C'est très difficile... Je me suis orientée initialement vers une voie professionnelle libérale, mais j'ai vite réalisé que mes difficultés (trouble de la personnalité bordeline, grosse anxiété sociale et phases dépressives) ne me permettaient pas de tenir le rythme. Je suis depuis 2 ans sans emploi, à la recherche de ce qui me plaît. J'aimerais trouver un petit boulot à mi-temps sans trop de pression et de collègues, mais c'est difficile à trouver. Ma vraie passion demeure l'écriture, mais c'est une voie très fragile dont je ne saurais sans doute pas vivre... En France le handicap psychique est malheureusement mal connu, mal reconnu et beaucoup de préjugés persistent. Or dans un cadre adapté, je reste persuadée que des personnes en souffrance psychique peuvent apporter une grande richesse au sein du marché du travail, tant par leur compétences parfois différentes que par la prise de conscience des collègues avec qui ils interagissent. Il est temps que le stigma soit levé, car cela relève d'un vrai problème socio-économique.
Ce qui est compliqué aussi : faut-il en parler directement lors de l'entretien ? Car personnellement, bien qu'en thérapie depuis plusieurs années, j'ai des journées trop difficiles psychiquement et physiquement durant lesquelles me lever, me laver, sortir de chez moi est strictement impossible. Ce n'est bien sûr pas de la fainéantise, puisqu'après coup bien sûr la culpabilité et son cercle vicieux s'installe et que ça n'a rien à voir avec de la mauvaise volonté. Or je crains que d'annoncer d'emblée un handicap psychique est un risque quant à l'embauche.
Oui un risque qu'il vaut mieux prendre à mon avis, car vous n'avancerez pas sinon. En milieu normalizant, c'est la merde, soyez sur, il vaut mieux éviter. De toute façon ils finiraient par vous écraser de pression, et vous faire craquer pour vous sortir. Mais avec une équipe sympa ça va. Plus que ses traumatismes à gérer.
surtout si on est reconnu handicapé psychique RTQH à la suite d'un long coma et d'une longue hospitalisation à la suite d'un burn-out et qu'en plus vous subissez la violence de ce handicap par des réflexions quotidiennes, c'est une meute.
Comment gérer un handicapé psychique, en entreprise. Cette question m'a semblé émaner d'un questionnement sincère. Ce n'est pas possible de gérer un handicapé psychique comme moi, par exemple. Je suis de bonne volonté mais ai des traumatismes qui sont incontrôlablement ravivés par les lueurs de psy sur la lune et en poussière d'étoile mangé dans le creux de la main des pigeons. Il a lu et apprécié son combat par exemple mais je suis où là.