En premier, il y a la réalité (les faits comme dit la dame). En deuxième il y a la représentation qu’en fait le système nerveux central qui est bien une deuxième réalité. Entre les deux, il y l’aire de broca avec deux fonctions: le filtre vrai/faux et la formulation de la pensée avec des syntagmes. C’est là qu’on touche aux sommets de l’imperfection. Le filtre vrai/faux n’est pas universel (les acteurs sont en premier sur la ligne de front) et les syntagmes ont deux étranges propriétés: 1/ on peut en formuler à l’infini et il n’y en a jamais deux pareils; 2/ les formulations absolument univoques sont quasi-impossibles…Pirandello est au coeur de l’humanité
Une lecture pas du tout préparée. Énormément d'hésitations qui rendent l'écoute pénible. Dommage ce manque de sérieux qui contraste avec l'excellence d'autres lectures. Au bout d'un quart d'heure (il y a déjà eu quatre ou cinq de ces hésitations) on se demande si on va continuer car le plaisir n'est pas au rendez-vous.
La sottise, l'erreur, le péché, la lésine, Occupent nos esprits et travaillent nos corps, Et nous alimentons nos aimables remords, Comme les mendiants nourrissent leur vermine. Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ; Nous nous faisons payer grassement nos aveux, Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux, Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches. Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste Qui berce longuement notre esprit enchanté, Et le riche métal de notre volonté Est tout vaporisé par ce savant chimiste. C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent ! Aux objets répugnants nous trouvons des appas ; Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas, Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent. Ainsi qu'un débauché pauvre qui baise et mange Le sein martyrisé d'une antique catin, Nous volons au passage un plaisir clandestin Que nous pressons bien fort comme une vieille orange. Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes, Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons, Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes. Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie, N'ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins Le canevas banal de nos piteux destins, C'est que notre âme, hélas! n'est pas assez hardie. Mais parmi les chacals, les panthères, les lices, Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents, Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants, Dans la ménagerie infâme de nos vices, II en est un plus laid, plus méchant, plus immonde ! Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris, Il ferait volontiers de la terre un débris Et dans un bâillement avalerait le monde ; C'est l'Ennui ! L'œil chargé d'un pleur involontaire, II rêve d'échafauds en fumant son houka. Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat, - Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère !
Encore une lecture passionnante: claire et précise, les contrastes dans le style du texte de Proust parfaitement soulignés par des variations dans la diction.
Ah non, Thierry Hancisse ! La lecture que certains de vos petits camarades ont donnée de Proust en se lançant sans filet, eh bien, c'était calamiteux. Cela ne concerne aucun de vous deux, qui en avez été des lecteurs inspirés.
Merci infiniment pour cette bouleversante version de l’école des femmes ! Elle déploie toute sa magie tragique grâce au génie des interprètes d’Agnès et d’Arnolphe.
j’étais curieuse de découvrir les « Démons » par Guy Cassiers parce que j’étais très déçue par la mise en scène (non-conformiste) de « Bérénice » de Jean Racine par Roméo Castellucci … Je ne m’attendais pas à un tel chef d’œuvre ! Les écrans complétaient merveilleusement le jeu (extraordinaire !) des acteurs sur scène car leur présence permettrait de mieux s’orienter dans une sorte de dissociation permanente. Mes remerciements à Guy Cassiers pour ce précieux travail 💐 À voir absolument ! ❤
Une pièce magnifique, prenante, des comédiens haut de gamme, et Elsa Lepoivre, une femme et une comédienne renversante, solaire, viscérale, incroyable !
Piece D APRES PIRANDELLO et non pas de Pirandello, le texte est modifie.. Il en ressort, dans le plus grand desordre : des cris hysteriques notament "la Belle Fille" dont on ne comprend pas toujours ce qu elle dit. Des mouvements, des changements de rythme, des personnages mécontents de ne pas etre "incarnés" selon leur ressenti du drame. Un collectif qui interagit parfois, et a d autres moments les individus-personnages qui ecrasent les tentatives des autres de faire leur bouleau d acteur ou metteur en scene, selon leur art et leur inspiration. La mise en scene eclatée dans le theatre.... pas tres nouveau, fonctionnerait si on eclairait mieux et en hurlant moins. Les cris d Adeline : insupportables, les longs monologues du Pere -Thierry Hancisse : trop longs et qui desequilibrent le spectacle. Car sa forte personnagité font que meme quand il parle peut il est tres present. Donc quand il parle beaucoup le reste de la scene étouffe (comme le dit le metteur en scene : chacun doit comprendre quelle est la mesure de sa place au sein d un groupe). Le debut du spectacle est raté a cause des "private jokes" et la fin est incomprehensible. Gallienne metteur en scene est intrigué et essaye de temperer le desordre, car c est le desordre, et a la fin on a l impression d avoir vecu une hallucination-bad trip LSD. On aimerait que les acteurs qui jouent les acteurs se rebellent un peu plus, d ailleurs ils detiennent le moment de grace du spectacle : la danse silencieuse de l inceste. Les message de Pirandello nous arrive de facon violente et mal comprehensible. C est dommage, j aime beaucoup cette piece au multiples significations psychologiques, theatrales, societales, philosophiques.
Peurs des racailles deheurs stop 😂😂😂 les racailles abunde dabs les festival omg stop la insécurité monté en flèche stoppppp macron lave le cerveau même à sont 🐕 est pas démocratie ça
Pièce vue hier soir. Merci, c'était vraiment touchant. Drôle, émouvant, sensible et puissant. On rit et l'instant d'après ... on comprend qu'on devrait finalement avoir honte de rire, car c'est un drame qui se joue en réalité. C'était admirablement bien joué (mais on n'en doutait pas !), avec beaucoup de finesse de jeu des acteurs. Très belle mise en scène, où les frontières entre la scène, les acteurs, disparaissent peu à peu, l'ensemble du théâtre devient la scène, c'était superbe. Merci à vous tous.
Une interprétation qui supplante à mon sens toutes les autres. Quel charisme! Quel magnétisme! Un très grand comédien qui n'a besoin d'aucune emphase pour rendre très justement et très simplement la magie de ces sublimes pages. Une lecture tout à la fois fluide, vivante et vibrante. Une lecture aussi savoureuse à écouter qu’à regarder tant son immense talent transparaît même au travers de chacun de ses gestes. Bravo Maestro !