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Homélie du 14e Dimanche Ordinaire B-Père Luc-Franck JEAN-PIERRE, C.S.C.
« D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? » (#Mc 6, 1-6 ; )#Ez2, 2-5 ; #Ps122 (123) ; #2Co12,7-10
Sœurs et Frères, Paix et Joie !
1. Nous avons médité Dimanche dernier sur la puissance de la Foi avec trois modèles de foi : balbutiante, progressive et accomplie. Aujourd’hui, Saint Marc nous fait comprendre : « là où il n’y a pas de foi, il ne peut pas y avoir de miracle ». Nous méditons sur la fidélité à toute épreuve d’un Dieu qui pourvoit à nos besoins pour la mission et qui met sa force dans nos faiblesses et sa sagesse dans nos fragilités, quand nous sommes confrontés à des difficultés. Le prophète Ézéchiel sait qu’il va au-devant des contradictions (première lecture), Jésus est confronté à l’échec dans son propre village (évangile) et Paul raconte comment il a été humilié d’une « écharde dans sa chair. »
2. La première lecture tirée du livre d’Ézéchiel n’est qu’un extrait de l’histoire de sa vocation. Ce fut au début de l’exil à Babylone vers 597, avec la première vague des déportés. Le peuple est en exil, loin de sa Terre, loin du temple et loin de Dieu, il ne leur reste que leurs yeux pour pleurer apparemment, en attendant des jours meilleurs. La vision d’Ézéchiel donne toute une autre perspective « Fils d’homme, je t’envoie vers les fils d’Israël, vers une nation rebelle qui s’est révoltée contre moi. » Donc Dieu n’est pas prisonnier du Temple, il est là au milieu de son peuple au bord du fleuve Kebar. L’exil n’enlèvera pas l’infidélité du peuple qui, au contact de l’idolâtrie ambiante, succombe à s’approcher d’autres dieux après leur défaite. La gravité des reproches adressés par Dieu à son peuple (dur, indocile, obstiné) n’a pas su arrêter sa fidélité à son Alliance : quelle que soit leur attitude, d’écoute ou de refus « ils sauront qu’il y a un prophète au milieu d’eux. » Il confirme Ézéchiel dans sa mission.
3. Maintes fois, nous faisons l’expérience du peuple Israël. Dans nos faiblesses, nous devenons durs, indociles et parfois obstinés. La bonne nouvelle en ce jour nous invite à nous convertir et à reprendre confiance. Car si nous sommes infidèles, Dieu lui, à jamais, demeure fidèle. C’est lui qui met sa force dans nos faiblesses et nous invite à la sagesse quand nous sommes envahis par le doute, les a priori, quand nous nous égarons par prétention. Notre regard et notre considération des personnes qui nous sont familières sont souvent en contradiction avec la mission de cette dernière. C’est souvent le cas pour les hommes de Dieu, ce que nous voyons et croyons savoir d’eux sert souvent d’obstacle à la foi. N’est-ce pas le cas de Jésus ?
4. Dans la péricope d’aujourd’hui, nous voyons Jésus faire face à un rejet, un échec dans son propre village, malgré les œuvres accomplies : miracles et guérisons. Plusieurs ont d’ailleurs manifesté leur hostilité ; certains ont même déjà décidé de se débarrasser de lui (3,6) : son crime, guérir des malades, n’importe quand, et même le jour du sabbat !
5. Chez lui les gens passent de l’habitude à l’hostilité. Cela commence par des questions sur son origine, ses parents, leurs occupations. L’évangile nous invite à méditer sur l’autosuffisance, les a priori et la prétention. Nous avons souvent tendance à nous établir comme juges de nos frères et sœurs, et notre façon de les voir est souvent inchangeable. Il est facile de mettre une étiquette sur les autres, de les mettre dans un panier. Justement, c’est ce qui est arrivé à Jésus. Il a essuyé un échec, il a connu la déception de sa vie par le rejet des gens de son village.
16 окт 2024
