurs et plus en tant que personnages) qui pointent les contradictions de leur art, et aussi leurs défauts en tant qu'humain : ce sont des connards, soit avec de grands principes, mais pas réfléchies, soit complêtement hypocrites voire juste intéressés par le succès et l'argent sans autre réflexions. Donc c'est très sympa à regarder, les dialogues sont souvent très drôle, l'alchimie marche super bien et ce sont, comme tu le dit, tous de très bon acteurs, mais j'avoue que j'ai un peu levé les yeux au ciel, puisque, à ce stade, c'est simplement un film ironique, qui critique le monde du cinéma, mais en s'inscrivant quand même dedans, un peu comme une vanité, "on a de l'autodérision, donc au final tous va bien. On a conscience d'être horrible et donc on ne peux pas trop être critiqué la dessus". Ce qui en plus est en soit un cliché, l'envers du décors pourris. Mais quand on apprend que cette partie du film est en fait aussi une fiction, et qu'on révèle les acteurs tel qu'ils sont (les personnages n'ont à partir de ce moment plus conscience de la caméra etc. elle est donc extradiégétique selon moi), et en fait ce sont des gens assez normaux, qui ont des relations normales, très loin de l'intensité que prend chacun de leurs échanges dans la partie fictionnels, avec des défauts et des qualités. Au final c'est un film qui montre l'humanité du milieu, qui reste avant tous un tissu de gens qui font leurs métiers. La critique de l'IA devient alors assez pertinente, là ou si le film s'était contenté de rester sur la représentation du cinéma comme un ensemble de connards infoutu de compassion, critiqué la déshumanisation (et le vrais risque social) que représente l'IA aurait été très creux.
