Bonjour, Tu nous régales avec cette promenade à "l'ombre d'un Marcel en fleurs". Je connaissais les grandes lignes de la vie de Proust : sa santé fragile, la deuxième partie de sa vie consacrée à la Littérature (comme d'autres entrent en religion après leur jeunesse) et ses amitiés masculines, mais grâce à toi, j'ai découvert un autre Marcel. Je trouve sa relation avec Célestine vraiment touchante et, avec sa mère, je pense qu'elle a été sa "plus belle histoire d'amour". Le dévouement de cette femme pour l'œuvre et son auteur est admirable. Proust lui a accordé un bel hommage en lui offrant une place (sans dissimulation) dans son œuvre. J'ignorais que Proust avait traité de la Première Guerre mondiale. J'imaginais (préjugé!) qu'il n'avait pas tenu compte de cela dans son œuvre. Cela me fait d'ailleurs penser, à une plus petite échelle, au jeune Radiguet qui parle de la guerre comme une période de "longues vacances" pour les lycéens et qui en profite pour expérimenter l'amour. Comme quoi, la vie continuait en dehors du front (pardon pour la digression). Je souscris totalement au point de vue sur le peu d'intérêt des autofictions actuelles. Proust serait horrifié d'apprendre qu'il est le "père" de ces innombrables immondices. C'est un bien long message pour juste te remercier à la base de cette (re)découverte de Proust, loin du cliché de l'écrivain mondain.
C'est extraordinaire, tu maîtrises vraiment la biographie. Ça fait plaisir ! J'adore Céleste Albaret. Et j'aime bien la relation privilégiée qu'elle avait avec Marcel Proust. Elle savait tout de suite retrouver le cahier dont Proust avait besoin sur le moment.
Merci à toi pour tous tes commentaires, Géraldine ! Tu régales ! Déjà, ce matin, prem's, tu as été la toute première à regarder et commenter, avant même la mise en ligne "officielle". Un plaisir de découvrir tes réactions. Je vois que ta hâte de ces podcasts sur ton écrivain de coeur n'avait rien d'exagéré. J'adore Céleste Albaret aussi, et leur relation privilégiée, pleine de complicité et de tendresse. Un plaisir à écouter, ses témoignages. Bonne écoute à toi, et au plaisir de te lire !
@@kidcharlemagne2942 Non, malheureusement non. Mais, j'ai acheté le 1er tome il y a quelques mois. Je pensais que Proust pourrait me plaire. Je ne sais plus comment l'idée m'est venue mais un jour j'ai commandé le livre (j'ai longtemps hésité entre Gallimard et Flammarion, donc, à la fin, j'ai acheté les deux). Pour diverses raisons, je n'ai toujours pas pu me mettre dedans. Le français n'est pas ma 1ere langue, donc, une difficulté de plus pour moi. En tout cas, tes podcasts sont très intéressants et motivants. Tu feras la même chose par ex. pour Madame Bovary un jour?
Merci pour ta réponse, Antonius. Intéressant de découvrir l'origine de ton intérêt pour le sujet, et ton intuition sur Proust. Le français n'est pas ta première langue ? Je m'en serais jamais rendu compte si tu ne me l'avais pas dit. C'est quoi ta première langue ? Tu nous viens d'où ? J'ai un sérieux contentieux avec "Madame Bovary", roman que je n'apprécie pas vraiment (alors que j'aime beaucoup "L'éducation sentimentale), mais il se trouve que j'ai bel et bien prévu de parler de Bovary à l'occasion d'un prochain podcast.
Un beau travail de contextualisation historique et biographique. Comme toujours c'est agrémenté de réflexions judicieuses dont on ne se lasse pas. Kid ne le validera sans doute pas mais il fait preuve d'une grande pédagogie.
Je valide le terme "pedagogie", aucune raison de mal le prendre, et j'apprécie le compliment. C'est bien par souci de pédagogie que cette série de pdocast est si longue. Sans soucis de pédagogie, entre connaisseurs, c'était un podcast de 2h et moins de boulot ! Haha Merci pour ce commentaire, mon cher Brisco ! ;) Bonne écoute à toi !
C'est bien que tu précises tout ça car je me rends compte d'une chose importante : ton souhait de ne pas être prof n'est en rien incompatible avec une volonté d'être pédagogue.
Oui, la pédagogie, j'en fais depuis toujours, c'est au cœur de la chaîne, et c'est quelque chose qu'on peut tous faire, avec nos amis, notre entourage. C'est juste une pédagogie "exigeante", sans complaisance ni infantilisation et qui revendique sa subjectivité face à une audience curieuse, intéressée, bénévole. J'ai fui l'enseignement pour : - Refus des programmes officiels - Pire employeur du monde, l'Etat et l'EN. - Allergie aux exercices débiles du commentaire et de la dissertation, que j'excecre - Enseignement subordonné à une épreuve débile et désormais sans valeur, le BAC. - Refus de l'emploi et du cadre - Rester auto-didacte et libre de temps et de propos - Préparation de cours chronophage, méthodologie à la con, correction de copies, les collègues, les parents, réunions... - Les profs ont moins le temps de lire que moi - Pas envie de faire face à des élèves ignares et sans réelle curiosité, à qui il faut apprendre à lire et à comprendre ce qu'ils devraient savoir depuis la primaire, qui gardent leurs écouteurs ou restent sur leur portable. J'aime trop l'art et la littérature pour les enseigner. Je préfère bosser au McDo qu'être prof.
Ah ben là au moins c'est clair et argumenté ! 😄 Je comprends parfaitement ton propos qui au passage devrait faire réfléchir l'Education Nationale qui n'attire plus grand monde et se débrouille même pour faire fuir les talents...
Ca m'interpelle de savoir que toi et Proust, pourtant si proches intellectuellement, sembliez voyager le long d'itinéraires parallèles, décidés à ne jamais se rencontrer; à défaut de quoi, tu aurais manqué ton alter ego artistique. Fort heureusement, tu es passé outre et as abouti à une de tes plus belles lectures ! Lui aura connu la devise : "travail, famille, patrie"; tandis que toi : "liberté, égalité, fraternité"; d'un commun accord, vous auriez brandi le triptyque "temps, amour, art" ;) 7:30 Valable dans tout projet créatif. Avant de se lancer il faut produire, or produire prend du temps. Chose que notre société du tout, tout de suite, a du mal à accepter. C'est bon à savoir qu'un facteur extérieur est intervenu dans le processus de finalisation de l'oeuvre. La publication "finale" n'ayant pas été ante-mortem. Penses-tu intimement que ça aurait changé quelque chose, si elle avait eu lieu de son vivant? Quant au témoignage d'Albaret en complément est un véritable trésor pour les chercheurs ou passionnés dilettantes. On aurait aimé avoir des enregistrements audio des proches de Stendhal, Baudelaire et Schoppi :p Par ailleurs, rien à voir, c'est qui 20'oeil ???? :P
C'est toute l'ironie : Du fait que je n'ai pas encore réussi à aboutir mon projet beaucoup plus ambitieux de "Baudelaire House", et qu'en revanche j'ai réussi à poster ce long cycle sur Proust moins compliqué à réaliser, on va penser que je suis un Proustien forcené et que c'est mon alter-ego, alors que c'est plutôt le cas de Baudelaire, dont le sale caractère, l'humour et la misanthropie sont plus proches de mon tempérament. Mais c'est vrai que j'ai beaucoup de valeurs communes avec Proust, sur l'Art et l'Amour. Difficile de dire ce qui aurait pu être différent ou pas, et je ne suis pas assez spécialiste pour ça. Mais je pense que l'essentiel du projet était tellement clair dans la tête de Proust que cela n'aurait pas changé grand chose de fondamental. C'est vrai que ça aurait été génial d'avoir des enregistrements vocaux. De connaître la voix des écrivains, et au moins ceux qui les ont connus. A défaut, on a quand même beaucoup de témoignages écrits et très vivants, en particulier sur Baudelaire. Vinteuil, c'est un personnage de Proust, musicien de génie, auteur d'un Sonate dont Swann rafole. La fille de Vinteuil est lesbienne et a une scène de sexe assez sulfureuse devant le portrait de son père mort.
Il me semble que les questionnaires auxquels Proust répondait dans sa jeunesse, se trouvaient dans des albums spécifiques où les jeunes recueillaient les goûts et les idées de leurs amis ou camarades.
Ta vidéo est remarquable ! Tu m'a fait penser, dans certaines de tes opinions, à Antoine Goya (analgenocide). Je ne sais pas si cela te fera plaisir, ou même si tu connais, mais, enfin, c'est le cas. Tu m'as donné envie de recommencer La Recherche, car je l'avais abandonné à la moitié du 2ème tome. Alors merci à toi, et bravo !
Merci beaucoup pour ton commentaire, Lilian. :) Je ne connaissais pas Antoine Goya, mais en me renseignant rapidement, je n'ai rien vu d'offensant à cette comparaison et fais confiance à ton jugement. L'important et le plus gratifiant, c'est que cela ait pu te donner envie de redonner une chance à Proust. Bonne lecture, et bon voyage !
Proust, c'est l'art d'écrire. Mais qu'est ce qu'il est ennuyeux, qu'est ce que c'est lent, parfois long et creux. Proust c'est mondain, c'est le monde bourgeois. Et qu'est ce qui est très original dans le milieu bourgeois ? Je préfère Hugo, Balzac. D'ailleurs faut reconnaître que le roman ''mondial'' est russe. Faut chercher l'art du roman chez Dostoïevski, Tolstoï, Gogol, chez eux ça bouge, ça vie. Deux questions, qu'apporte Proust a la littérature mondiale en dehors du style bien sûr ? Que raconte A la recherche du temps perdu ?
