En 1991, à la sortie des évènements, une association visant à rassembler les jeunes autour des pratiques artisanales et culturelles y est créée. C'est de cette matrice que naîtra le groupe Hûmaa-Gué 4 ans plus tard dans la tribu de Truauru (Yaté). Pilotée par la famille Ouetcho (Louis,Emmanuel, Hubert, Pascal, Chanel, etc.), la formation base le rythme de ses compositions sur le "Tedra", cadence rapide partagée par tout le sud de la Nouvelle-Calédonie. des orchestrations
dynamiques, où bambous pilonnants et frappés sont à l'honneur, portées par des attaques
a cappella (Aé) et des refrains repris en chœur ("Pwerei", le rejouissant "I téa" et son harmonica)
résonnent comme autant d'invitations à la danse. Mais Hûmaa-Gué, qui signifie
"Notre Histoire" en Nââ Truauru, a aussi très tôt voulu aborder dans ses textes les épisodes
tragiques de l'histoire plus ou moins récente ("Iaai", "Teremba"), avec la volonté d'en faire des
symboles fédérateurs. Le groupe s'attaque également à des sujets d'ordre social et politique
("Cri de liberté", "Alcoolonisé", etc.), et à la dimension culturelle de la vie en tribu.
Les fondateurs du groupe ont pour la plupart passé la main aux plus jeunes.
Si l'orchestration et les influences se sont diversifiées, l'esprit d'Humââ-Gué s'est
perpétué, comme le suggère l'excellent "Véé" sur le dernier album, quelque part
entre reggae, zouk et tedra.
20 сен 2024