Par Robert Mbella Mbappé (Université de Yaoundé I) - Le 14 mai dernier, lors du 91e Congrès de l'Acfas, nous avons eu le plaisir d'assister à une présentation fascinante de Robert Mbella Mbappé, de l'Université de Yaoundé I, dans le cadre du Colloque de CRI-JaDE..
Résumé:
En ce siècle, la production d’un savoir africain constitue l’un des défis que l’Afrique, assujettie à un ordre scientifique majoritairement occidental, doit relever. Cette situation a donné lieu à une épistémologie de la reproduction, tout savoir n’ayant de valeur que lorsqu’il se légitime à partir du discours scientifique occidental. Les cadres d’analyse ainsi empruntés, s’avèrent souvent inadaptés à l’écosystème africain. L’usage de chiffres s’est érigé en mètre-étalon de la recherche, si bien que les travaux de recherche les plus considérés sont ceux qui intègrent des mesures quantitatives. Or, certaines réalités échappent à ce mode d’appréhension du réel, parce que ces méthodologies sont imparfaites pour rendre compte de l’expérience de l’aventure sociale. Les revues occidentales priorisent certaines thématiques et même certains cadres d’analyse, ce qui a pour conséquence l’exclusion des thématiques prioritaires pour l’Afrique en raison d’une asymétrie de besoins. Derrière de telles pratiques scientifiques se cache une oppression et la création d’inégalités épistémiques. Il y a donc la nécessité d’une réinvention de la science africaine. En partant de ce contexte, la présente étude propose trois approches pour un tel projet: il s’agit de (i) l’épistémologie réflexiviste, (ii) l’épistémologie de la transgression et (iii) l’épistémologie du vivant.
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12 сен 2024