Si le rêve est "le gardien du sommeil" en procurant une satisfaction hallucinatoire des désirs inconscients, la terreur nocturne est son échec. On peut émettre l'idée que lors de la vie diurne des résidus ne sont pas liés dans le symbolique. Ce sont ces résidus qui sont liés dans le rêve (éléments de souvenirs de la veille). Ceci participe d'autre part à la mémorisation à long terme (alors que le vécu du rêve est de la mémoire à court terme par le circuit de Papez et sera rapidement effacé au réveil). Il est possible que la terreur nocturne participe des effets de stress post traumatique, et dans ce cas l'hallucination onirique ne peut que répéter l'expérience traumatique sans arriver à la lier dans le symbolique. C'est l'expression à l'Autre-de-la-parole à l'état de veille qui permet d'élaborer le lien symbolique. Reste la question du ternaire: si le rêve réussit à lier les frustrations de la veille, est-il capable de lier les privations et les castrations (limites) ? Pour les privations il les compense, mais le réveil est un choc déprimant car la privation est toujours là (les explorateurs isolés qui crèvent de faim et rêvent d'un bon repas dans un restaurant !). Pour la castration c'est autre chose: soit elle est opératoire dans les désirs concernés et le rêve est efficace, soit il y a un trou dans le tissus symbolique et là ça ne marche pas, ce serait alors la montée d'une angoisse terrorisante. C'est une hypothèse bien sûr basée sur les recherches de Jacques Lacan (dites "enseignement"). Voilà.
Dire que le rêve réalise un désir refoulé n'implique-t-il pas que le rêve soit le plus souvent un état heureux, justement propice à la continuité du sommeil ? Or si on lit la description du contenu de la plupart des rêves, ce sont le plus souvent des états de stress et d'incertitude qui sont décrits, de l'ordre du malaise bien plus que du bonheur. Comment Freud explique-t-il cela et a fortiori le cauchemar ?
@@laurencethomasb4311 Cette distinction entre jouissance ou plaisir ne change guère le fond de ma question : nous faisons bien des rêves, si ce n'est la plupart, dans un état de malaise et d'inconfort plutôt que de jouissance ou de plaisir - qui pour être distincts sont plutôt des formes de satisfaction. Comment est-ce possible si nous y réalisons de façon acceptable par le sur-moi des désirs refoulés ? Vous dites que quand une personne rêve pour la cinquantième fois qu'elle est en train de louper ses examens, son ça y trouve une jouissance acceptable par le sur-moi tant qu'elle ne se réveille pas, mais quelle jouissance ?
