@@ungraindelettres vous m'avez donné envie de le lire. (Je suis en train de lire le bateau Usine, vous allez faire de moi un anarcho-comuniste... Je fais peur a ma grand-mère)
Ça fait plaisir d'entendre un avis qui rejoigne le mien, j'avais l'impression d'être le seul (j'exagère, l'un des rares, disons) à trouver ce roman très largement survendu. Je n'ai pas relevé ce passage raciste de mon côté (la casbah), sans doute parce que je suis moi-même un vieux boomer :) Lorca en sauveur de la ZAG qui parvient à tout organiser alors que les branleurs d'anars n'y arrivaient pas : c'était tellement ridicule, voire choquant. J'ai par contre apprécié le traitement de la paternité et de la maternité. Et merci pour les quelques termes techniques que je ne possédais pas.
Merci ! l'article épinglé et la vidéo de la copine en description complètent - surtout pour la paternité: la maternité, il s'en tape, et pour le reste, beh, il est au moins aussi misogyne que bêtement raciste… c'est une paternité patriarcale, présentée avec les atours touchants qui enrobent (l'article épinglé développe ça).
J'ai cliqué avec beaucoup d'hésitation sur ta vidéo car Les Furtifs est encore dans ma PAL, et je retarde sa lecture parce que je n'accroche pas trop à Damasio, surtout à cause de ses personnages féminins que je trouve complètement à côté de la plaque et de la lourdeur narrative que j'avais sentie dans La Horde du Contrevent. J'ai beaucoup aimé ton analyse (et ton expression
Je comprends que la polyphonie vous ait un peu perdue si vous n’avez pas compris les signes de reconnaissance des personnages donnés au début du livre. Il faut regarder les signes typographique intégrés au nom des personnages (par exemple les paragraphes de Lorca commencent toujours par des points, Saskia des parenthèses fermées, Agüero des apostrophes à l’endroit et à l’envers) et non pas les sigles dessinés avant le nom des perso. Du coup je trouve que ça fonctionne très bien, du moment qu’on a compris le code! Mais je suis d’accord que le langage des perso est un peu (beaucoup!) forcé (surtout Agüero, Ner et Tony tout fou) et que personne ne parle comme ça! Le passage avec le monsieur maghrébin m’a aussi choquée!! Votre analyse est poussée et intéressante, je ne suis pas allée autant loin dans la critique du livre, je dirais juste que pour moi ça reste une lecture originale et passionnante, dans un univers flippant car pas si éloigné du nôtre, mais assez lourde par moment, d’où la nécessité de faire des pauses et de lire un autre livre en parallèle.
Vous pensez sincèrement que je n'ai pas compris ? Allons ! Littérairement comme politiquement, je serais encore plus sévère avec le livre - justement parce qu'il a des qualités qui en font une déception plus cruelle.
J'aime beaucoup ton analyse (et tes mimiques). Damasio nous parle en "militant" et, outre la "difficulté" du roman, en fait trop. Il nous empêche presque de réfléchir par nous même, ce qu'avait réussi un auteur partageant les mêmes convictions que Damasio : JP Andrevon (mais c'est très lointain). 200 pages en moins et c'était un chef d'oeuvre, là c'est intelligent, original mais tu as bien démontré les manques. L'énorme succès de l'auteur est d'bord du à ses idées politiques, en faveur actuellement dans notre société.
Vos ressentis sont proches de ceux que j'avais eu à la lecture de la Zone du Dehors du même auteur. Formellement mais aussi en termes de contenu, j'avais trouvé que le livre se cherchait beaucoup, n'assumait pas son genre littéraire (ce qui m'avait énormément déçu en tant que fan de la SF, dystopie et anticipation) et était, au final, une compilation d'ego trips de la part de l'auteur (notamment les parties de vulgarisation théorique dans lesquelles il tente d'expliquer la pensée nietzschéenne). J'aurais bien sabrer ces parties là à la relecture car je trouve qu'elles ralentissent vraiment l'action. Dans ce livre l'auteur a aussi eu la volonté de fournir absolument une fin, ce qui, au final, tombe comme un cheveu sur la soupe. Il aurait mieux valu (je pense) couper le texte plus tôt et laisser au lecteur la possibilité de s'imaginer une suite sans vouloir systématique donner une réponse (c'est peut-être l'écueil de vouloir combiner dystopie et utopie, raison et solution?). Très dommageable car le monde imaginé par Damasio est en lui-même intéressant. Merci pour le partage de votre point de vue!
Je ne sais pas si je serais capable devoir si ça marche ou pas le système de Damasio, mais en tout cas réflexion super intéressante que je ne pourrai pas mettre de côté si je lis un jour ce bouquin !
Bonne analyse. J'ai terminé le livre récemment. Je l'ai beaucoup aimé et je l'ai trouvé très imaginatif, mais je vous rejoins sur les critiques formelles : c'est trop caricatural et c'est trop appuyé. Ça a parfois un côté lourdaud. Beau livre malgré tout, mais oui il y a des défauts qui sautent aux yeux. Le lyrisme est assez lourdingue.
Merci ! je crois que vous comprenez que ces défauts sont d'autant plus agaçants que ça aurait pu être excellent (et quand même nettement moins misogyne…)
@@ungraindelettres au delà de la misogynie ça aurait pu être politiquement plus intelligent. C'est assez manichéen. Il y a les méchants de droite qui sont figés et qui sont déjà morts, et frustrés ; et il y a les anarchistes ecolos, nécessairement bons, par définition ouverts à autrui, dans le mouvement, et donc dans la vie. J'aurais tendance à penser qu'un récit dystopique est d'autant plus réussi et effrayant s'il parvient à penser la nuance, le gradient, l'ambiguïté. Là, il y a des bons qui sont bons, et des méchants bêtes et méchants. Par ailleurs oui les rôles féminins et masculins sont clichés.
@@ungraindelettres oui voilà. Je crois que votre référence à la prose de lundi.matin est assez pertinente. Disons que j'ai décidé de volontairement suspendre mon esprit critique afin de lire ça comme une forme de gentil conte ou fable (la vie comme mouvement pur qui finit par triompher de la sclérose comme mort dans la vie). C'est en m'aveuglant volontairement sur le manichéisme de l'univers décrit que j'ai pu profiter de la lecture et apprécier le livre.
"C'est la sensation de cet été, si j'en crois les réseaux sociaux" : je n'avais jamais entendu parler, ni du livre ni de son auteur. C'est grave, docteur ?
@@ungraindelettres Ah, ça se dit comme ça ? (Dire que j'ai chroniqué le livre d'Eli Pariser ici et que je n'ai pas daigné réfléchir à la question de la traduction des concepts... ru-vid.com/video/%D0%B2%D0%B8%D0%B4%D0%B5%D0%BE-oeZqMnbqj4Q.html )
vraiment je vois pas comment on peut appeler ça une utopie à aucun moment ce futur est dépeint comme désirable. C'est pas parce que dans un monde de merde on essaye d'amener des alternatives que c'est pour autant une utopie. Là c'est une nécessité d'apporter quelque chose de nouveau, de fuir le contrôle par la furtivité mais on se serait bien passé de cette société au tout départ.
Ah, on est plus en dystopie qu'en utopie, c'est sûr ! parfois le terme "utopie" est utilisée de façon générale (mais la question reste de savoir comment penser aujourd'hui une véritable utopie…)
Écoute, je t'écoute, et je pense qu'en matière de science-fiction croisant de profondes problématiques politiques, tu trouveras 100 fois plus ton compte dans le roman de Rivers Solomon, _The Unkindness of Ghosts_ . La traduction française sort ces jours-ci : www.auxforgesdevulcain.fr/collections/fiction/lincivilite-des-fantomes/
Bonjour, Ce sont aussi ses interviews qui m'ont donné envie de le lire et dès les premières pages, j'ai trouvé ça vraiment mais alors vraiment décevant.. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi mal écrit.
Merci pour votre intérêt ! Je nuancerai quand même un peu: certains mots-valises sont vraiment intéressants, comme l'idée (pas toujours aboutie…) de mener une stylistique furtive, je crois surtout qu'il a manqué d'un gros travail de relecture :)
@@ungraindelettres J ai vraiment du mal à dépasser le style, les personnages me semblent creux, les furtifs pas vraiment fascinants...Bref je vais m accrocher pour avancer... Je viens de decouvrir votre chaîne, je la trouve très sympa. Je cherchais des informations sur David Foster Wallace ,je suis tombé sur vous et votre compagnon, j ai trouvé votre duo excellent. Bonne continuation
@@gabrielmiller6652 Ne forcez pas si ça ne marche pas… et merci ! nous nous sommes depuis la vidéo sur Wallace séparés, mais nous restons en bons termes, il devrait revenir prochainement sur la chaîne :)