Ok. Aujourd'hui c'est shabbat. Je travaille jusqu'à 21h, je vais commencer à passer chez les gens, et effectuer les soins, leurs donner à manger, éffectuer leurs toilettes dans leurs lits de misère qui durent depuis des années, entendre leurs cris, calmer la démence, la douleur.... c'est étrange, les personnes démentes "sentent" les évènements de la société et disent : il y à quelque chose dehors...ils ne sortent pas, mais ils "sentent"..."tu dois faire attention la nuit quand tu sors" et puis il y a une vieille chanson à la télé, et la dame se met debout, chante, me prend par le cou et me dis : " chante et danse avec moi". Elle s'arrête, redevient sérieuse, et me dit : "tu les entends ? "Ma petite, j'ai peur pour toi" mon rôle est de la rassurer, d'essayer de la faire manger, d'éviter qu'elle s'arrache sa poche. De chercher ses médicaments, désormais disparu. Soigner à domicile n'est pas aussi "évident" nous ne sommes pas 24 sur 24 avec eux. Le gouvernement ne nous donnent pas beaucoup de moyens. Il n'y a presque plus de médecins ici. Dans le ghetto, les gens s'entraident, il y à toujours, une voisine, un jeune, des voisins qui tapent à la porte, et qui sans rien dire, offre le peu qu'ils ont. Nous recevons des prières dans toutes les langues. Elles montent vers le ciel, et on a le cœur gros. Demain, c'est pareil. Finalement, soigner est une bénédiction. Entendre la police, et les dealers se battre, les coups de feu, être prise au milieu, çà nous arrive souvent, il faut croire que D.ieu veille. Nous refusons toute cette folie de haine qui nous entoure. C'est peut être çà que D.ieu nous envoie et nous protège je vous souhaite à tous un bon shabbat.
@@laurea2802 Merci beaucoup. Les personnes qui nous encourage nous donnent la force et la conviction de continuer. Notre époque est douloureuse et difficile, et la chose la plus complexe est de garder son "rester humain" j'ai passé une très bonne journée hier avec les personnes que j'ai soigné. J'y retourne aujourd'hui. Mon jour de repos est mardi. Il y a eu un changement difficile pour moi. Mes parents n'habitent plus tout à fait à côté de moi. Ils ne peuvent plus rester chez eux à cause de leurs santé. Ils sont toujours dans la banlieue Nord, mais là ou ils sont, ils sont bien. Tout peut se faire. Je prends un peu plus de transports, et je m'y habitue. Mon "Peup" pleure quand il me voit arriver. Il me reconnaît encore et quand il ne me reconnaîtra plus, l'important c'est que moi je le reconnaîtrais pour nous deux. Il m'a dit "il n'y a pas de raisin ici," le monsieur fait sa liste pour dimanche prochain 😃. J'ai peur d'être sans eux. Je vais appeler ma "meum" et je pars retrouver mes patients. Passez un bon dimanche. Rav, s'il vous plaît, faites une prière pour nous tous.
Ce rabbin est non seulement une sommité mais a un style qui empêche d’accélérer la vidéo ou l’abréger… bref, conquis ! Merci à TB que je suis depuis le début et recommande systématiquement ❤
