Tous mes remerciements à Monsieur Robert Faure, pour son aimable autorisation d’utiliser le texte de son article.
Le refuge du Gioberney se trouve à 9 km de la Chapelle en Valgaudemar. Cette distance permet de passer de 1093m à 1643m avec donc un dénivelé de 550m. La route qui mène au refuge (dont la construction a été achevée en totalité en 1965) est donc assez raide (environ 6%).
Pour corser les choses elle est étroite. Quelques virages en épingles sont difficiles à négocier avec un camping-car, impossible si une voiture vient dans l’autre sens.
Le Valgaudemar est la plus Himalayenne des vallées Alpines, selon l’expression de Gaston Rebuffat.
En effet, la vallée est entourée de nombreux sommets dépassant les 3000 mètres. Les principaux sont : les bans à 3669 m point culminant du Valgaudemar, les Rouies à 3589 m, le Pic d’Olan à 3564 m dont l’ascension est réservée aux meilleurs alpinistes, le Pic de Bonvoisin (3480m) Le Sirac (3440 m) composé de 6 pics, Pic du Says (3421 m), Cime du Vallon (3409 m), Mont Gioberney (3351 m), Pointe de la Muande (3315 m), Pic du Vaccivier (3312 m), Pic des Aupillous (3305 m), Pic de Turbat (3023 m).
Dans les années 1920 il y eut une grande vogue de l’alpinisme dans la vallée du Valgaudemar en particulier avec la présence de nombreux anglais, chacun voulant conquérir tel ou tel sommet, donner son nom à une voie, à un pic.
C’est dans ces années là que l’idée de construire un refuge est née, sorte de camp de base.
Sa construction sera décidée le 25 avril 1944 (nous reviendrons sur cette date étonnante).
La guerre 39-45 donnera un coup d’arrêt à l’Alpinisme de haute montagne dans le Valgaudemar, ne laissant la place qu’aux vrais amoureux de la région et aux touristes.
Le 25 avril 1944, la décision de construire le refuge est prise. La date est d’autant plus surprenante que la France était en pleine guerre. Les allemands ne partiront de la région que le 20 Août 1944, date de la libération de Gap par les Maquisards Haut-Alpins. Il faut croire que des décisions de cet ordre pouvaient être prises malgré la pénurie générale, et en présence des Allemands.
Surprenant !
Entre 1948 et 1955 le refuge est construit au pas de charge …surtout à la belle saison. Le gros œuvre est terminé en 1950, les finitions en 1955. Ouverture en 1955. L’emplacement a été choisi sur un plateau naturel assez large.
Pendant 10 ans de 1955 à 1964, il n’y aura pas de route au delà du hameau du Bourg. J’ai lu par-ci par-là sur internet, que la construction du refuge avait été faite en dépit du bon sens sans prévoir au préalable une route. Je pense que l’idée de l’époque n’était pas du tout de construire un chalet-hôtel mais bien un refuge (inutile d’avoir une autoroute pour y monter).
Dans les années 60, les 8km à parcourir pour monter au refuge n’était qu’une formalité, et tout jeune je l’ai fait plusieurs fois sans même penser qu’un jour il puisse y avoir une route !
Le tracé a été réalisé en 1963 et la route complètement terminée en 1964, début 1965.
C’est le département qui a pris en charge sa construction. Dès la première année on comptait à la belle saison 147 véhicules par jour.
Groupe électrogène : dès son ouverture, le refuge a fonctionné avec un groupe électrogène. A ma connaissance c’est toujours le cas. Voici ce que m’écrit un ami « concernant le groupe électrogène, quand nous y sommes passés, il y avait près du comptoir, une affiche pleine d’un subtil humour, indiquant aux clients qu’ils pouvaient augmenter ou baisser la puissance de la cascade du voile de la mariée en manipulant le groupe électrogène, et il y avait des naïfs… »
Il n’y a aucune couverture pour les téléphones portables.
Pas de téléphone, pas d’internet, pas de sonnerie, ouf.
Repos assuré ! Repas en tête à tête garanti ! Je crois qu’il va y avoir des adeptes.
A signaler l’absence de station d’essence dans tout le Valgaudemar. Il est donc conseillé de faire le plein d’essence prêt de Saint Firmin.
6 сен 2020
