LA FIN DES SCIENCES EN FRANCE ? - Jean-Charles Hourcade / FP#27 

_En même temps_ avec un ministre de l'économie qui avoue, à la télé, qu'il ne sait pas combien font 10 fois 10 (plus exactement 100 fois 100) et qu'il a _toujours été nul en maths!_ Un premier ministre qui a fait laborieusement SciencePot ... et un président qui ne songe qu'à faire la guerre. On voit bien que les priorités ne sont pas dans l'éducation.

L'un des très rares partis de gauche à être digne et respectable. Je ne suis pas de gauche (je suis un conservateur patriote souverainiste frexiteur et gaulliste), mais vous êtes mes frères patriotes français. Respect.

Ancien ingénieur faisant du soutien scolaire, je constate pour ma part un temps passé très important pour assurer la discipline d'une part et pour enseigner ce que j'appellerais "la connaissance éphémaire" d'autre part. Cette dernière consiste à faire travailler les élèves sur des feuilles volantes sans cours préalable, traitant de sujets d'actualité divers, empreints souvent d'idéologie à la mode (environnement, vivre ensemble, histoire réinterprétée...). L'idée couramment admise est qu'il faut faire réfléchir les enfants en privilégiant l'oral par rapport à l'écrit et en évitant les apprentissages qualifiés de bêtes et répétitifs (calcul, dictée, grammaire...). Le plus gros dégât vient du primaire, ce qui fait que le collège doit arbitrer entre faire un programme de collège ou rattraper les lacunes de base du primaire. Ceci se répercute de la même façon au lycée : dans les débats surréalistes concernant l'abandon des maths dans le tronc commun, on a par exemple entendu l'argument qu'il fallait connaître les maths utiles "dans la vie de tous les jours". Mais il y a 40 ans, les maths utiles "dans la vie de tous les jours" étaient largement maîtrisées avec le BEPC et il y a 60 ans avec le certificat d'études ! L'erreur aujourd'hui est de penser qu'il faut enseigner exactement la même chose à tous les élèves du collège et de pérenniser à tout prix l'erreur de 1975. Quand on fait cela, on freine les bons potentiels issus des milieux défavorisés qui n'ont pas l'opportunité d'exprimer leur talent en dehors de l'école, et on ne peut ensuite les tirer vers l'excellence jusqu'au bac. En effet, même quand ces élèves choisissent les bonnes combinaisons sans être conseillés pour ça (spécialités maths et physique-chimie jusqu'en terminale et option maths expertes), on voit qu'on n'aura pas pu rattraper ce qu'était le bac C (ou matelem) des 30 glorieuses (sauf en probas, en algorithmique et en chimie) car on part d'un niveau trop bas en seconde. L'arrivée en maths sup est donc un choc beaucoup plus violent aujourd'hui et la population sélectionnée est trop faible par rapport à notre ambition de réindustrialisation. Il faudrait dès le collège un système de tronc commun (comprenant l'anglais uniquement) et d'options, avec parmi les options : plus de maths (ou soutien en maths), idem en français, LV2, latin/grec, plus de sciences, arts...disciplines du lycée professionnel (pour ceux qui prennent du soutien notamment). Il faut noter qu'il s'agit d'un problème franco-français : les choix qui ont été faits dans les années 80 n'ont pas été faits dans les autres pays. Vous trouvez un bac C ou équivalent en Afrique (voir notamment le bac du Maroc), évidemment en Asie du Sud Est mais aussi en Europe de l'Est (anciens pays du COMECON). A l'X, les recrutements dans les lycées étrangers augmentent (voir notamment les populations de marocains ou de chinois) et les recrutements issus des taupes de province n'existent presque plus (en France on a une concentration sur Ginette, LLG, H4, Stan, Le Parc ce qui n'est pas bon signe pour l'égalité des chances).

Merci pour votre intervention

oh! que oui qui ne saurait apprécier vos échanges et réflexions si justes! notre Pauvre France !! nos ancêtres font la toupie dans leur cercueil!! et nous on s'arrache les cheveux!! votons nous le peuple!!!

J’ai vu la différence avec le système scolaire japonais : multiplications et divisions dès la maternelle. Sans parler de la lecture, lettres sues à 2 ans et savent lire à 3… beaucoup de répétition, ça marche bien.

Mon gamin en 6ieme dans in lycée français international apprend les tables de multiplication. Voilà où on est arrivé. Comme ma femme n'est pas française on reçoit les livres de son pays et je peux comparer : c'est le jour et la nuit

Quand on voit ce que l'Ecole Normale a fait pendant le Covid ce n'est pas brillant

D'accord sur tout. Pour avoir formé des centaines d'élèves-ingénieurs ces 20 dernières années je confirme la baisse constante du niveau intellectuel et la forte pénétration des pseudo-sciences chez un public qui devrait pourtant être immunisé.

On est parti, tellement l'administration nous méprise.(Prof, Bac+8 )

Bac+3 devenu "ingénieur de profession" (mais non diplômé), je suis content de voir ce type de discours. C'est effectivement de plus en plus difficile dans la vie de tous les jours de discuter avec des gens qui ont des doutes sur tout et pensent qu'il y a toujours des complots... et quand on leur explique le phénomène qu'il y a lieu, on vous répond "tu ne peux pas t'empêcher de tout rationaliser, tenter d'expliquer. Pose ta tête un peu"... Très très compliqué ce type de situation surtout quand on est face a une personne proche.... et ce type de réflexion n'arrête pas de se développer... surtout croyons à l'incroyable... et ne réfléchissons pas...

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