Nanfo Ismaël Diaby assure qu’il n’abandonnera jamais la prière en langue nationale N’ko. Et le controversé imam se dit convaincu que la Cour suprême lui donnera raison dans la procédure qui l’oppose au secrétariat général des Affaires religieuses. Il l’a dit au cours d’une conférence qu’il a animée ce samedi, 6 mars 2021, à Conakry, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Interdit de toute activité religieuse pour avoir officié la prière dans sa langue maternelle (N’ko), Nanfo Ismaël Diaby crie à la violation de la liberté religieuse, consacrée par la Constitution guinéenne. C’est pourquoi, il a porté plainte contre le secrétariat général des Affaires religieuses, qui a pris cette décision. Et c’est pour suivre cette plainte déposée auprès de la Cour suprême qu’il a quitté Kankan pour venir à Conakry.
« Ma présence à Conakry est motivée par la plainte que j’ai déposée à la chambre administrative de la Cour suprême par rapport à la décision du secrétariat général des Affaires religieuses, qui m’interdit toute activité d’ordre religieux sur le territoire guinéen. Pour moi, c’est une décision qui est illégale et contraire à la Constitution guinéenne. Et donc, ma plainte vise à faire annuler cette décision. Elle ne vise pas ceux qui ont agressé ma famille, détruit mes biens et ma mosquée à Kankan. Elle ne vise que l’annulation de la décision du secrétariat des Affaires religieuses », explique ce leader religieux.
Même si la pratique religieuse connue jusque-là chez les musulmans consiste à faire les cinq prières quotidiennes dans la langue arabe (la langue du coran), Nanfo Ismaël Diaby estime que rien n’interdit à qui que ce soit de prier dans la langue de son choix. C’est pourquoi, au nom de la liberté de culte, il se dit convaincu que la Cour suprême lui donnera raison dans cette procédure l’opposant aux autorités religieuses du pays.
« Je n’ai pas peur parce que je sais que je suis sur le chemin de la vérité, le chemin qui va le mener au paradis et je sais que j’ai raison. Donc je n’ai peur de personne et de rien. Et si j’ai porté plainte contre le secrétariat général des Affaires religieuses au niveau de la Cour suprême, c’est parce que j’ai confiance à la justice guinéenne. Je sais que le droit est de mon côté et que cette vérité sera dite. Je n’imagine même pas que la Cour ne puisse pas me donner raison.
C’est vraiment clair que ma liberté religieuse a été bafouée, mais je serai rétabli dans mes droits. La prière est personnelle. Il s’agit de s’adresser à son créateur. C’est pourquoi, je ne demanderai pas l’autorisation de quelqu’un pour prier. C’est ma conviction et je n’abandonnerai jamais la prière en N’ko (…). La pratique religieuse que je prône n’est pas contre quelqu’un. S’aimer soi-même ne veut pas dire détester les autres.
Donc ce que je veux, c’est que chacun pratique la religion dans le strict respect de ses convictions, sans faire du tort à quelqu’un. Moi, j’aime les langues africaines, je suis africain et je veux adorer Dieu à travers une langue africaine. Je n’oblige personne à faire comme moi, mais je veux qu’on me laisse libre de pratiquer l’islam selon ma conviction », a dit ce promoteur de la langue N’ko.
31 окт 2024