Virginie Despentes (2/4) | Apocalypse maintenant 

Oui j apprécie beaucoup ce que dit Virginie DESPENTES à partir de son vécu et de ses relations avec des hommes et des femmes qui "ne sont pas parfaits". elle parle aussi "avec ses tripes" pas seulement avec son cerveau . Elle comprend comment fonctionnent les humains avec leurs faiblesses leurs failles leur fragilité sans condamner ou juger comme le font parfois ,de façon attendue, simpliste et avec un manque d'ouverture, certaines féministes... ça fait du bien ! Merci de l avoir invitée et écoutée !

Il n'est ni question d'excuser ni de pardonner dans le discours de V. Despentes sur la violence. Elle explique simplement que les mécanismes qui amènent à cette violence sont inconscients, la plupart du temps non prémédités. Elle avoue être une personne violente également (verbalement) et que la solution est dans la prévention / soutient - suivi psy.

100% d'accord avec toi

Pas tellement d'accord, le passage de la colère à la violence est généralement un processus automatique et inconscient. On a tous et toutes été violents dans notre vie à plusieurs moments donnés, c'est rarement prémédité. C'est pas pour autant excusable.

Les rapports sociaux ne sont pas facilement généralisables. Une vision manichéenne des amitiés selon le genre mène forcément à des généralisations. Toutefois, il reste que le terme fraternité est beaucoup plus populaire que son équivalent féminin (au point d'être la devise de notre pays). Les amitiés féminines, en revanche, permettent souvent aux copines de parler de leurs émotions et de leurs vulnérabilités avec une grande facilité, en raison de la socialisation des femmes. À l'inverse, les amitiés entre hommes sont souvent davantage centrées sur la performance d'un idéal : le masculin hégémonique. Dans une société où l'émotionnel est perçu comme féminin, et où le féminin est considéré comme faible, être vulnérable et sensible éloigne les hommes de ce pan émotionnel dans leurs amitiés. La conséquence directe est l'augmentation de la charge émotionnelle pour la petite amie, qui doit assumer la charge mentale d'encourager un homme qui ne parle pas de ses émotions à le faire, ce qui constitue un vrai problème dans les relations hétérosexuelles.

l’ennui jdirais d’abord, mais sereinité aussi

@@aldjix Sûrement mais sans harcèlement, sans guerre, sans meurtre ce serait super. Et si on voudrait retrouver de la grande violence en art pour savoir à quel point l'Homme peut et a pu être mauvais, y aurait qu'à plonger dans l'histoire. Les dystopies d'hier seraient les récits d'histoire totalitaires demain. C'est pas mieux ?^^

Bah l'absence de violence me semble un peu utopique, mais la pousser dans sa ritualisation a l'extrême et donner des cadres pour l'exprimer pourrais être un moyen hyper bénéfique pour tous. Que ça soie dans des pratiques sportives ou d'autres cadres qu'on n'as pas encore crée il me semble.

Pas une meuf ! Une fleur qui s'épanouit dont le génie est brimé honteusement par le patriarcat et la culture du viol en occident.

J’imagine qu’il y a deux temps pour répondre à cette question. Dans un premier temps, je dirais qu’il est indispensable de constater l’existence de la violence, des rapports de pouvoir et des processus de domination. Ils ont été occultés pendant longtemps et, comme dans toute situation où il nous manque la définition de l’élément central, cette ignorance ne peut que produire des analyses confuses et des conclusions fausses. Imaginer une théorie politique dans laquelle la notion de domination serait absente, qu’elle soit de classe, de genre ou de race, c’est comme travailler dans un système géocentré où les cartes stellaires font faire des spirales et des demi-tours incompréhensibles aux planètes. Une théorie politique n’est d’ailleurs pas que théorique: elle repose sur une praxis, une pratique de la libération de la domination. L’injustice fondamentale de notre société est que de nombreux triment et souffrent et ont une vie étroite pendant que d’autres profitent de cette situation pour avoir une vie plus ouverte (et ça, au prix d’autres fermetures); je dirais que tous les mouvements de gauche visent au fond à l’ouverture de la vie vers la richesse de la vie. Et quand on parle de pratique, évidemment que la question de l’efficience rentre en ligne de compte. C’est bien beau de refaire le monde, mais on parle de souffrances concrètes et de situations urgentes. Faire en sorte qu’on arrête de se faire exploiter, arrêter, tabasser, c’est une question dans laquelle chaque minute compte, c’est une question dans laquelle la réalité technique des choses a un impact, une question dans laquelle il n’y a pas de choix pur et de choix parfait: la réalité est trop forte, trop rapide, trop complexe. On fait du mieux qu’on peut, et ce y compris en faisant l’usage de la violence, puisque les dominateurs, qui en font déjà l’usage, ne comprennent visiblement que le langage de la force. D’expérience personnelle et des lectures des textes politiques, il n’y a que quand l’adversaire a peur qu’il cède. Peut-être encore plus particulièrement quand on est une femme. Je connais des hommes dont les stratégies sociales consistent à se faire aimer de tous en étant particulièrement doux et serviables; comme femme cette stratégie me paraît impraticable si je veux pouvoir mener mes projets à bien, et c’est malheureux. Comme Despentes, je n’ai trouvé de validation qu’au moment où on a compris que je pouvais mordre et mordre fort. Autrement on me traite comme une excellente secrétaire. Nous sommes amenés ensuite dans le deuxième temps de la question, qui est de savoir ce que l’on peut faire face à cela. La complexité n’est pas dénuée de violence, et la violence n’est pas dénuée de complexité; c’est pour ça qu’on doit passer du temps à la mesurer et la décrire. Moi j’ai eu l’impression que Despentes est désespérée de cette situation et qu’elle n’est absolument pas dans l’idée de perpétuer ce cycle; néanmoins la réalité est sur ce point contre l’approche fermement pacifiste, et elle a raison d’exprimer la question. On m’a reproché de souvent tout analyser sous le spectre de rapports de pouvoir; je dirais qu’il s’agit d’un angle d’analyse fort mais qu’il n’est pas le seul. Il y a aussi les narratives et les esthétiques, le langage: ce sont d’autres instruments de l’enfermement, la plupart du temps inconscients. Des trucs qu’on se répète tellement que la pensée finit par se mouler dedans. Donc oui, comme modus operandi, une méfiance pour le langage, une méfiance pour la colère, faire place à la douceur, arrêter de se sentir visé·e, toujours se demander d’où peut venir la douleur quand on la ressent, et d’où peut venir la douleur chez les autres. J’ai conscience qu’on vit dans d’une brutalité incroyable et stupide, où on ne peut vraiment reprocher aux gens d’être ce qu’ils sont, même si on peut travailler à changer les comportements ou essayer d’arrêter de les subir. Dans certains cas, il est possible d’entreprendre des mécanismes de coopération plutôt que d’adversité, et pourquoi pas commencer au sein du couple, avec ses amis, sa famille, ses relations professionnelles… balayer devant sa porte. Ce n’est pas toujours possible, mais ça reste généralement de l’ordre du faisable. Cela étant dit, ce n’est faisable qu’en restant attentif aux mécanismes de domination qui se mettent en place: est-ce que je dis ça vraiment pour aider, ou est-ce qu’en aidant je ne fais que renforcer la dépendance de quelqu’un vis-à-vis de moi ? qu’est-ce que je cherchais à faire quand je me suis énervé·e pour la vaisselle ? est-ce qu’en acceptant trop facilement les excès des autres, je ne suis pas en train de me mettre dans une position où je finis par avoir des capacités d’action réduites ? etc., le tout à croiser avec des problématiques de classe, de genre, de race. Au bout d’un moment on finit par arrêter de s’énerver pour rien. La rage, elle, ne diminue pas. La rage de l’injustice grossit tous les jours, mais si on comprend bien la force de la force, on sait que son usage ne peut être réservé que pour des circonstances bien précises. Dans des rapports de pouvoir asymétriques, on n’obtient jamais rien on étant sympa. La question est d’identifier les contextes corrects, et de pouvoir séparer les mécanismes individuels des mécanismes collectifs, même si souvent la ligne n’est pas bien claire.

@@juliekerndonck9502 Magnifique, j'aurais pas dit mieux. Il faut tenter d'appréhender la violence sous tous les angles car elle n'est ni en en 2 dimensions, 3 dimensions mais au moins 4 : le temps nous a pressé.es et le temps presse.

Je crois que c'est pas parce qu'on a mis 350 mots compliqués a la suite dans un commentaire que son propos est pertinent intellectuellement

Avec les chiffres officiels, ça donne environ 1% des hommes qui seraient violents dans leurs rapports conjugaux. Pour les rapports conjugaux meurtriers ça donne 0,05% des rapports violents, soit 0,00065% des hommes qui tuent leur conjoint. C'est les chiffres officiels pour les violences conjugales, elles sont en réalité plus nombreuses que ces chiffres mais on n'est clairement pas dans une société où les violences conjugales peuvent être considérées comme répandues d'une manière globale, ça reste un mouvement marginal, qu'il faut essayer de réduire au maximum évidemment.

Oh quand même...

tu devrais faire un one man show

Même si je suis d'accord qu'un père puisse bien éduquer ses enfants sur ce qu'est la violence, je suis tout de même d'accord qu'une mère le peu aussi. Et même si des chiffres disent que les enfants à parent unique on plus de chance d'être violent cela ne prouve pas totalement que ce soit seulement car le père n'était pas là (attention je ne dis pas que c'est faux mais que ce n'en ai pas une preuve totalement viable). Car il peut y avoir d'autres facteurs sociaux en jeu, est ce que les familles monoparentales sont dans la moyenne dans les mêmes classes sociales que les familles nucléaire ou autre? Et possiblement d'autres paramètres 🤷. Ne soyons pas trop extrême, même si on se ressemble il y a bien trop de différences entre les gens pour pouvoir aisément donner des grandes vérités. (Ceci n'est pas une attaque) Gentillement, bisou.

Lis Alice Miller et ses analyses sur les conditionnements éducatifs à la violence et à la psychopathie.

Quand a-t-elle fait l'apologie du terrorisme islamiste? A quoi faites vous référence? Il me semble que son travail est absolument incomparable à celui d'un Dieudonné car si au cours de sa carrière elle a pu faire des déclarations choquantes pour certains, elle n'a jamais utilisé la haine de l'autre pour en faire son fond de commerce.

Camille Ducarme. Défendre, expliquer ou justifier l’action de terroristes islamistes sur notre sol ou ailleurs, c’est évidemment défendre la haine des autres en action. C’est même pire que la haine des autres car c’est la haine de tous les autres, tout ce qui ne sont pas comme eux, ce qu’ils appellent les « mécréant ». C’est évidemment la définition de crimes contre l’humanité. Pas de différence entre le nazisme et l’islamisme de ce point de vue là. On assassine au nom d’une idéologie. Donc pourquoi défendre cette personne plus que Dieudonné ? Ses idées sont-elles vraiment estimables ou aimables ? Elles ne sont d’ailleurs même pas légal en France car l’apologie du terrorisme est punie par la loi.

@@tombret7137 Ma question est sincère, à quel interview/ livre faites vous référence? J'aimerais me faire ma propre idée à ce sujet. Hormis un article de Valeurs actuelles décrivant Despentes comme l'antéchrist pro terrorisme je ne vois pas à quoi vous faites allusion. Pour sortir du cas précis que vous évoquez et parler plus en général, je pense également qu'un acte terroriste est indéfendable et injustifiable. En revanche je pense qu'il est nécessaire de chercher à expliquer les motivations des terroristes si l'on veut que ça ne se reproduise pas. Il ne s'agit pas alors de défendre la haine mais de chercher à résoudre un problème de société de façon active.

Camille Ducarme Il est vrai que je me suis un peu égaré par rapport à votre question. En tapant « Despentes terrorisme » sur Google, vous trouverez l’embarras du choix concernant ses écrits plus que discutable sur le terrorisme. Vous y trouverez aussi des articles et des commentaires de la plupart des journaux de gauche comme de droite avec finalement peu de monde pour accepter son raisonnement.

@@camilleducarme7928 si tu n'as pas trouvé en tapant "Despente+ terroriste" ça doit être " Apocalypse baby". Un très bon bouquin que l'autre n'a pas lu, manifestement il c'est contenté d'une critique du figaro ou valeurs actuelles.

Elle en parle pour justement critiquer cette idée essentialiste. Faut écouter toute la phrase avant de dire n'importe quoi ;)

​@@ninelouve7254 mais bien sur...

@@lafrancetartuffe bah c'est dit de façon assez claire faut juste ouvrir ses oreilles au lieu de partir avec des a priori ;)