LES BRAS TENDUS Assistant Familial, un métier d'observation et d'écoute 

3:50 je voudrais être placé chez cette personne

Ce documentaire est tellement rempli d'incompétence et de maltraitances qu'on a du mal à savoir si c'est pour de vrai ou si c'est une parodie pour montrer tout ce qui ne va pas dans la protection de l'enfance. D'abord l'homme assistant familial qui fait son interview PENDANT qu'il change le bébé. Je répète : cet homme a déshabillé le bébé dont il a la responsabilité devant des étrangers, on suppose au moins 2 personnes (caméraman + journaliste). C'est une faute professionnelle très grave !! Déjà, selon moi, accepter que des hommes soient assistants familiaux est de l'inconscience pure quand on connaît les chiffres des violences sexuelles, physiques et psychologiques masculines envers les enfants, mais passons. Et donc là on voit le gars qui continue son interview comme si de rien n'était, il regarde même pas le bébé, qui se met à pleurer le pauvre (on le comprend !!) et il en a rien, mais RIEN A FAIRE. Il continue à raconter sa life, il balance vite fait "attends je change ta couche", pas un mot doux, pas un regard, pas de réconfort, aucune réaction à l'inconfort exprimé par le bébé, rien. Au secours. C'est de la négligence au moins, de la maltraitance au pire. Puis la dame assistante familiale au bord des larmes en disant qu'elle aime sa fille, son rayon de soleil, blablabla, mais qu'elle n'aime pas autant son "accueil".... Et elle continue en disant à son petit accueilli "je t'aime comme une maman, mais je serai jamais ta maman." Mais la violence de dire ça à un enfant ! C'est horrible de dire ça, surtout à des enfants avec des traumatisme d'abandon. Une famille d'accueil EST une famille, une mère d'accueil EST une mère. Et on peut avoir plusieurs mères : sa mère biologique, sa mère d'accueil, sa mère adoptive... Aucune ne remplace l'autre, mais toutes sont des mères. Et si l'enfant placé a besoin d'appeler sa mère d'accueil "maman", laissez-le faire ! C'est hyper important de grandir en ayant des figures d'attachement. Si vous n'êtes pas capables d'aimer vos enfants accueillis comms vos propres enfants, ne les accueillez pas. Oui c'est dur quand ils repartent, bien sûr, mais ça c'est VOTRE problème d'adulte à gérer, c'est VOUS qui avez CHOISI de faire ça. Les enfants n'ont rien choisi, eux. On dirait que ces gens n'ont jamais lu de témoignages d'anciens enfants placés qui disent tous les même terrible chose : l'éternelle sensation qu'on les aime moins que les "vrais" enfants de la famille d'accueil. Cette dame confirme que ce n'est pas qu'une sensation. Ensuite la conseillère professionnelle avachie au fond de sa chaise, les bras croisés, qui parle super sèchement... Wahou quelle belle posture d'accueil, on se sent tout de suite accueillie et en confiance (vraiment c'est la partie où on dirait le plus que c'est une parodie tellement c'est surréaliste). "on essaie de rendre visite aux familles d'accueil une fois par an." PARDON ? une fois PAR AN ??? Et elle te dit ça comme si c'était beaucoup en plus ! Au secours. L'assistante familiale blonde est très touchante avec l'histoire de sa grand mère. Vraiment une belle manière de faire justice. En revanche, tout le discours sur la "vocation" d'être assistante familiale en comparant cela à la vocation d'être chirurgien est complètement à côté de la plaque. Les chirurgiens n'ont pas la "vocation", ils ont du SOUTIEN. L'immense majorité d'entre eux viennent de familles favorisées qui toute leur vie ont été soutenus et encouragés dans leurs études. On ne devient pas chirurgien juste parce qu'on a la vocation, mais parce que l'on bénéficie d'un système de soutien familial extrêmement complet depuis l'enfance : soutien éducatif, soutien financier, soutien émotionnel, etc. Dire qu'être assistante familiale est une vocation est une justification au manque de formation, exactement comme lorsque dans l'éducation nationale on dit qu'être instit est une vocation pour justifier que les maitresses en chient ! On doit supporter la difficulté, le manque de formation, l'absence de soutien (parfois même le saquage) de la part de la hiérarchie au pretexte que c'est "sa vocation". Non ! Ce n'est pas normal. Les ass fam ne sont clairement pas assez formées (60h avant de débuter, c'est trop peu !), mal accompagnées, peu soutenues, isolées, pas reconnues... On ne peut pas justifier ces conditions de travail déplorables avec l'argument de la vocation ! C'est scandaleux de dire ça, et de l'assumer totalement de la part de l'équipe professionnelle c'est une admission de leur incompétence. L'assistante familiale qui raconte qu'elle a du trouver sur internet l'idée d'une "boîte à colère" pour sa jeune qui découpait des choses quand elle n'était pas bien est un exemple parfait du manque de formation des accueillants. On est dans le B-A-BA de la réponse aux comportements traumatiques là quand même. Elle est tout fière de parler de sa boîte à colère en plus ! On se demande ce qu'elle fera quand elle aura un enfant qui refuse de manger/hurle avant de dormir/se cogne la tête contre les murs/fugue/se mutile/détruit la maison. Une boîte à colère ne suffira pas ! De toutes évidences, la formation ne donne pas les outils les plus basiques pour pouvoir soutenir les enfants en souffrance. Et enfin, la professionnelle du département qui ne connaît même pas la loi du travail et affirme que le métier d'assistant-e familial-e est incompatible avec un autre métier. Déjà, empêcher les ass fam d'avoir un autre métier, c'est isoler encore plus les femmes dans leur maison (90% des assistants familiaux sont des assistantes familiales). Ensuite, refuser des agréments pour cette raison est inadmissible alors qu'il y a de moins en moins de familles d'accueil en France. Et puis c'est tout simplement illégal. Le droit du travail n'empêche pas un salarié de cumuler plusieurs activités professionnelles tant qu'il ne déroge pas à la durée maximale légale de travail, durée maximale qui ne s'applique pas aux ass fam : la réglementation permet aux assistants familiaux de cumuler un second métier relevant du secteur privé. Pour les ass fam salariés d'employeur privé, le contrat de travail peut prévoir que l'assistant familial ne pourra exercer une autre activité professionnelle que sous réserve de l'accord de son employeur, qui ne peut refuser que si "l'activité envisagée est incompatible avec l'accueil du ou des enfants déjà confiés". (je cite le rapport de la rapporteuse du Sénat, rapport n°617 du 22 mai 2024). D'ailleurs, plusieurs départements utilise cet argument de cumul d'emplois dans leur communication pour recruter de nouvelles familles d'accueil. C'est ensuite à l'employeur de décider quels enfants vont dans quelle famille en fonction de la disponibilité (qui doit pouvoir rester flexible, c'est vrai), de la famille d'accueil. Il n'y a absoluemnt aucune raison pour que la mère d'accueil d'un enfant scolarisé reste chez elle toute la journée à faire le ménage. Ce documentaire est une honte, tout est à l'envers du début à la fin. Toutes les personnes interviewées sont caricaturales d'incompétence, de naïveté, d'ignorance, de froideur. Savoir que c'est un film officiel financé par le département est extrêmement inquiétant. L'image qu'il donne des assistant-es familiales et des professionnelles de la protection de l'enfance est absolument déplorable. Le fait que le département ait validé tout ce qui est montré et dit à l'écran confirme que c'est bien la réalité : l'accueil des enfants placés est réalisé par des personnes incompétentes et maltraitantes. C'est triste pour les enfants, vraiment.