Par Catherine Pont Humbert et Bruno Sourcis.
Émission diffusée pour la première fois sur France Culture le 18.09.2008.
Quel meilleur témoignage du Paris de la fin du XIXe siècle que celui de Toulouse-Lautrec ? Pendant ses années de formation, Lautrec découvre un lieu qui va devenir essentiel à sa vie : la Butte Montmartre qui vient d'être rattachée à Paris. C'est là, au Chat noir , qu'il rencontre Aristide Bruant, le premier à lui proposer d'accrocher ses dessins au mur de son cabaret. Jane Avril, la Goulue, Aristide Bruant, Yvette Guilbert ou Valentin le désossé sont, grâce à Lautrec, passés dans la légende. Mais il ne faudrait pas oublier, derrière son attirance pour les cabarets, les bals populaires et les lupanars, l'atavisme aristocratique de Henri de Toulouse Lautrec-Montfa né en 1864 à Albi dans une grande famille de l'aristocratie française. Pour comprendre les choix et l'oeuvre de Lautrec, il ne faut pas non plus oublier l'infirmité qui à partir de 1879 fit de lui un nain aux jambes rachitiques. Ce personnage fantasque, amoureux, raffiné, drôle et tragique, fut un dessinateur et un peintre singulier. Formidable portraitiste, il a su forger son propre langage en se détachant progressivement de tous les courants de son époque Inventeur de l'affiche, il fit descendre le dessin dans la rue, comme le soulignait Thadée Natanson, le directeur de la Revue Blanche à laquelle participait Lautrec. Ses affiches, prémices à la modernité en art, ont laissé dans l'inconscient collectif une trace profonde.
Intervenants :
- Danièle Devynck, directrice du musée Toulouse-Lautrec à Albi,
- Bertrand Lorquin, conservateur du musée Maillol,
- Anne Roquebert, conservatrice au musée d'Orsay, et
- Jean-Paul Morel, éditeur des "Mémoires" de Jane Avril.
6 сен 2024