NewsJardinTV, la chaîne qui, avec vous, partage à 100 % la passion des plantes, des jardins, de la botanique, de la nature et du jardinage, vous propose le numéro 349 de son émission « Le Quotidien du Jardin » réalisée par Nicole et Patrick Mioulane.
MkMika7110 nous pose la question suivante :
J’attends avec impatience une vidéo sur les orchidées Cambria, merci !
Bien que le nom sonne comme un genre botanique, Cambria n’est pas une appellation scientifique, mais une dénomination d’origine horticole qui aujourd’hui réunit un nombre considérable d’hybrides intergénériques d’orchidées. Il s’agit du deuxième groupe d’orchidées les plus vendues après les Phalaenopsis.
Cambria est aujourd'hui un nom « fourre-tout » pour désigner tous les hybrides intergénériques ayant dans leur parentèle un Odontoglossum (genre désormais invalide, intégré aux Oncidium). Il a une histoire intéressante bien qu’assez emberlificotée et sujette à controverses…
Le 31 mai 1904, l’horticulteur belge Charles Vuylsteke (1844-1927), spécialiste des plantes tropicales, présenta dans la grande exposition annuelle d’orchidées de Londres un hybride d’Odontoglossum pescatorei (aujourd’hui Oncidium nobile), Cochlioda noezliana (aujourd’hui Oncidium noetzlianum) sous le nom x Odontioda vuylstekerae qui fut très remarqué à l’époque.
Quelques années plus tard, Charles Vuylsteke croisa sa plante avec Miltonia vexillaria (aujourd'hui Miltoniopsis vexillaria). Il obtint un nouvel hybride qui créa sensation et fut dénommé Vuylstekeara insignis dans la publication de référence « The Orchid Review » de mars 1911. Les règles de la nomenclature stipulaient alors que les hybrides intergénériques de 3 genres ou plus devraient recevoir le nom d'une personne ayant un lien avec les orchidées, plus le suffixe (la syllabe finale), « ara ». Vuylsteke étant le créateur de ce nouveau genre, le nom choisi fut logiquement Vulstekeara (aujourd'hui : Oncidopsis).
En 1931, l’entreprise horticole anglaise Charlesworth & Co, à Cooksbridge dans l’Essex, qui avait été fondée en 1908 par le passionné d’orchidées Joseph Charlesworth (1851 - 1920), présenta un cultivar à fleurs rouges, sous le nom Vuylstekeara cambria. Le nom d’espèce étant bien plus facile à retenir, il fut conservé pour communiquer sur la plante qui connut un rapide succès.
En 1967, le cultivar x Vuylstekeara cambria 'Plush' a obtenu la plus haute des distinctions : le First Class Certificate (F.C.C.) de la Royal Horticultural Society (R.H.S.) et en 1973 celui de l'American Orchid Society.
Avant la déferlante des hybrides de Phalaenopsis, le Cambria a connu un succès commercial énorme dans le courant des années 1990. Il fut même à l’origine de la démocratisation des orchidées qui devinrent accessibles grâce aux techniques de clonage, qui ont permis une production de masse par les horticulteurs. Ainsi, fort logiquement, le nom Cambria s'est trouvé associé à tous les hybrides ayant des caractéristiques communes avec lui.
Les Cambria sont des orchidées de de 20 à 50 cm de haut, caractérisées par une croissance sympodiale (elles se développent à partir de bourgeons latéraux), qui ont des pseudobulbes ovoïdes et de longues feuilles rubanées.
Les hampes florales de 40 à 1,00 m, portent des fleurs étoilées au grand labelle ondulé à frisoté. Les couleurs sont très variables, mélangeant rouge, violet, rose, jaune, orange, brun ou blanc, mais jamais le bleu.
Les Cambria conviennent bien à l’ambiance d’un intérieur, appréciant des températures de 18 à 24 °C en journée (voire plus en été), et 10-15 °C la nuit. C'est une différence de température bien marquée entre la nuit et le jour, qui induit la floraison.
Sortez les plantes durant la belle saison dans un endroit où la lumière est tamisée (le soleil direct ne leur convient qu’en hiver).
Cultivez les Cambria dans un substrat à base de 80 % d’écorce de pin de faible à moyenne granulométrie (entre 5 et 10 mm) avec 20 % de perlite et pouzzolane.
Arrosez avec de l’eau non calcaire (eau de pluie) et apportez une fois par mois de l’engrais pour orchidées.
Et je vous propose de terminer avec une citation extraite du magazine Le Magasin pittoresque de 1853 et qui résume bien la complexité de la plante :
« Les orchidées sont, si l’on peut s’exprimer ainsi, les plus excentriques des végétaux ; presque tout, dans ces plantes bizarres, s’écarte des types communs et des usages ordinaires de la végétation. »
Merci d’avoir suivi cette émission journalière. Nous espérons que ce court intermède vidéo vous aura plu. Toute l’équipe de NewsJardinTV vous souhaite de passer d’agréables moments en notre compagnie et vous donne rendez-vous demain à partir de 19 heures pour une nouvelle émission : « LE QUOTIDIEN DU JARDIN ». C’est sur NewsJardinTV et nulle part ailleurs !
Dans la prochaine émission nous répondrons à la question suivante :
Pourriez-vous faire une vidéo sur les cosmos qui me semblent des plantes de culture facile, mais avec lesquelles j’ai peu de réussite…
15 сен 2024