La vie et la fin tragique de Raimu 

La vie et la fin tragique de Raimu
Il n'y a pas beaucoup d'acteurs français qui ont eu l'impact que Raimu a eu à la fois sur scène et à l'écran. Grâce à sa présence solide, son charisme et son habileté à projeter une émotion réelle, Raimu avait une capacité unique à s'engager et à émouvoir le public, qui l'adorait absolument.
Non seulement Raimu était un superbe interprète dramatique, un acteur capable d'apporter une réalité étonnante et un pathétique à ses rôles au cinéma et sur scène, mais il avait aussi un penchant pour la comédie, ce qui expliquerait pourquoi il était si prisé des cinéastes et avait une carrière si chargée. Au panthéon des légendes du cinéma français, rares sont ceux qui se classent plus haut que Raimu.
Le vrai nom de Raimu était Jules Auguste Muraire. Il est né dans une famille modeste le 18 décembre 1883, dans la ville portuaire française de Toulon. Il avait un tempérament rebelle et perturbateur dès son plus jeune âge et s'est souvent attiré des ennuis à l'école. Son père voulait qu'il le suive dans sa profession, mais les inclinations naturelles de Raimu étaient vers le monde du spectacle.
Il avait seize ans lorsque, un an après la mort de son père, il a commencé sa carrière artistique sous le nom de Rallum, se produisant dans des cafés et des pubs dans et autour de sa ville natale. Dix ans plus tard, sous le nom de scène Raimut, il s'impose comme artiste comique, aidé par ses imitations de ses idoles Félix Mayol et Polin.
C'est Mayol qui donne un élan à la carrière du jeune Jules Muraire en l'amenant à Paris pour apparaître dans des revues. En 1914, maintenant présenté sous le nom de Raimu, il décrochait des concerts dans certaines des discothèques et des music-halls les plus populaires de la capitale, notamment les Folies Bergère et le Casino de Paris.
Invalidé hors de la guerre en 1915, Raimu reprend sa carrière artistique à Paris, et trouve son premier grand rôle d'acteur l'année suivante dans une mise en scène des Faisons un reve de Sacha Guitry. Au cours de la décennie suivante, il développera son art en tant qu'interprète de théâtre, se distinguant dans des pièces telles que L'Ecole des cocottes de Paul Armont, Le Blanc et le noir de Sacha Guitry et Edith de Nantes d'Yves Mirande.
Tout au long des années 1920, Raimu a évité le nouveau médium du cinéma, bien qu'il soit apparu dans un certain nombre de films muets au cours de la décennie précédente, à commencer par le court métrage Le Fumiste (1912). Ce n'est qu'en 1931 que Raimu décroche son premier rôle marquant au cinéma, dans Le Blanc et le noir de Mare Allégret (1931).
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