Sur la piste, pauvres êtres autocentrés que nous sommes, l’on croit que le temps s’est arrêté. On peste, on s’exaspère, on regarde sa montre, trop pressé que nous sommes de retourner dans le flux vertigineux de notre courte existence.
Mais en réalité il n’en est rien, le temps d’une crevaison, autour de nous, tout continue à avancer inexorablement à son rythme vers sa destinée.
Le temps d’une crevaison…
L’insecte aux mille reflets métallisés sort de sa chrysalide, s’envole et entreprend son existence aussi courte que quelques rotations de la terre.
Le serval à la robe mimétique tourne ses oreilles paraboles à l’écoute du moindre crissement dans l’univers infini des graminées. Est-ce une sauterelle, une grenouille ou bien un mulot qui fera son repas.
Une hyène attend, prudente, devant elle trois girafes et un girafon semblent ne pas y prêter attention. Elle sait qu’un coup de sabot lui briserait l’échine. Alors que le bousier, inconscient de l’existence de ces êtres démesurés, roule sa peine droit devant. Pourtant dit-on, qu’il s’orienterait à la lumière de la Voie lactée.
30 окт 2024