Alfred de Vigny a-t-il encore du souffle ? Voici l’un de ses poèmes les plus célèbres, appris par tous les enfants il y a quelques décennies, connaissons-nous encore « La mort du loup » ?
Quel moment d'une France perdue dont je me souviens de l'école que j'aimais tant pour y entendre de tels textes , ensuite expliqués par des instituteurs et des professeurs bienveillants de notre enrichissement. Quelle merveille....Tu as un sacré talent et je te remercie en m'abonnânt dans l'attente d'une suite... Alfred de Vigny ..je vais tout relire encore et encore...en silence .
Un douloureux rappel que l'homme est souvent (voir toujours) plus cruel que les animaux que l'ont croit sauvage. Pauvre loup... Je connais Vigny et ce poème mais c'est la réentendre, c'est toujours un plaisir merci !! Bonne journée à vous :)
Merci :) C’est une question cruciale sur laquelle je n’ai pas (plus) d’avis définitif, particulièrement sur cette chaîne. Mon objectif premier ici est vraiment de m’adresser au plus grand nombre. Le respect trop appuyé de toutes les syllabes pourraient…éloigner certains auditeurs du texte; il m’arrive donc d’en sacrifier quelques unes, je l’avoue. Mais j’essaye tout de même de maintenir un niveau de langue à la hauteur du poète: Villon, Vigny, Hugo, Baudelaire, Rimbaud, n’écrivent pas de la même façon: je voudrais essayer autant que possible de faire entendre la petite musique de chacun.
Je n’ai pas reconnu le poème sauf la fin que j’avais appris à l’école primaire… L’auteur se place près des chasseurs mais c’est le Loup et la Louve qui captent notre attention. Romantique, ce texte impressionnant ne dévoile ses alexandrins que par le rythme du récit.
@@ThomasCousseau-uk7vq J’ai fait des recherches sur internet du côté des enseignants faute d’avoir gardé mes cahiers d’écolière. Je pense que la récitation commençait par « Le Loup vient et s'assied, les deux jambes dressées… ». Je devais être en Cm1 peut être… je pense surtout que pour certains élèves, et nous étions nombreux, le poème entier c’était pas possible 😳
Magnifique! le sujet, le poème comme l'interprète. Me pardonnera-t-on une injuste comparaison ? Sans doute, oui, puisque Vigny lui-même ne chercherait pas à voiler le souvenir de son illustre prédécesseur: je préfère encore, sur ce sujet, Le loup et le chien de Lafontaine. Plus de pudiques silences, qui pourtant révèlent tellement davantage, et ... Cela dit, Maître Loup s'enfuit, et court encor. Mais encore, cette comparaison est injuste et c'est une autre époque.
Merci pour votre message ! Je ne trouve pas du tout votre comparaison injuste, très interessante au contraire. D’ailleurs, la fable de Lafontaine est dans mes pensées pour vous la proposer ici… Vigny souhaitait donner une portée philosophique à ses poèmes; on parle de « morale » pour les Fables: il peut y avoir débat !
@@ThomasCousseau-uk7vq merci pour votre appréciation. Et pour votre travail. Nous serons heureux d'entendre la fable, c'est certain ! (oui, morale, philosophie, et bien au-dessus de cela, n'est-ce pas, la poésie !)
J'ai une question impromptue, quand vous lisez pour vous même, est-ce vous êtes plus exigeant sur ce que vous lisez ou au contraire vous êtes intéressé par de nouveaux styles ou formes littéraires ? Désolé ma question peut sembler maladroite et je m'excuse si c'est le cas. Bonne journée à vous. Et bonne continuation :)
Ne vous excusez pas, votre question est ô combien pertinente, je le pressens; j’espère l’avoir bien comprise. Je tente une réponse, vous me direz si j’ai mal interprété :) Que ce soit pour moi ou pour lire aux autres, ma première exigence est…le style. En cela, je suis un grand admirateur de Flaubert qui souhaitait écrire un livre sur rien. Mais, évidemment, un livre doit être bien écrit sans être…creux.
La nature est barbare, on a de la compassion pour le loup, mais aussi le chien et pour le chasseur.. comme on pourrait en avoir pour le faon ou l'agneau, le petit lapin déchiqueté par le loup, on vit dans un monde de prédation ou tout se nourrit de tout, c'est à la fois merveilleux et horrible suivant qu'on est un jour le prédateur et un jour la proie..
1:06 《Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon. 》 tiens c'est curieux que le poète a accordé jusques aux bois. À la lecture cela sonne comme un mal à propos.
Il est fréquent dans la langue classique (poésie, théâtre) de rencontrer « jusque » écrit avec un « s » lorsqu’il est suivi d’une voyelle. Je crois, mais les spécialistes sauront mieux l’expliquer que moi :), que c’est afin de fluidifier la lecture.
Cela s'appelle une licence poétique. C'est un truc, une technique permettant à l'auteur d'avoir un pied de plus pour que son vers soit juste. Par exemple dans Le Cid de Corneille : "Percé jusques au fond du cœur" (huit syllabes, c'est un octosyllabe). Chez Vigny ce sont des alexandrins (12 syllabes). Une autre licence poétique est d'écrire "encor" sans e pour économiser une syllabe, pour que le compte des pieds soit exact. Une autre, moins fréquente, est d'écrire "Certe" sans s comme Baudelaire "Certe ils doivent trouver les vivants bien ingrats" (12 pieds).