Affinity. La réponse à la très fameuse question : « une île, un disque ? »
Jamais rien pour mon goût, n'a été joué de si beau avec un harmonica. Jusqu'à la moindre note cachée. Bill Evans distillant un écrin permanent. Un décor discret comme le paradis avec la rythmique Johnson/Zigmund. Et les pépites de Larry Schneider. C'est ce disque, une révolution pour moi, qui me poussa à délaisser le Richter tant aimé, pour un long périple aventureux. Non pour imiter l'inapprochable Toots, mais pour s'inspirer de Schneider qui m'avait envoûté.
Long périple aventureux. Dans un désert. De l'abéun à Schneider, il n'y a pas qu'un pas.
Voici son chorus sur the Days of wine and roses. Un début. Ça passera bientôt.
Qui de la chaise ou de la caméra a bougé? Je n'adresse aucun remerciements au cadreur. Ni au bassiste d'ailleurs.
(L'harmonica utilisé, l'unique en ma possession, est un Low E customisé selon le seul accordage que je pratique, auquel j'ai jadis donné le nom d' «Abéun», mais que certains référencent comme «Augmented spanish scale» ou plus rarement «chafer's tune»..
Lorsque je l'ai pensé, il s'agissait d'une sorte de compromis entre le Richter et le chromatique à piston, un «chromatique altéré». Aujourd'hui, dans le sillage des inimitables Howard Levy et Sébastien Charlier, nombreux virtuoses ont repoussé les limites apparentes du Richter (en réalité bien souvent dans tous domaines, limites de l'utilisation et non de l'outil), pour lui conférer une totale chromaticité, tout en conservant la virtuosité modale du diatonique. Mais il m'est trop tard pour rebrousser chemin.
Voici une petite collection de cartes postales, de «madeleines», et de quelques relevés, humbles et imparfaits, de mythiques chorus m'ayant toujours émerveillé.)
5 окт 2024