Les origines des chefs d'orchestres avec David Castello-Lopes 

Bien souvent je m'esclaffe devant les vidéos d'orchestre car pas une fois les musiciens n'ont l'air de regarder le chef ; il sont toujours leurs yeux vissés sur leurs partitions.

@@a.m.studios6126 En fait, lorsque les musiciens d'orchestre regardent leur partition, le chef est dans leur champ de vision, et il n'ont pas vraiment besoin de le regarder directement. Ils le regardent directement surtout lors de démarrages, ou de changements de tempo, de passage délicats etc... Pour les chanteurs (choristes) cependant, l'angle de tenue de la partition (dans les mains) est différent: lorsqu'ils regardent leur partition, ils voient mal le chef. Du coup, ils font en permanence des aller-retours du regard (de l'ordre de moins d'une seconde souvent) entre leur partition et le chef.

Je m'y connais pas, mais en tant que prof de physique j'aurais aussi dit qu'à cause de la vitesse du son qui est assez limitée, si les musiciens se basent sur le son des autres pour se synchroniser, ça risque de pas être parfait (si y'a 30m entre certains musiciens, ça fait déjà un dixième de seconde de décalage), alors qu'en se basant sur l'image (la vue du chef d'orchestre), tout le monde a la même info en même temps

En fait ce qu'il faut bien comprendre, pour compléter la réponse de tatata ; quand on est musicien (pro ou même amateur comme moi) à force de jouer en orchestre on finit par savoir "regarder" 2 voire 3 choses en même temps. Avec la vision centrale, on regarde la note/la mesure qu'on est en train de jouer pour savoir ce qu'on doit jouer et comment. On regarde aussi les quelques notes et mesures à venir, histoire d'anticiper. C'est le même principe que la lecture, nos yeux font des aller-retours constants (même inconsciemment) entre le mot en train d'être lus et les mots autour *. Et avec la vision périphérique, on "regarde" le chef pour avoir les indications de mesure et d'interprétation. On est surtout sensibles au mouvements, ce qui est suffisant pour se synchroniser, d'où le fait de regarder directement très peu le chef, souvent. Et au passage, ça explique aussi la baguette puisqu'elle permet des mouvements amples et décuplés (donc très visibles) avec juste un petit mouvement de poignet. En fait, c'est exactement le même principe qu'en sport co où avec la vision centrale on regarde la balle et l'adversaire devant soi et avec la vision périphérique on regarde le placement des joueurs. Tout ça pour dire que le simple fait de rester les yeux vissés sur sa partition, ça demande une concentration, il y a une dizaine de choses à regarder en même temps. Alors on n'a ni la possibilité ni le besoin de suivre le chef directement du regard, en général le simple fait de suivre ses mouvements suffit. PS * La différence, c'est peut-être qu'en musique, je ne crois pas qu'on regarde les notes déjà jouées. Le passé est passé alors que pendant la lecture il y a besoin de revenir aux mots précédents de la phrase pour lui donner une cohérence (au niveau du cerveau).

@@niang46 Pour avoir été choriste oui c'est un piège dont on nous prévenait en effet. Derrière l'orchestre, on est souvent à une faible distance des percussions (et rien de plus facile que de se caler sur les percussions), pour autant il est préférable de s'en tenir scrupuleusement au chef quitte à se sentir infimement décalé avec le reste des musiciens

😂 C'est pas gentil de se moquer ! Il en est mort, le pauvre