Un webinaire portant sur l'enseignement et l'évaluation de la lecture propose un nouveau regard sur les types de livres tout en partageant des appuis pédagogiques pour préparer votre lecteur avant, pendant et après la lecture d’un livre.
Le guide pédagogique qui accompagne ce webinaire, comprend des réponses aux questions suivantes :
Qu'est-ce qu'un livre décodable ? Quels sont les critères d'un tel livre ?
Quand puis-je utiliser les livres décodables ?
Pourquoi est-il avantageux d'intégrer ces livres au bloc d'enseignement explicite, systématique et structuré de la littératie ?
Qu'est-ce qui doit être enseigné avant de présenter ces livres aux élèves ?
Comment planifier ses activités pédagogiques ?
Que faire avant, pendant et après la lecture ?
Qu'est-ce que je peux indiquer au bulletin / rapport d'étape de mes élèves ?
*Précisions sur l’évaluation de la fluidité : il faut fournir une rétroaction sur la production de l'élève chaque fois qu'il commet une erreur. Si les erreurs persistent après 4 lectures du texte, il faut réfléchir au « pourquoi » de l’erreur et fournir une rétroaction.
Jan Hasbrouck (Reading fluency : Accuracy or Automaticity, March 14, 2023) indique que les mesures portant sur la lecture fluide orale (ang. Oral Reading Fluency, ou ORF) ont été nommées incorrectement. Cette mesure a pour seul et unique but de mesurer le nombre de mots lus correctement par minute. Cette mesure de rendement a sa place seulement pour mesurer l’étendue du progrès. On utilise cette mesure sur un texte non pratiqué, mais pour lequel l’élève a reçu un enseignement explicite sur le code lui permettant de lire avec 98% de précision. Au bout de 60 secondes, on compte les mots lus correctement. Ce qui importe le plus dans le tableau qu’ils présentent, c’est le progrès encouru entre moment A (automne) et moment B (printemps). À l’heure actuelle, cette étude n’a pas été répétée en français donc il n’y a aucune norme disponible. Une étude en cours (Minor-Corriveau, 2023) permettra d’établir des normettes qui s’appliquent à l’élève scolarisé en français, milieu linguistique minoritaire. Toutefois, cette mesure peut être utilisée sans normes, pour quantifier l’étendue du progrès pour chacun des élèves. La différence entre le nombre de mots lus correctement en 60 secondes en septembre et en juin mesure l’étendue de progrès. C'est individuel pour chaque élève. La fluidité ça se mesure à partir de plusieurs indicateurs en interaction, et c’est très complexe (Vellutino, F. R., Tunmer, W. E., Jaccard, J. J., & Chen, R. (2007). Components of Reading Ability: Multivariate Evidence for a Convergent Skills Model of Reading Development, Scientific Studies of Reading, 11:1, 3-32.). Rapide n’est pas mieux : on cherche le 50e rang centile sur une telle mesure.
L'objectif est la compréhension. Certains individus ne seront JAMAIS des lecteurs fluides lorsqu'ils lisent oralement. Mais si elles lisent avec une fluidité qui respecte les ponctuations afin de conserver le sens, même si plusieurs auto-corrections sont observées, c'est acceptable. C'est comme lorsque nous lisons mal un verbe et que la phrase n'a plus de sens, nous retournons au début de la phrase et nous comprenons. On ne cherche pas une lecture digne d’une pièce de théâtre : on cherche une lecture qui permet au lecteur d’accéder au sens.
6 июл 2023
