A noter que cette remarquable conférence reconnait certains faits historiques, mais sans en développer nécessairement toutes les implications! Par exemple à 16' environ il est bien reconnu que dans les 91 communes alsaciennes occupées par l'armée française à compter de 1914, et après le 11 novembre 1918, l'administration civile allemande avait été déposée, et remplacée par une administration française! Or ce fait expose toute la tartufferie française dans un autre dossier historique! Après 1945 l'historiographie française ne cessa pas de casser du sucre sur le dos de l' Allemagne sur la question de l'"annexion de fait", l'Annexion de facto de l'Alsace sans traité de paix de 1940 à 1945. Et de fait tant en 1914 et jusqu'à la conclusion du Traité de Versailles le 28 juin 1919 l' Alsace-Lorraine était un territoire allemand internationalement reconnu et, le droit militaire de l'époque comme les conventions de la Haye étaient très claires. L'Occupant militaire avait des droits comme des réquisitions, des cantonnements, la perception d'indemnités d'occupation, mais NON de supplanter l'administration civile légale, l'Allemande, pour la remplacer par la Française! Et de fait de jeunes Alsaciens, donc citoyens du Reich furent recrutés dans l'armée française dès 1914, comme les "Malgrés nous" en 1942-44, des Allemands installés après 1871 dans ce qui était devenu un territoire allemand, internés, des Maires, Préfets (Landräte) arrêtés etc. Dès le 11 novembre 1918 on vit s'installer des "commissions de triage" sélectionnant les habitants sur des bases ethiques, selon que leur familles étaient installés avant 1870, ou installées après etc. Ces commissions présidées par un officier français et deux assesseurs civils, en général des Alsaciens émigrés après 1871 en France ne laissant aucun droit d'option aux Allemands installés après 1871, n' hésitant pas à déchirer des familles quand le mari ou la femme était Allemand installé après 1871, même des enfants de tels couples étant expulsés ! Il convient, quand même de rappeler que la Prusse, puis l'Allemagne, avaient, en 1870-1871, respectés au contraire ces dispositions internationales; l'administration française du Second Empire, Maire, Préfets fut laissêe en place jusqu' à la conclusion du traité de Francfort en 1871, un droit d'option laissé aux habitants, ceux désirant rester Français devant certes quitter le territoire, mais pouvant transférer leurs avoirs en France ou les vendre, mais ce droit d'option n'étant nullement conditionné à des questions ethniques. UnParisien ou Marseillais installé en Alsace sous la monarchie de juillet, ou le second empire pouvant rester, s'il acceptait de devenir Allemand! Les Alsaciens purent même élire des représentants à l'Assemblée constituante en 1871! Si l'on avait respecté le parallélisme des formes, les Alsaciens auraient du pouvoir voter à l'assemblée constituante de Weimar en 1919, avant la date de conclusion du traité de Versailles! Il est, à noter que les Nazis, en 1940, tirèrent argument de cette violation du droit international par la France en 1914-1919, pour justifier leur propre annexion de fait en 1940!
Langue, us et coutumes étaient totalement exotiques dans la France de l'intérieur. Les femmes des familles qui ont opté pour la France en ont plus souffert que les hommes.
L’Alsace dans le giron français est une anomalie de l’Histoire provoqué par l’appétit colonialiste de l’état français , les incompréhensions perdurent encore sur ce territoire où la population ce sent toujours méprisé par l’ignorance française !
Sauf que la Moselle actuelle n'existe qu'à compter de 1918 sur les reliquats de l'ancienne Meurthe et de l'ancienne Moselle (limites fixées à la création des départements en 1791), la petite partie des Vosges (cantons de Saales et Schirmeck) annexée rejoignant quant à elle le Bas-Rhin. Parler de "Moselle" avant 1918 est donc un anachronisme en histoire à fortiori ici où les différents territoires n'ont pas encore été réintégrés mais attendent leur réintégration avec peut-être l'idée d'un rattachement aux départements d'origine (Moselle, Meurthe et Vosges)... Les prussiens de surcroît pour leur conquête, sans doute aussi au fait de la longue histoire et de leur ambition initiale d'annexer toute la Lorraine (et pas seulement une partie), utilisaient bien le terme "Lothringen" (traduction allemande de "Lorraine") et non pas Mosl (ou alors pour désigner la rivière ou une des sous parties du territoire annexé). Autrement dit, l'Alsace-Moselle (très grosse différence de base entre les deux entités tant historiques que culturelle, la Moselle actuelle étant historiquement pour moitié romane et pour moitié germanophone, l'Alsace étant une création territoriale de Louis XIV sur une marqueterie territoriale alors que la Lorraine est déjà plus une notion historico-politique davantage organisée) est une notion qui succède à une courte création territoriale de circonstance (sans pour autant que la Lorraine ne s'efface par rapport à l'Alsace), sans précédent et sans lendemain, qui est l'Alsace-Lorraine de 1870 à 1918 et qui ne désigne guère plus que des points communs en terme de sécurité sociale, de Droit et de dispositions concordataires, les deux parties annexées n'étant pas français au moment des lois de séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905. 😊
P.S : petite précision quant au début de ma réponse, les nationalistes prussiens avaient pour ambition initiale d'annexer toute la Lorraine parce que leur mauvaises notions d'histoire ou disons leur vision un tantinet simpliste de l'histoire, leur faisaient faire un court-circuit de notions entre Saint-Empire Romain Germanique et Allemagne moderne. C'est aussi un raccourci rapide que font nombre de gens un peu ignorants des bases d'histoire à notre époque moderne... à commencer par les allemands eux-mêmes. La Lorraine bien qu'ayant gagné en indépendance au XVI avant de devenir française en 1766 (soit bien après l'Alsace) était néanmoins toujours regardée comme un territoire d'Empire à récupérer et par simplification extrême... germanique. Ce qui est assez cocasse d'ailleurs ce fut d'une part cette volonté et prétention d'empereurs prussiens derniers arrivés de l'histoire, qui n'ont jamais été empereurs du Saint-Empire-Romain-Germanique de vouloir annexer une région qui pour le coup a vu naître un Empereur du Saint Empire, et d'autre part le fait que la figure de Charlemagne, premier Empereur, invoquée par récupération par les prussiens pour justifier l'annexion de la Lorraine avait précisément son berceau familial en Lorraine pour les arnulfiens (et aussi en Belgique pour les ancêtres Pepinides)...et absolument pas en Allemagne 😁
