Le 25 avril 2015, l'émission “Une vie, une oeuvre” produite par Martin Quenehen et diffusée tous les samedis sur les ondes de France Culture, était consacrée à l'évocation du pianiste canadien, Glenn Gould (1932-1982). “An Idea of Glenn Gould.” Par Laure Limongi. Réalisation : Nathalie Battus. Mixage : Manuel Couturier. Prise de son : Alain Joubert. Attachée de production : Claire Poinsignon. Avec la collaboration d'Annelise Signoret, de la Bibliothèque centrale. Glenn Gould est un musicien de légende qui en cinquante ans d’existence (1932-1982) a révolutionné le monde du piano. Sa vie intense est encadrée par deux interprétations des “Variations Goldberg” de Jean-Sébastien Bach. La première le fait connaître au grand public à l’âge de 23 ans. La seconde est enregistrée quelques mois avant sa mort, immortalisée par un film de Bruno Monsaingeon. Il disait y percevoir une sorte de « paix automnale ».
Outre la puissance de son jeu, ce qui transforme rapidement Glenn Gould en icône, c’est ce qu’on nomme ses « excentricités » - terme qu’il récuse - : le fait qu’il apparaisse toujours extrêmement couvert (faut-il rappeler qu’il est né et à vécu à Toronto ?...), presque caché derrière chapeaux, écharpes, gants… qu’il se trempe les mains dans de l’eau chaude avant de jouer… sa phobie des courants d’air et des salles de concert, du contact physique… Et Glenn Gould parle beaucoup, écrit beaucoup. De plus en plus. Il compose également : plusieurs pièces pour piano, un quatuor à cordes, un madrigal, une fugue…
Derrière le pianiste de génie se révèle un penseur puissant dont le champ d’action ne s’arrête pas au répertoire musical : à travers la musique, il s’agit de repenser le monde. Ainsi, Glenn Gould développe-t-il, en écho aux théories d’un McLuhan, une théorie de l’enregistrement. Il considère la salle de concert comme une arène cruelle et clôt sa carrière de concertiste à l’âge de 32 ans. On prédit alors sa ruine, certains pensent qu’il s’agit d’une énième folie. Bien au contraire, Glenn Gould poursuit avec tout le temps et le sérieux nécessaire son travail en studio où il révolutionne l’enregistrement.
En parallèle, Glenn Gould intervient fréquemment à la radio et à la télévision canadienne à travers des programmes alternant sérieux musicologique et goût du travestissement…
À la radio, il initie également une forme de « radio contrapunctique », comme il aimait à l’appeler, à travers notamment “The Solitude Trilogy”.
Ce portrait, “An Idea of Glenn Gould”, à travers des entretiens et des archives faisant notamment entendre ses créations, s’attache à rendre toute la complexité souvent méconnue du personnage. La souffrance inhérente à ses choix radicaux ; son attrait pour le grand Nord et sa solitude fondamentale. Mais aussi l’euphorie d’un personnage tout entier dévoué à la musique et la pensée.
Lien :
www.glenngould....
Merci à :
Bruno Blairet qui lit des traductions françaises de textes de Glenn Gould ; Matthieu Conquet ; Annie Lauzzana (recherches documentaires à l’INA) ; Louis Galiani.
Invités :
Pascale Cassagnau : docteur en histoire de l'art et critique d'art
Bruno Monsaingeon : musicien, réalisateur et essayiste
Benoît Giros : comédien
Jean Rondeau : musicien, claveciniste
Thèmes : Arts & Spectacles| Musique classique| Piano| Glenn Gould
Source : France Culture
#GlennGould #LeSémaphore #UneVieUneŒuvre #Pianiste #JohannSebastianBach #VariationsGoldberg #TheIdeaOfNorth #MusiqueClassique #Canada #BrunoMonsaingeon #JeanRondeau #Documentaire #FranceCulture
5 окт 2024