🔎 L’occupation du site de Villey-le-Sec situé à 5 km au sud-ouest du centre-ville de Toul a été proposé par le général Séré de Rivières et décidé par le comité de défense. Les études du génie ont commencé le 5 décembre 1873 et les problèmes commencent. En effet, la position est occupée par un village, et sa démolition retarderait considérablement les travaux et alourdirait les coûts.
🛡 Le génie a alors décidé de réaliser un ensemble de quatre éléments enserrant le village. L’essentiel de l’artillerie est situé aux batteries nord et sud, qui disposent également d’un casernement. Ces deux batteries sont indépendantes et entre les deux ouvrages se trouvent le Redan-est, qui doit assurer la continuité des obstacles et procure des emplacements d’artillerie supplémentaires.
✏ Enfin, derrière le village, et surplombant la crête, se trouve le réduit, un ouvrage de plan carré. Il ferme l’enceinte et constitue le dernier point de résistance. A l’intérieur on y trouve les casernements, les magasins à poudres et aux vivres, nécessaires pour la vie de la garnison.
🗨L’objectif du fort de Villey-le-Sec est triple. Il doit contrôler les débouchés de la forêt de Haye, prendre en enfilade la dépression de la Moselle et assurer des feux de flanquement en direction des forts voisins.
🚧 Les travaux commencent le 26 juillet 1875 avant que l’acquisition des terrains ne soit totalement réglée, en effet, les terrains des batteries nord et sud ne le seront qu’en octobre 1875. La construction s’étalera pendant 4 ans.
⛏Mais le chantier que représente la construction du fort de Villey-le-Sec pose le problème de la main d’œuvre aux entreprises, car à ce moment-là il y a une centaine de chantiers similaires en même temps ! Ainsi, les entreprises auront recours à la main d’œuvre étrangère. Néanmoins l’encadrement et les contremaitres font partie de l’entreprise en charge du chantier.
👁Le tout est encadré par un officier du génie de la chefferie de Toul, assisté par les services de l’Artillerie et de l’Intendance. L’entrepreneur n’est pas libre dans son chantier et doit signer un registre d’attachement qui contient les plans réalisés à chaque étape. A cela s’ajoute un détachement de la gendarmerie qui doit surveiller le chantier.
💰Le coût de la construction de l’ensemble de Villey-le-Sec s’élève à 3 826 800 franc-or, ce qui le classe parmi les plus chers de tout le système Séré de Rivière !
🚧Les travaux réalisés pour le fort de Villey-le-Sec modifient considérablement la vie du village qui devient l’unique cité fortifiée construite à la fin du XIXe siècle. Le village n’est alors accessible que par 4 portes, et désormais chaque entrée est contrôlée, l’accès aux remparts interdit à la population, et l’ensemble des faits et gestes sont étroitement surveillés.
🗺 Des zones de servitudes entourent le village et gèlent les terrains séparés en 3 zones : la première interdit toute construction, la seconde autorise les baraquements provisoires et la troisième autorise les constructions légères.
🥂Bien que la présence de militaires soit contraignante, les civils adhèrent à l’esprit de défense et sont confortés par l’idée de revanche. De plus, l’arrivée de l’armée est synonyme d’essor économique visible par l’ouverture de 17 bistrots. Ainsi la population passe de 400 en 1870 à 718 en 1876.
🧍♂️En 1878, la garnison du fort est composé au total de 1301 hommes dont 37 officiers, 56 sous-officiers et 1208 soldats pour un armement composé de 62 pièces d’artillerie.
🗨 Le chantier qui a duré 4 ans pour le gros œuvre, auquel s’ajoute deux années supplémentaires pour la mise en place de la tourelle reprend en 1888 avec le bétonnage des quatre casernes, puis de 1903 à 1914 pour la modernisation de l’ouvrage en réponse à la crise de l’obus torpille.
✏ Suite aux modernisations en 1914, l’armement est composé de 35 pièces d’artillerie pour la plupart sous tourelle ou sous casemate. On compte 365 habitants dans le village et 315 hommes pour la garnison.
⚔ A la déclaration de guerre, le Maire prépare l’évacuation du village afin de soustraire les habitants à un éventuel siège. La plupart des habitations sont vides mais pour peu de temps car elles seront occupées par une compagnie du 41e régiment de territoriaux.
🛡 Comme le front se stabilise sur une ligne allant de Pont-à-Mousson à Saint-Mihiel, le fort de Villey-le-Sec ne connaitra pas l’épreuve du feu, ce qui n’est pas le cas des habitants évacués à Meaux, qui attendront la fin de la guerre à Sens.
🖊 Pendant la Seconde Guerre mondiale, le fort sera en partie ferraillé mais les cuirassements seront toujours en place. Il sera rapidement abandonné par l’armée et commence à connaitre des dégradations jusqu’en 1961 où un passionné de fortification créé l’association « La Citadelle ».
Cette association s’assure depuis de l’entretien et de l’ouverture au public de cet ouvrage exceptionnel !
👉 Pour plus d’informations sur les visites, se renseigner sur le site internet : www.villeylesec.fr/
10 янв 2023
