TEXTE COMPLÉMENTAIRE (Le Livre de la Méditation et de la Vie - KRISHNAMURTI ) :
L'intellect pris au dépourvu par Jiddu Krishnamurti
Vous ne pouvez vous connaître vous-même que lorsque vous n'êtes pas sur vos gardes, que vous ne calculez pas, ne vous protégez pas, que vous n'êtes pas constamment aux aguets, prêt à guider, à transformer, à soumettre, à contrôler, lorsque vous vous voyez de façon inopinée, c'est à-dire quand l'esprit n'a aucune idée préconçue à son propre égard, quand l'esprit est ouvert, et ne se prépare pas d'avance à rencontrer l'inconnu.
Si votre esprit s'est préparé d'avance, vous ne pourrez assurément pas rencontrer l'inconnu, car vous êtes le connu. Si vous vous dites: « Je suis Dieu », ou « Je ne suis qu'une somme d'influences sociales, ou un paquet de qualités » -- si vous avez des idées préconçues à votre propre égard, vous ne pouvez pas comprendre l'inconnu, qui est spontané.
Donc, la spontanéité ne peut jaillir que lorsque l'intellect n'est pas sur ses gardes, quand il ne se protège pas, quand il n'a plus peur de lui-même ; et cela ne peut jaillir que de l'intérieur.
Autrement dit, le spontané doit être l'inédit, l'inconnu, l'incalculable, le créatif, ce qui doit impérativement être exprimé, aimé, et en quoi la volonté en tant que processus de l'intellect qui contrôle, qui dirige, ne joue aucun rôle. Observez vos propres états émotionnels et vous verrez que les instants de grande joie, d'immense extase, ne sont jamais prémédités: ce sont des événements imprévisibles, mystérieux, secrets.
Extrait du livre :
CW, vol. III, p. 125
La pensée - La mémoire n'a pas d'existence en soi par J KHRISHNAMURTI
Qu'entendons-nous par ce terme de « pensée »?
À quel moment pensez-vous? Il est évident que la pensée est le résultat d'une réponse,
neurologique ou psychologique, n'est-ce pas? C'est la réponse immédiate des sens à la sensation, ou c'est psychologique: la réponse des souvenirs accumulés. Il y a donc d'une part la réponse immédiate des nerfs à la sensation, et il y a d'autre part la réponse psychologique des souvenirs emmagasinés, l'influence liée à la race, au groupe, au gourou, à la famille, à la tradition, et ainsi de suite -- tout cela étant ce qu'on appelle la pensée. Donc le processus de la pensée est la réponse de la mémoire, n'est-ce pas? Vous n'auriez pas de pensées si vous n'aviez pas de mémoire, et c'est la
réponse de la mémoire à une expérience donnée qui met en action ce processus de la pensée.
Qu'est-ce donc que la mémoire? Si vous observez votre propre mémoire et la façon dont vous emmagasinez les souvenirs, vous remarquerez que la mémoire se rapporte à des faits, des techniques, à l'information, à l'art de la mécanique, aux mathématiques, à la physique, etc., ou bien qu'elle est le résidu d'une expérience incomplète, inachevée, n'est-ce pas? Lorsque vous allez jusqu'au bout d'une expérience, qu'elle est achevée, elle ne laisse aucun souvenir au sens d'un résidu psychologique. Il n'y a de résidu que lorsqu'une expérience n'est pas pleinement comprise, et nous ne comprenons pas l'expérience parce que nous regardons chaque expérience à travers le prisme des souvenirs passés, c'est pourquoi nous ne rencontrons jamais l'inédit sous sa forme de
chose neuve, mais toujours à travers l'écran de ce qui est vieux. Il en résulte clairement que notre réponse à l'expérience est conditionnée, toujours limitée.
Extrait du livre :
DCS, p. 59
1 июн 2012