Merci pour l'existence et la diffusion de cette conférence.Merci aux deux conférenciers. Cependant je suis un peu frustré car je me demande, après une heure quarante d'écoute attentive, si il n'y a pas eu confusion entre les termes de Progrès et d'Innovation....Peut-être, n'ai-je pas été suffisamment attentif ?
Quel passionnant échange ! Je suis souvent frappé en entendant Luc Ferry : il ne croit pas, mais il est capable d'exposer le cœur de la foi chrétienne mieux que beaucoup de chrétiens. Point aveugle de son raisonnement, me semble-t-il (ce n'est pas moi qui l'invente, c'est dans les documents magistériels depuis longtemps, et dans certains ouvrages comme Vers une France païenne ? de Mgr Simon) : Les Grecs n'étaient "humanistes"... que pour les seuls membres de leur cité, voire ceux des cités voisines, mais pas au-delà... ailleurs, les barbares... et même en interne, l'esclavage et la réification de l'homme ne posaient strictement aucun problème, même d'ordre théorique. Si Dieu ne s'était incarné et n'avait posé, en Jésus-Christ et par sa bouche, un signe d'égalité entre l'amour de Dieu et l'amour du prochain, de tout prochain sans distinction, il n'y aurait pas d'humanisme. Voir Jacques Maritain, voir Gaudium et Spes, etc. L'humanisme ne tient que par son substrat chrétien, qui en est la racine et qui continue de l'alimenter malgré les coups de haches maçonniques pour essayer de s'en détacher. Que deviendra le bel arbre, "émancipé", "libéré" de son principe vital, après une ou deux générations ? Il ne va déjà plus très bien... Il ne peut y avoir de véritable humanisme athée, il n'y a qu'un humanisme post-chrétien (et pour partie anti-chrétien, cet "humanisme athée dont le père de Lubac a mis en lumière le "drame"), qui cessera d'être humaniste le jour où la foi chrétienne se sera définitivement retirée de l'Occident. Déjà, le pape se préoccupe assez peu de ce qui s'y passe. La vie est ailleurs, l'Occident continue de se suicider à petit feu, à se dévitaliser en appelant cela "émancipation" et personne ne semble pouvoir rien y faire. Guillaume Cuchet l'a très bien vu dans son livre Comment notre monde a cessé d'être chrétien, et le dit en citant Renan : "Nous pouvons nous permettre de ne pas avoir de religion parce que d'autres en ont à notre place". Mais quand le cadavre des derniers prêtres et évêques jetés à la vindicte populaire par les "déconstructeurs" sarcastiques et nihilistes qui peuplent nos médias seront froids, vous aurez autre chose, le "posthumanisme" avec des Laurent Alexandre, des Houellebecq et autres "post-ceci" ou "post-cela"... mais plus personne ne sera capable de donner sa vie pour un autre homme, pour une raison très clairement mentionnée dans l'entretien : on ne mourra plus d'amour que pour soi. Le péché de Lucifer.
Cela commence à faire son petit bonhomme de chemin et c'est tant mieux car cela participe à comprendre et préparer le monde de demain. Quelle place prendra la spiritualité dans le travail et l'entreprise et jusqu'à quelle mesure cette spiritualité prendra le pas sur le matérialisme lié au capitalisme?
