Sujet très pertinent, merci à Carnet de bord humanitaire de mettre un coup de projecteur sur ce thème trop longtemps relégué au second plan. Être soutenu en tant qu'aidant, c'est pouvoir aider l'autre sans s'oublier soi-même. L'engagement humanitaire, d'accord, mais pas à n'importe quel prix ! Regrettons néanmoins que la problématique de l'après mission, de l'errance de certain.es humanitaires à leur retour du terrain ne soit pas ou peu abordée. Ce grand vide, ce mal être ressenti au retour, cette difficulté à retrouver une vie "normale" après des mois d'une expatriation souvent exaltante, d'un engagement total et hors norme, pousse certain.es à repartir trop vite, à enchaîner mission sur mission sans avoir eu le temps et l'espace de "se poser", de "respirer", de "décharger" et de "partager" ces expériences singulières et parfois douloureuses. Je ne parle pas de celles et ceux confronté.es à des syndromes post traumatiques, conséquence d'un incident majeur, qui bénéficient d'un suivi médical et d'une prise en charge spécifique. Je parle de cette fatigue émotionnelle beaucoup moins visible et difficile à évoquer, de ce goutte à goutte insidieux, de ce stress cumulatif qui peut conduire à un épuisement professionnel souvent augmenté par l'expatriation, des contextes de travail et de vie particulièrement éprouvants. Le turn over permanent dans la plupart des ONG n'aide pas à la prise en compte de cette problématique et au suivi de ces personnes dont les difficultés, et pour certain.es le mal être, sont beaucoup plus répandus qu'on ne le pense.
Sécurité et sûreté sont vraiment primordiales pour les acteurs humanitaires qui se battent pour assister les autres. Malheureusement, très souvent ils sont pris pour cible et cela engendre la fermeture des projets et c'est les bénéficiaires qui payent le prix.
Merci pour cette vidéo que j'attendais ! Elle est très intéressante :) J'ajouterais personnellement que d'arriver dans un pays qu'on connait peu est totalement déstabilisant, il faut un temps d'adaptation, ce temps qui n'est pas facile à vivre
Oui un temps d'adaptation, d'observation et de prise de repères d'autant plus difficile à vivre si les équipes déjà en place, souvent pressées par l'urgence de leur tâche, ne prennent pas le temps d'accompagner les nouveaux arrivants. Une des causes du stress, notamment dans les contextes difficiles, est le manque de connaissance des procédures liées à la gestion de la sécurité avec des questions sans réponses qui peuvent être terriblement anxiogènes. La majorité des incidents de sécurité interviennent dans les trois premiers mois de mission d'où l'importance d'être pris en charge et informé des risques le plus tôt possible afin de s'y préparer sereinement.