Voix : Milo
Guitare : Christopher Murray
Chanson originellement interprétée par Françoise Hardy
Musique : Gérard Bourgeois
Texte : Jean-Max Rivière
Doucement, j’ai essayé de te chanter un ou deux airs de musique, mais j’avais trop peur de te réveiller et ne voulait pas que l’on m’entende depuis le jardin.
Je t’ai dit que je t’aimais, plusieurs fois, et t’ai remercié d’avoir fait partie de ma vie. Je ne sais pas si tu m’as entendu. Tu étais déjà peut être trop loin dans la montagne, le souffle court dans tes oreilles t’empêchant de m’entendre.
J’aurais voulu te le dire droit dans les yeux, tes yeux perçants. J’aurais voulu être sûr.e que tu l’ais bien entendu, que ta conscience aussi.
Mort. Vie. Mort. Vie. Mort. Tu as toujours compris et accepté cela. Ta mort laissait place à autre chose, tu le savais et tu trouvais ça beau.
J’ai entendu pour la première fois « L’amitié » de Françoise Hardy quelques jours avant la cérémonie de ta mort. En l’écoutant en boucle pour l’apprendre et l’enregistrer, les paroles prenaient d’autant plus leur sens avec ton départ. Et puis j’ai compris. C’était comme si c’était toi qui parlait dans la chanson. Tu voulais que je chante ce que tu voulais dire à tes ami.e.s.
« Beaucoup de mes amis sont venus des nuages
Avec soleil et pluie comme simples bagages
Ils ont fait la saison des amitiés sincères
La plus belle saison des quatre de la terre »
Si tu savais comme tu fais partie de moi, comme tu vis en moi, dans ces deux chansons que je continuerai de chanter pour t’honorer tout comme dans le chant du milan au dessus de la lande, dans le sifflement de la bise dans mes oreilles, dans la chaleur d’un rayon de soleil qui réchauffe mes joues fraîches un jour d’hiver pendant une randonnée. Tu es un matrimoine à toi toute seule.
Tu ne t’en ai jamais vraiment allée. Oui tu es morte, tu t’ai décomposé. Mais tu es en moi, en chacun.e de nous. Tu m’as aimé et je t’ai aimé. Tout cet amour forgé dans ma colonne vertébrale. Tu l’as solidifié. Tout cet amour que tu m’as donné, il sera là à chaque fois que j’aimerai, encore et à encore, à nouveau. Il sera là quand j’aimerai les autres. Comme une transe-mission.
Un jour peut être, ma tête t’oubliera. Mais mes tissus, eux, certainement pas. Ma vitalité est faite de toutes les personnes que j’ai aimé, que j’aime et que je continuerai de chérir par mon existence sur cette terre, jusqu’au jour où la terre viendra me prendre à son tour, comme elle t’as pris toi.
« Comme l'on ne sait pas ce que la vie nous donne
Il se peut qu'à mon tour je ne sois plus personne
S'il me reste un ami qui vraiment me comprenne
J'oublierai à la fois mes larmes et mes peines »
Je continuerai de t’aimer comme je n’ai jamais cessé.
Au revoir, marraine fée.
21 июн 2024
