La loi bancaire française qui vise principalement à séparer les activités dites spéculatives des banques de leurs activités de dépôts, a été adoptée le 19 février par l'Assemblée nationale. Texte fondateur dans la moralisation de la finance, beaucoup trop timide ou nuisible à la compétitivité du secteur ? David Thesmar, Professeur de Finance à HEC Paris, nous livre son analyse.
Décrivant les contours de cette loi, il estime que le point le plus notable réside dans les pouvoirs étendus confiés au régulateur français lorsqu'une banque s'approcherait de la faillite. Comparant ce texte aux projets de loi américain (rapport Volcker), britannique (rapport Vickers) et européen (rapport Liikanen), il dénonce "une séparation bancaire a minima", qui ne préserve en rien du risque systémique et dont les visées sont avant tout politiques.
Plus généralement, il considère comme illusoire la séparation entre activités dites "spéculatives" et "non spéculatives", ajoutant que "toute activité bancaire est en elle-même risquée".
Pour David Thesmar le véritable enjeu de la réforme bancaire réside dans l'application des règles de Bâle III, au niveau international, et la mise en œuvre de la nouvelle architecture de supervision au niveau européen dans le cadre de l'Union bancaire, qui elle constitue une véritable avancée.
7 окт 2024