Ridicule ou sublime? Grotesque ou magnifique? Nos invités ne sont pas tous d'accord Avec Christophe André, Alice Zeniter, Yann Queffélec, Marie-Hélène Lafon, Pierre Lemaitre et Jean Teulé.
Je vous trouve sévère avec Queffélec .On peut très bien avoir aimé certains "Chefs-d'oeuvre " de la littérature quand nous étions plus jeune ,et ne plus les apprécier l'âge venant .D'ailleurs je vais relire "Le rouge et le noir" .Le but de cette émission ,comme celles plus anciennes de Pivot ,est avant tout de nous faire découvrir ou de redécouvrir la Littérature .Ce qui en soi est une bonne chose non ? . Cela dit tous vos commentaires sont tous très intéressants :)
Il n'y a pas à être sévère. Qui d'entre nous n'a pas ressenti ce genre de déception vis-à-vis d'un livre aimé naguère ?Moi c'est "l'Idiot" de Dostoïevski. Je me suis rendu compte à la relecture que les nombreux protagonistes du roman, dont "l'idiot" n'arrêtent pas de se déplacer dans l'immense Russie et qu'ils ne cessent, où qu'ils aillent, de se rencontrer et d'avoir affaire les uns aux autres (la Russie devient carrément un village). Du coup, je me suis rendu compte combien cette histoire était fabriquée et avait besoin pour être de conventions.
Mon dieu que c'est triste lorsque l'âge venant, on brûle ses idoles de jeunesse. Pourvu que ça ne m'arrive jamais... Pour moi chaque nouvelle lecture du Rouge et le Noir est un délice dont j'espère ne jamais me lasser.
Le livre de Stendhal Le rouge et le noir montre l'évolution de la condition humaine. Tout d'abord, l'amour de Julien aligne la manière de connaître l'humanité. En conséquence, Stendhal a observé que nous avons une vie complexe.
la fin m'avait laissé sur ma faim... Lorsque j'ai lu Le Rouge Et Le Noir, j'ai été complètement emporté par l'ascension social de cet abbé, et j'ai eu comme un manque lorsque j'ai fermé le livre. Comme un " pourquoi? " sans réponse. La mort de Julien est rapide et sans détails, presque trop pudique pour que l'on puisse y attacher une réelle importance. Mais, finallement, le "manque" en lisant le dernier mot, en tournant la dernière page, en terminant le chapitre final, n'est ce pas l'effet pervers que provoque un livre de chevet? N'est-ce pas ce qui nous pousse à réouvrir cinq ou six fois dans notre vie le même roman?
Je suis justement en train de le lire. Je ne peux pas dire que je n’aime pas mais c’est surtout que j’ai du mal a comprendre tout le contexte historique de derrière. Même en connaissant les grandes lignes du temps de Napoleon je ne comprends pas toutes les allusions politiques. C’est un livre plus complexe qu’il n’y parait, intéressant mais un peu ennuyeux je trouve...
Si tu pars en droit, après le premier semestre, tu comprendras tout le contexte et tu seras émerveillé de la vision de Stendhal ! À cette période, la jeunesse de France est totalement bousculée entre les héritages d'un idéal politique nouveau (Révolution en 1789, droits de l'homme, fin des régimes corporatifs et des clivages nobles, clergé / autres, "démocratie" bref chacun existe et l'équité et considérée) et l'expression tragique de l'ancien régime, la royauté (les "ultra" dans le livre) qui impose un modèle sociétal où l'homme se voit dès sa naissance contraint d'appartenir à une classe, le plus souvent soumis et dénué de passion. Il y a une véritable fracture psychologique à l'époque, où les jeunes ne savent plus vraiment faire : faut-il tendre à l'idéal révolutionnaire et vivre des libertés alléchantes, ou faut-il se résigner et intriguer avec ce système pour son compte personnel ? Musset en parle énormément dans les confessions, le thème est aussi un acteur implicite du comportement de Julien Sorel. Il est partagé entre son mépris de cette société où l'érudition est vaine et le paraître, le titre est tout, mais à la fois envieux de ces gens là et hypocrite envers lui-même. En 1830 la monarchie a repris son trône depuis 15 ans, certains (les "libéraux" ou "jacobins" ds le livre) perpétuent les enseignements de la révolution et militent presque contre le régime en place. Il y a une sorte de flou, fait d'espoir et d'appréhension, qui pousse la nation à rejeter la royauté. Et c'est celle-ci, incarnée par Napoléon, qui va filer la rage à Julien d'entreprendre son ascension. Mais comme Napoléon, une fois en haut, il se prendra d'orgueil et sera allié, amant du système royaliste (Napoléon fut sacré empereur et créera la dynastie des Bourbons). Finalement c'est un contexte politique fait d'hésitation et de frustration, à la fois contre et pour le régime monarchique qui influencera la plume de Stendhal. Julien est l'incarnation de ce jeune fougueux se donnant des valeurs (héritage de la révolution) qu'il ne respectera pas forcément une fois son point de vue "évolué" (quand les héritages de la monarchie iront dans son sens, il oubliera son mépris de la noblesse). C'est un bon petit égoïste quoi, le livre met en contraste et distille l'avidité personnelle de quelqu'un de commun à ses prétendues attentions nobles d'égalité, démocratie, humanité ... Mais l'histoire donnera raison aux libéraux, puisque la Monarchie sera abolie en 1848, la seconde république sera alors proclamée :)
Cela ne se passe pas du temps de Napoléon, mais après... Et les allusions à Napoléon concernent justement la mémoire que l'empereur a laissée, non ce qu'il a vraiment fait.
@@oiseaudeminerve1478 Grossière erreur s'agissant des bourbons je m'en excuse, evidemment cette dynastie était bien plus ancienne et indépendante du personnage. Toutefois le sacre de Napoléon et son mariage (il me semble -ou celui de l'un de ses frères) avec une bourbon démontre sa volonté d'instaurer durablement une dynastie Bonaparte au pouvoir. Stéphan Zweig le souligne dans sa biographie de Fouché.
Le Rouge et le Noir est une histoire savamment racontée de la vie de Napoléon Bonaparte. Sorel n'est pas seulement un admirateur mais l'incarnation de Napoléon, un grimpeur ambitieux aux qualités intellectuelles indéniables, Stendhal était un grand écrivain et contemporain de Napoléon Ier, et montre avec toute son ironie cette figure tyrannique de quelqu'un qui disait aimer la France sans être d'origine française en effect, le patriotisme est une chose très dangereuse entre les mains de certains, en particulier de ceux qui n'ont même pas de raison d'être patriote - Hitler est un autre exemple. Mais la meilleure partie de l'ironie stendhalienne réside dans la manière dont il dresse le portrait des "parnevenus" ou nouveaux venus au pouvoir en France déchirés par la révolution de 1789. Je ne sais pas si quelqu'un ici a lu quelque chose sur la vie de Napoléon Ier, mais les similitudes avec le personnage de Sorel sont impressionnantes, et seront reproduites dans "La Chartreuse de Parme" dans le personnage de Fabrice Del Dongo et la Bataille de Waterloo.
Il n' y a que Stendhal que j'arrive à relire aujourd'hui. Finalement, je crois que Lucien Leuwen est mon préféré. Il n'y a que Stendhal qui me 'ressemble' autant, c'est mon intime, les tréfonds. J'espère ne m'en lasser jamais. Que me resterait-il ?
Il y a un audio livre du rouge et noir et c'est encore une autre façon de découvrir Stendhal. Il y a un audio de la chartreuse mais des affreux en ont fait un texte abrégé
julien sorel ne serait donc pas plus credible que le Frédéric Moreau de l'education sentimentale, c'est le propre de tous ces romans anonciateurs des figures romantiques que de construire des heros et non le contraire comme la decadence de nos chers auteurs contemporains.
Dans le temps , quand j étais adolescente, j'avais aimé , un peu ennuyeux peut être. Mais il m'avais marquée ( un amour platonique, les belles prommenades avec la dame qu il aimait, c est tout ce dont je me souviens 😅 ah oui il était un homme d' église peut être) je pense que je vais le relire... Il est vrai que la manière de percevoir les livres change quand ont est plus mature, cela dit c 'est un chef d œuvre, il me parait que si je le relis maintenant je vais l' apprécier plus, et le comprendre plus car à présent je vais au delà du livre ( lecture sur l ecrivain, sur le contexte historique etc)
ça ne donne pas envie de lire ses livres quand on voit qu'il n'a rien compris à ce chef d'oeuvre, la manière dont il résume montre qu'il n'a rien vu de la subtilité et de la manière dont Stendhal arrive à faire comprendre l'évolution lente de ce personnage ambigu et de plus en plus orgueilleux et ambitieux qu'est le jeune Julien au sein de la société bourgeoise. Un caractère n'est pas figé du début à la fin, quel procès ridicule !
Pierre Lemaitre évoque "l'horizon d'attente" de Hans Robert Jauss. Et Yann Queffélec n'apprécie pas les ellipses, source d'imaginaire. Curieux comme approche tout de même qui tiens plus de la critique que de l'analyse. Il a bien sûr le droit de ne pas aimer. Mais de là a dire Stendhal fini pour moi ... l'émotion le gagne au détriment d'une minimum de raison ...
Quand ont est souffreteu souvent à plusieurs dans plusieurs lieu loisirs travail parcs commerce smart phones onts loue un stade ...avec une appli ensemble souffreteu et ont ne se prends pas pour un modèle réaliste ont reste sous un parapluie dans le centre ville en évitant d'emmerdé tout le monde sans cesse malgré son troupeau .Août 2021 vitré. 35500.
Ah là là cette émission... Des écrivains médiocres qui critiquent des livres de grands auteurs, pour faire la promotion de leurs livres médiocres !... Non mais je rêve !
La réaction de Queffélec est assez consternante. Jalousie d'écrivain juste talentueux ? Une certitude, quoi qu'il en soit : les gens 'intelligents' sont des cons comme les autres.
A partir du moment où on vous demande à la télé de citer un auteur classique que vous n'appréciez pas, vous aurez beau faire ;, quel que soit l'auteur choisi, des personnes réagiront forcément comme vous "La réaction de machin est consternante". Le jeu de ce genre d'émission, c'est justement de faire réagir. Perso, je trouve ça plutôt amusant et très intéressant de pouvoir se confronter aux avis négatifs qui, éventuellement me permettent soit de me remettre en cause, soit de dire '' j'ai raison''. Mais faut pas rêver, nous sommes tous pareil et avons nos "classiques" qui ne passent pas. Nous sommes tous quelque part des "consternants".
Quefellec a perdu la capacité "étonnement". C'est dommage...pour lui ! Quant à moi, plus je le lis, plus je le trouve humain, bourré d'humour à chaque ligne. Quefellec ne peut plus rentrer dans le roman. ça arrive... c'est humain !