A cette date, Simon Kimbangu et tous ceux qui lui étaient restés attachés, se rendirent à N'kamba pour que l'administrateur territorial Snoeck procède à leur arrestation. Ils furent, de ce fait, acheminés à Thysville/Mbanza-ngungu pour le jugement où des condamnations variant de la peine de mort à des détentions de plus ou moins longues durées furent prononcées à leur compte. Simon Kimbangu, lui-même, fut condamné à mort mais sa peine fut commuée en détention perpétuelle par le roi des Belges Albert 1er. Il purgea sa peine pendant 30 ans en prison à Lubumbashi où il mourut le 12 octobre 1951. D'autres condamnés furent déportés loin de leurs contrées d'origine. Il est à souligner que les arrestations ne se limitèrent pas à la date du 12 septembre. On estime à 37.000 le nombre de familles déportées soit 150.000 personnes reléguées dans différents camps de concentrations notamment Lowa, Belingo. Le sang des martyrs étant la semence de l'Eglise, le kimbanguisme ne s'estompa pas à ce niveau. Il continua, par contre, à évoluer dans la clandestinité. Entre-temps, se faisait sentir la nécessité d'une institutionnalisation du mouvement étant donné que la plupart ceux qui s'étaient déclarés disciples de Kimbangu vivaient dans un état d'excommunions dans les confessions où ils appartenaient. Cette institutionnalisation se justifiait aussi dans la mesure où, devant la diversité de tendances qui se réclamaient de Simon Kimbangu, un besoin d'unification et de clarification se présentait. Son Eminence Diangienda Kuntima, fils cadet de Simon Kimbangu s'y pencha deux ans après la mort de son père. Ceci amena, plu tard, le mouvement à se transformer en une Eglise dont la reconnaissance officielle intervint quand le gouvernement colonial belge est revenu à ses mesures d'abrogation du kimbanguisme prises en 1937, soit le 24n décembre 1959. Par ce fait, le gouvernement coloniale belge reconnut le culte kimbanguiste.Un an auparavant, les kimbanguistes du Congo/Brazzaville où l'autorité coloniale avait tôt assoupli la répression, pouvaient déjà inaugurer le premier temple kimbanguiste. Mais, il faut attendre 1974 pour que le gouvernement colonial portugais fasse le même geste à l'égard des kimbanguistes en Angola.
Le kimbanguisme, véhiculé désormais par l'Eglise kimbanguiste, profita de cet assouplissement pour déployer ses virtualités. la mission n'étant seulement de sauver les âmes - bien que cela soit primordiale - mais l'Homme dans son intégralité, l'Eglise kimbanguiste s'intéressa aussi à concrétiser des projets permettant l'épanouissement de l'homme. Ainsi conçut-elle sa mission comme une évangélisation ayant comme corollaire le social (éducation, santé, etc.).
20 сен 2024