Merci Esther pour la clarté de tes explications, et merci de partager le fruit de tes compréhensions. C'est pour moi libérateur de t'entendre. Au même titre que ton exemple sur les tee-shirts et la grossophobie, t'écouter me donne déjà envie d'être plus tendre avec mon estime de moi. Merci.
Coucou Esther, merci pour cette vidéo qui tombe vraiment à pique pour moi aujourd'hui ! Petite question : comment faire quand tu travailles dans une société ou toute ta direction est composée d'hommes à grosses tendances misogynes qui valorisent les femmes avec un physique "dans la norme" plutôt que les femmes compétentes ? Je comprends qu'il faut s'accepter telle que l'on est, mais comment accepter qu'on évolue encore dans une société (au sens large) encore autant grossophobe ?
Au-delà de ses valeurs et de l’estime de soi, je pense, parce que dans une certaine mesure c’est mon cas, moins on a l’impression de contrôler sa vie, plus on cherche à contrôler son poids, même si on échoue de façon répétitive. Ça aggraverait même la situation quelque part, avec l’arbre du poids qui cache la forêt de la situation professionnelle insatisfaite, du mariage qui ne rend pas heureux ou un lieu de vie qui ne nous convient pas. Le contrôle absolu du poids est certes une illusion, mais elle est particulièrement tenace, surtout quand la société ne cesse de nous l’imposer.
Enfin (je sais, je suis bavarde), un autre domaine où le contrôle est mal compris et mal appliqué est celui des émotions, qu’on ne peut pas contrôler. Et pour moi, il se trouve que les deux étaient liés, je n’ai pu renoncer à l’idée de contrôler mon corps que lorsque j’ai renoncé à l’idée de contrôler mes émotions. Ce qui n’est guère étonnant puisque mon moyen de contrôle (d’étouffement) de mes émotions était la nourriture. 25 ans pour comprendre ça…
Sur un autre aspect que tu abordes dans la vidéo, celui du jugement et de la valorisation esthétique du corps, et plus particulièrement du corps féminin, j’ai choisi de faire des efforts conscients pour m’en détacher, à propos de mon corps, à propos des autres corps, comme un refus de la normalisation que j’applique partout (enfin, j’essaye). Pour moi, ça n’a plus de sens de trouver un corps beau parce qu’il serait mince, musclé ou bronzé, tout comme ça n’a pas de sens de trouver un chat beau parce qu’il serait noir plutôt que tigré. Mon corps est parfait tel qu’il est parce qu’il est en bonne santé et nous en revenons au commentaire précédent, j’ai la chance d’être en position de contrôler ce que je fais pour qu’il le reste. C’est toutes mes aspirations vis à vis de mon corps, et ce sont les accomplissements de mon quotidien.
