C'est exactement comme le mot "gênant": l'individu impose son sentiment de gêne qu'il veut rendre universel pour condamner l'autre. Si on dit à quelqu'un: "t'es gênant " on sous entend qu'il devrait lui-même être embarrassé d'avoir causé un malaise ( mot également employé pour imposer un rejet collectif).
"Tu es un piètre penseur" relève du même registre. C'est bien de penser mais cest mieux de penser à sens contraire de sa pensée pour être sûr qu'elle prenne tout en compte...
@@sssghrk "c' est nul" ou "moche" donnent plus l'impression d'un sentiment personnel qui nécessite d'être argumenté. Je trouve que les adjectifs "gênant", "malaisant" ou "cringe" donnent l'impression de quelque chose qui inspire le rejet/ qui ne serait pas admis socialement. Ça condamne à grande échelle et se passe plus d'argumentation.
@@charlottepicco oui j'avoue que c'est pas exactement comme nul ou moche, cependant le fait de se moquer de quelqu'un et de l'humilier ou rabaisser, de le rejeter est vieux comme le monde, le mot gênant n'ajoute pas les nouveautés impliquées par le mot problématique je trouve
Pour "problématique", je n'avais jamais fait attention. En revanche, je m'étais fait la réflexion pour "toxique" qui est utilisé à toutes les sauces, principalement par les sphères de gauche
La multiplication de ces mots "fourre-tout" est vraiment un poison. Il devient impossible d'avoir une discussion quand on finit par utiliser des mots qui n'ont pas le même sens pour l'un ou l'autre... sans que personne ne daigne expliquer de quoi on parle exactement. Résultat, on se perd dans des dialogues de sourds qui s'enveniment et finissent par polariser encore plus les camps.
T'as des gens, même très diplômés, qui sont perturbés dès qu'on leur demande une définition de certains mots qu'ils utilisent comme des chiens de Pavlov. Testé et approuvé avec "discrimination" employé par un prof d'Histoire-géo woke. Je l'ai fait buguer et il n'a eu d'autres réflexes que de me dénigrer. Quand on ouvre un dictionnaire on s'aperçoit que ce terme est neutre, c'est choisir selon une catégorie prédéfinie, ce qu'on fait tous les jours. Son synonyme c'est "distinguer" mais on a réussi à faire peur avec : "C'est de la discrimination ! C'est problématique !".
Ça a toujours été le cas. Les gens parlent sans vraiment savoir ce dont ils parlent, donc les mots fourre tout c’est pratique. Ça flatte l’ego, ça fait passer pour intelligent sans effort, du midwitisme standard.
Un des mots du lexique du parfait petit censeur kaflaien. Le but de ses mots c est d être irréfutable et de définitivement exclure du débat le dissident a la nouvelle doxa. "problématique =crimepensée " très bien vu 👌
Je n'en peux plus de ces modes ridicules. Je les remarque instantanément quand un youtubeur au moins aussi vieux que moi se met soudainement à utiliser un mot entendu chez les plus jeunes. "On va pas s'mentir", "frère", "bail", je n'en peux plus. Après, pour les mots plus lourds de (non-) sens, comme "problématique", "systémique", c'est un dégoût plus profond encore qui s'installe en moi. Je n'arrive pas à distinguer si je suis un vieux con ou si cette époque est insupportable.
CNRTL 👍 C'est le même principe que la langue situationnelle qu'est l'anglais, chacun se fait sa version. Plus c'est honnête et précis, plus ça les perturbe.
oui, l'anglais et le français ont une vraie parenté dans la situationalité, beaucoup plus que les autres langues voisines (au moins en ce qui concerne les langues latines)
L'écrivain Samuel Fitoussi, contributeur régulier à la Gazette de l'étudiant et au Figaro, avait déjà évoqué "le caractère problématique de l'adjectif problématique", mis à toutes les sauces pour désigner tout et n'importe quoi, lors du colloque "Après la reconstruction", qui s'était tenu à La Sorbonne, les 7 et 8 janvier 2022. On peut retrouver le contenu de son intervention, mise en ligne par l'auteur sur sa page Facebook, à la date du 20 février 2022.
Je trouverais « déplaisant », « répugnant », « choquant », « révoltant » plus honnêtes, car « inapproprié » me paraît poser à peu près les mêmes problèmes que « problématique » : s’abriter derrière une norme censément partagée de tous permet de se dédouaner de toute partialité et de masquer la subjectivité de son point de vue, voire sa mauvaise foi pure et simple.
@@davidmagritta4394 Oui, mais justement : employer des termes comme « problématique » ou « inapproprié » permet de ne pas assumer son propre point de vue en le maquillant en constat objectif. C’est aussi une façon de transformer « vous ne pensez pas comme moi » en « vous êtes un crétin/menteur/salop/raciste/pervers, etc. » selon le contexte, puisque « vos propos/actes sont problématiques/inappropriés » dans l’absolu.
non, ça vient de l'usage anglais inappropriate qui prend le sens de MALPOLI . il faut savoir que actuellement beaucoup beaucoup de mots anglais sont repris en français avec leur sens anglais !!
@@ami443 Oh que oui… Pléthore : « juste », « adresser », « traquer », « via », « équiper », « confronter », « graphique », « abuser », « opportunité », « versatile », « épiphanie »… Voilà qui me donne la nausée… Le pire, c’est que le niveau en anglais de ceux qui malmènent ainsi leur propre langue maternelle est rarement très élevé. Le phénomène témoigne bien en tout cas du formatage des esprits par l’impérialisme culturel étasunien.
Quel plaisir d’avoir une vidéo sur une réflexion que l’on a eu récemment, seul, et que nous n’avons pas encore bien pu cerner ou totalement expliquer !
C'est drôle...je quitte à l'instant Le Hussard pour votre superbe digression sur cette ...problématique. Un autre vocable est mis absolument à toutes les sauces, il escamote le mot scandale... ...bravo ! Vous l'avez trouvé... "polémique" Souvenez-vous qu'en 2000 (de mémoire)...déjà...on s'était aperçu que le torchon subventionné bien pensant "Le Monde" avait "perdu" la moitié de son champ lexical en 20 ans (1980/2000 si j'ai bonne mémoire). Supprimez les mots, qui sont autant d'outils conceptuels, vous supprimez les représentations, donc les libertés.
Je n'ai pas trouvé la source pour la perte de vocabulaire du Monde, en auriez-vous une ? C'est une des preuves à sortir à ceux qui affirment que "le niveau monte" !
@@MrPsychosophe Effectivement on n'en trouve pas trace. Je l'ai pourtant bel et bien entendu de bouche(s) érudite(s), mais cela date déjà de presque 1/4 de siècle...désolé.
Selon moi le terme problématique a un lien très fort avec la sphère de la gauche. C'est un terme comme il le dit utilisable pour culpabiliser une personne en se retirant de l'équation. C'est le même principe que la juste sociale de tweeter, on accuse sans pour autant dire la chose dans le sens ou souvent, la justice en elle même ne peut soit rien faire, soit acquitte car manque de preuve. Presque de la diffamation en soit.
Comme le terme "wokisme" utilisé à tort et à travers par la sphère de droite pour décrédibiliser des combats qui remettent en question son petit monde...
Merci pour cette vidéo et surtout pour son sujet et son traitement ! Depuis des années je remarque aussi l’apparition de (nouveaux) mots à la mode qui ne durent souvent qu’un an ou deux et qui m’insupportent au possible. L’adjectif « problématique » en fait partie et merci de l’avoir traité. Dans l’appauvrissement du langage et des adjectifs on pourra aussi parler de l’abondance de l’emploi du terme « incroyable » pour tout et n’importe quoi de positif, un peu comme les americains avec « amazing ». À noter que les anglophones utilisent aussi l’adjectif « problematic » et son apparition chez nous doit probablement venir de là.
"Comme disait si bien Marlène Schiappa, citant Spiderman, qui en fait reprenait un mot de Churchill." J'ai bien aimé cette phrase, ça m'a sorti de mon marasme :D
Merci pour cette vidéo. Je connaissais le droit-créance et le droit-liberté plutôt sous les termes de droit positif et droit négatif. Ces termes me semblent plus faciles à assimiler dans le sens où ils expriment clairement l'obligation qui est faite ou la limite qui est posée.
Banger comme toujours, merci Mos :) En tant qu'ancienne "woke" je valide complètement ton analyse de ce terme, on peut faire difficilement plus juste !
Vidéo extrêmement pertinente. Je me rends compte que avec le temps nous nous habituons largement à leurs façon de parler sans même le remettre en question. Ce qui prouve que contrairement à ce que beaucoup pensent il y a des gens très intelligents qui nous dirigent et qui savent parfaitement comment nous manipuler. Et du coup il est intéressant de remarquer que tous les idiots que nous voyons à la télé sont en réalité des acteurs comme les "complotistes" nous le disait. Le pouvoir est donc ailleurs. Merci beaucoup pour cette confirmation.
L’usage du nom pose problème aussi. Dans ma boîte, une banque, les gens ont remplacé problème par problématique : j’ai une problématique, j’ai plus de pile dans ma souris 🤦🏼♂️
Merci je ne m'étais jamais arrêté sur ce terme flou. Mais c’est le cas pour tout plein d’autres termes comme misogyne, sexiste etc tout le jargon féministe est flou.
@@JM-fu9qi Je ne suis pas d'accord Misogyne n'est pas précis du tout. Je ne sais pas quel age tu as mais dans les années 90 ce terme était utilisé pour désigner les tueurs en série qui ne s'attaquaient qu'aux femmes. Là cela prenait tout son sens et la définition est claire : Qui hait ou méprise les femmes (opposé à misandre). Aujourd'hui cela est utilisé lorsqu'un homme fait une blague sur une femme, critique sa conduite et parfois à juste titre, lui tiens la porte, lui viens en aide. D'une manière général cela voudrait dire, "celui qui apporte une contradiction à une femme" ce qui ne colle plus du tout avec la vraie définition. Ce terme est devenu flou. Idem pour sexiste, il n'y a pas plus flou comme terme. Il est même pire que le mot "misogyne" car ce terme a toujours été flou depuis le début, c'est un terme utilisé de la même manière "lorsque qu'un homme apporte une contradiction a une femme" ce sont des termes fourre-tout et flou. On remarquera que le terme sexisme des femmes envers les hommes n'est jamais employé pourtant, elles le sont et a notre époque, plus que les hommes. D'une manière générale, on peut dire que si un homme déplait à une femme, elle pourra invoquer la misogynie, le sexisme et terminera en expliquant que cet homme est problématique.
"problématique, dinguerie, lunaire" J'en peux plus d'entendre ces 3 la, on dirait qu'ils ont découvert un mot hier et qu'ils se sentent obligés de les caser dans toutes les phrases, c'est pénible.
le terme « problématique » est déjà très critiqué à gauche depuis plusieurs années, c’est devenu un mot creux que les militants un peu formés évitent d’employer parce que très peu précis. Même le bouseux mag avait fait une vidéo dessus.
Je déteste le mot problématique car il est rarement pour des raisons viable mais souvent pour des raisons lier à un ressenti personnel pour des choses qui ne le sont pas. Et vu que ce mot as une forte impression de nos jours, toutes ces choses non problématique le deviennes par défaut
Notons que des foules de cuistres utilisent maintenant le nom "problématique" comme synonyme de "problème" (ce qu'il n'est pas). C'est particulièrement insupportable.
@@Wazoox la préférence contemporaine pour les mots compliqués qui sonnent plus soutenus. "Cloturer" au lieu de "clore" ou "fermer", "sécurisé" au lieu de "sûr", "efficient" au lieu d'"efficace"... Sans parler de la nouvelle passion pour "a minima".
Une question que je me posais depuis un moment: Pourquoi il y a des PROBLÉMATIQUES alors qu'il n'existe plus de PROBLÈMES? Pur y avoir réfléchis de mon côté, la population française... occidentale n'est pas ou plus capable de raison, de pensée de manière adulte. Aussi, pour la plupart des gens, ce mot est simplement "beau". Ce mot est sorti de manière adolescente /adulescente et fait parti d'une vaste déchèterie de mots (on prend un mot, débrouille toi avec). Quand je demande la différence entre les deux mots, l'ancien et l'actuel remis à la sauce "jeune" anglo-saxonne pour la plupart (à beaucoup de personnes), il y en a une qui m'a sorti son dictionnaire pour en avoir la définition (et elle utilise don un mot qu'elle ne comprend pas?!) et les autres me méprisait "arrête de faire ton intellectuel!". Le problème, c'est que ces petits détails sont comme des coups de scalpels sur la peau, un coup peut blesser, mais n'est pas mortelle (laissons tomber le côté expert où la personne peut tuer avec un scalpel). Plusieurs coups finiront par tuer. Il en est de même pour notre langue. Et le pire, c'est que les gens ne pensent plus. La France meurt de cette non pensée, de cette "rébellion" adulescente.
c'est comme le réflexe de beaucoup de gens qui s'énervent, t'insultent ou te tournent en dérision quand tu les reprends sur leur orthographe. C'est comme si un enfant sans expérience dit à un adulte "vas-y, tu dis des conneries"!
@@guillaumeessertel9743 Comme vous le dîtes, c'est UN RÉFLEXE, d'abord un conditionnement à détester la langue française, à détester les corrections. Le problème vient en amont, la manière de corriger. Avant, c'était des petites humiliations, le bonnet d'âne, la fessée, les oreilles... L'esprit de gauche a tout fait pour 1) interdire les brimades physiques, 2) interdire les corrections, 3 )faire détester la langue française. Le rayonnement que la France avait dans le monde venait d'une pile, d'une énergie perpétuelle que nous avions. Mais la gauche à mis une barre à cette machine. Tout feu a besoin d'un foyer, d'une zone concentrée. On peut refaire une France d'excellence mais pour cela, il faudra laisser une partie pourrir comme l'université actuelle. Elle est foutue.
@@nightbond9285 il y a deux choses: "à la base" la langue française est complexe, fantaisiste et imagée, un niveau oral et un niveau écrit qui ne coincident pas (plusieurs graphies pour une homophonie. ce qui peut créer de grosses ambiguités "qu'ilS retourneNt en Afrique" "je lui donne... à lui ou à elle?"...). c'est une langue avec laquelle il faut ètre rigoureux, au risque de créer des quiproquos et des imprécisions.
@@guillaumeessertel9743 Vous venez de toucher une corde sensible... C'est justement ces quiproquos, ces sous entendus qui sont le miel de la langue française. Combien de fois avez vous dragué de femmes (ou hommes, si vous êtes homo) avec des demandes qui n'en étaient pas, des sous entendus, DES MAL ENTENDUS??? Madame: veux tu combler ce trou?.... Pas ce trou...." et ça part direct dans la chambre (je caricature façon porno, mais vous comprenez l'idée. Comment êtes vous arrivé à exprimer votre amour à votre belle? La poésie, un simple texte, UNE SERENADE... Oui, la langue française demande du travail. Un travail qui ne fait pas peur ni les russes, ni les thaïlandais, ni les chinois, ni les japonais, ni les africains.... Les seuls qui se plaignent ceux sont qui sont nés dans la culture (France et un peu le Québec). Les homonymie, les synonymie,... c'est ça, la richesse de la France ET ELLE EST GRATUITE. IL n'y a pas de langues difficiles, juste de mauvais apprentissages, mauvaises méthodes ou mauvaises techniques.
8:34 Les droits de (propriété), sont les seuls valables (si l'on sort de la logique étatiste et utilitariste). Le reste n'est que possibilité offerte par son Droit et les accords fondés sur ce dernier.
Petite précision : la conversion en adjectif du mot "problématique" en elle-même n'est pas récente, comme le montre d'ailleurs la page du TLFi que tu présentes à 1:08. Mais il avait exclusivement un sens didactique ("qui attend une solution") ou épistémique ("qui est incertain, douteux"). La nouveauté est de lui accorder une signification morale. Sinon, pour compléter les conseils de lecture sur ce sujet (et atteindre le fameux point Godwin), je ne peux que recommander l'ouvrage de Victor Klemperer, "LTI, la langue du troisième r*ch". (Albin Michel, 1996). Victor Klemperer était un linguiste ju*f privé de son travail pendant la guerre, qui, pour ne pas devenir fou, s'est mis à décrypter le fonctionnement linguistique de la propagande. Une analyse remarquable où vous pourrez retrouver des procédés tout à fait actuels destinés à anesthésier la pensée critique.
Ouais, en gros problématique est un signifiant flottant un peu comme le mot mana, une sorte de mot fourre-tout pour désigner tout et n'importe quoi et qui ne se réfère à rien de concret, sinon à une représentation sociale partagée par tous ceux qui l'utilisent. Ça n'a pas changé depuis Lévi-Strauss. Finalement, la seule différence est qu'à l'époque c'était une notion appliquée aux primitifs.
Face aux personnes qui usent de ce type de terminologie, il y a une chose très amusante à faire : les laisser dérouler leur "pensée" et ensuite leur indiquer que leurs propos sont assez problématiques. Bug assuré.
Bah, c'est surtout de la novlangue, comme d'hab C'est devenu un cliché, mais Orwell avait parfaitement compris le phénomène, et c'est bien parce qu'il l'avait observé lui même (en Espagne du côté républicain, soit les socialistes supporté par l'URSS et staline d'abord. Mais aussi au royaume Uni en étant rentré). Dommage que l'idée soit associée avec l'exagération du reste du bouquin.
Orwel avait effectivement raisons, mais ce qu'il dénoncait c'était les propos ici tenus. En gros, les génies qui se plaignent que les gens parlent sont le problème.
1 Le chat mange la souris. 2 La souris a été mangée par le chat. 3 La souris a été mangée. 1 Une personne pose probleme pour quelqu'un. 2 Une personne est problématique vis à vis de quelqu'un. 3 Une personne est problematique
L'adjectif "problématique" ne me semble nécessairement des plus récents. C'est son usage rhétorique qui a énormément évolué, comme décrit dans cette vidéo. Il est devenu marqueur de polémique, surtout destiné à un public d'anonymes déjà conquis et apte à s'emparer d'une nouvelle polémique. D'où l'évidence qu'il met en avant, tel un pointeur laser qui guide un missile... le public faisant le plus gros du travail ensuite. C'est lâche, minable et assez malhonnête intellectuellement. Nous l'avons tous déjà observé : une manipulation de petit gourou chez les vertueux autoritaires. Orwell en fait la toupie dans sa tombe.
La phrase correcte ne serait-elle plutôt : Cela me pose un problème plutôt que cela me pose problème ? Un nom commun ne doit-il pas être précédé par un article défini ou indéfini ?
un autre terme qui, il me semble, n'était que très rarement employé, est "polémique". Je ne sais pas si c'est éclaté au sol, mais il atomise tous ses concurrents et vampirise les conversations. Dans tous les cas on était pas prèts!
Problèmatique est un terme utilisé quasi-exclusivement par les gauchistes pour dénigrer les droitards, le monsieur est un droitard donc il se doit de nous expliquer en quoi ce terme va provoquer la ruine du langage, de la civilisation et parachever la domination de Big Brother. Je pense que c'est ce qu'il faut retenir. Mais voici les arguments : Problèmatique serait mauvais parce qu'il dispenserait d'utiliser "condamnable" et "pose problème" qui, eux, impliqueraient une justification. Ce n'est pas vrai : "x est condamnable" et "x pose problème" sont français et usuels. Curieusement le tweet attaquant Alain Delon, donné comme exemple, est en réalité un contre-exemple puisque son auteur précise immédiatement de quoi il parle : sexisme, racisme et homophobie, un triplé sans surprise. Cela nous amène au fait plus général que non-seulement il y a toujours eu (et il y aura toujours) des mots-valises plus ou moins indéfinis pour caractériser ce que l'on aime pas, mais qu'on a jamais hésité à utiliser des mots au sens beaucoup plus précis qu'importe s'ils ne correspondent pas à la réalité. Il y a raciste, sexiste, homophobe donc, mais aussi colonialiste, fasciste, islamiste, communiste, ou nazi sans oublier la ribambelle de post- et de néo-. Dans le registre plus indéfini on peut trouver nauséabond, extrémiste, fondamentaliste, de haine, obscurantiste, complotiste, wokiste, décadent, sataniste etc. Problèmatique fait ici pâle figure et dire qu'on peut s'en servir pour porter atteinte à l'honneur est risible, le terme est si faible, si peu connoté qu'il ne servira jamais d'insulte (il relèverait apparemment d'un "registre émotionnel très dur" !). Si on veut salir une réputation on précisera de quoi on parle comme pour la "carte de la honte" contre le RN, second contre-exemple mystérieusement présenté comme allant dans le sens de sa thèse - le "on ne dit jamais en quoi les choses sont problématiques" est évidement faux, regarde ta propre vidéo. De même "glissement du particulier vers l'universel" est une critique dénuée de sens : si je dis que je n'aime pas x dans le cadre d'une discussion publique il est implicite que je pense qu'il serait bien mieux que tous condamnent x. Ceci me pose problème veut dire que ceci, à mon avis, pose un problème. Aussi problématique s'ajoute plus qu'il ne remplace et s'il doit remplacer ce sera un mot à la fonction semblable, j'en ai cité plein ; le terme est certes peu intéressant mais il en vaut un autre. Ensuite, Orwell, qui décidément mérite de figurer sur tous les bingos. C'est un crime par la pensée ! Sauf que non : le crime par la pensée n'est pas le fait que telle ou telle pensée soit mauvaise, c'est l'idée que le seul crime véritable est le crime en pensée i.e. le Parti cherche avant tout une soumission en esprit. Cela n'a pas de sens de dire "ce comportement est crime par la pensée", un comportement n'est pas une pensée, le crime est la pensée, pensée qui s'est manifesté opportunément dans un comportement en lui-même dénué d'importance. En conséquence le Parti cherchera toujours à comprendre les motifs de l'action puisque c'est seule l'intention compte. Le contresens est total mais on est habitué ; vous apprendrez par degrés Wilson. Enfin, la confusion sémantique. Voilà qui est très vrai, beaucoup utilisent les mêmes mots pour signifier différentes choses, ce qui est la source de bien des confusions. De même, les mots sont connotés positivement ou négativement et ce sont avant tout ces connotations qui importent. Mais quel rapport ? La connotation de problématique est faible et son sens trop indéfini. (C'est hors-sujet, mais il n'est pas vrai que le désaccord féministe/antiféministe repose sur une mésentente au niveau du terme égalité et il est douteux que ces derniers soient égalitaristes en premier lieu. Simplement, affirmer que l'homme doit être le maitre de la femme est trop impopulaire pour être défendu publiquement, aussi ils - l'auteur de cette vidéo inclus - se cachent derrière des prétentions plus acceptables.)
Très bonne vidéo. On voit l'utilisation des termes fourre-tout si dangereux pour l'intellectuel. Comme le terme "woke" qui, par essence, ne veut rien dire...
j'en ai vu des paniques morales, mais alors celle là elle est gratinée. Se plaindre du mot "problématique" comme quoi il permet de discréditer sans argumenter sur son désaccord, alors que c'est déjà le cas de nombreux mots (scandaleux, indécent, immoral, indigne...) et que ça n'empêche pas non plus de le faire, comme tu le montre toi même dans ta vidéo. En effet, tu montre des articles (et la carte de la honte) qui précisément expliquent en quoi des candidats RN sont problématiques, au moment même où tu prétend que ce mot permet de se passer d'explications...
La plupart de ces mots proviennent d'Anglicismes. J'ai toujours trouvé ces termes si peu recherchés et quand je les entends de la bouche des gens de mon âge je sais que c'est pas à bon escient. Peu de gens parle de ce phénomène hélas.
@@YK36Deadezio Je sais, j'étudie la langue Française et je débute un apprentissage de l'ancien Français. Oui l'Anglais contient pleins de mots d'origine Romagne, notamment dû aux échanges de populations qui ont eu lieu entre la Normandie et la Grande-Bretagne au début du moyen-âge... Seulement, le sens sémantique des mots changent et on assiste à une transformation de la langue. Cette transformation est pas totalement réjouissante car les gens manquent de vocabulaire et donc utilisent des termes existants pour leur donner un tout autre sens.
Bon comme toujours ça utilise des mots "intellectuels" et ça ne présente pas d'antithèse... Déjà une langur évolue, l'apparition et la disparition de mots fait partie intégrante de ce qu'est une langue. C'est aux gens qui discute dune langue de décider quels mots sont a employés pas a une minorité de la population. Ensuite ce mot est très répendu, comme montré en debut de video, dans des milieux jeunes et apolitisé, donc n'ayez crainte ce mot nest pas utiliser tel une formule magique par le maléfique mélanchon. Ensuite le problème est faux. Cest pas un mot qui est dangereux mais labscence desprit critique des gens. Et cette abscence desprit critique apparait aussi bien dans la phrase "le RN est problematique..." quand dans la phrase "le RN pose problème, ou encore dans la phrase "Le RN est un parti qui réinvente le fascisme". Il faut arreter de fantasmer sur le problème des mots et d'utiliser 1984 dans son sens contraire. Vouloir supprimer un mot relève plus de la novlangue que l'ajout dun mot, qui certe est bas desprit, mais où au moins les autres mots continuent d'exister. Ensuite sur le cote problematique du RN, tu fais exactement ce que tu critiques donc cest assez drôle... Tu dis que la gauche trouve le RN "problematique" sans avancer de preuve mais toi tu n'avances pas de preuves sur l'abscence de preuves... Tu retorqueras surement que ce nest pas lobjectif de la video mais je pense que ca lest. Tu n'avertis pas ton publique d'une déformation de la langue mais tu utilises leurs points de vues conservateurs sur la langue pour qu'ils acceptent plus facilement le fait que l'activisme de gauche pose probleme. Ensuite tu dis que la gauche veut de l'argent facile : arguments ??? Enfin bref comme dhabitude, bravo pour le maniement de la langue et les termes vaguement savant mais ton discours reste creux et sans réels arguments, je vais donc me permettre de résumer ta vidéo : "Un nouveau mot est apparu dans la langue. Des gens lutilisent couramment. Mais dans cette utilisation ils ne développent pas le fond de leur pensée et manipule l'esprit des gens (ce qui se fait depuis toujours). La gauche est juste là pour des promesses démagogiques et pour faire du chaos".
Mouais, pas terriblement convaincu. Un "c'est problématique" appelle quasiment systématiquement un "pourquoi". L'adjectif "problématique" renvoie davantage au constat, et non à l'analyse. Or, un discours critique ou analytique tient rarement en trois syllabes, le recours à l'adjectif "problématique" permet d'introduire l'idée critique, il ne la contient pas. Alors forcément, on croisera parfois des locuteurs fainéants, qui s'arrêteront au constat sans aller jusqu'à l'analyse, mais bon, à ce stade, autant combattre des moulins-à-vent, tout le monde n'a pas le temps ou la capacité d'émettre un discours critique.
Je te suis sur le côté fourre-tout du terme, qui peut être très irritant. En revanche, pas d’accord sur la différence supposée avec le mot « condamnable », qui n’appelle en principe pas plus de complément que « problématique ». Peut-être simplement que « poser problème » est moins intense que « mériter condamnation », ce qui permettrait plus souvent de passer sous les radars des auditeurs/lecteurs (ou de sa propre méta-cognition) qui pourraient demander des explications. En tout cas la grammaire n’a rien à voir la-dedans. D’ailleurs, je ne suis même pas sûr que ceux qui utilisent ce mots se dispensent de se demander quels problèmes sont posés. Par exemple, sur une illustration que tu as toi-même sélectionnée (à 2:02), on peut lire textuellement : « c’est problématique. Voilà pourquoi ». Une autre à 2:25 : « en quoi le concept de la misère sexuelle est problématique ? ». Et encore à 4:02 : « Alain Delon était problématique, tenant des propos homophobes, racistes, sexistes ». Donc de deux choses l’une : soit les exemples sont très mal choisis, soit le phénomène n’existe simplement pas.
