Hommage à Jean Paul Alata victime de la dictature sanguinaire de Sékou Touré Emission en Français du 29 Juillet 2021.
Prison d’Afrique : Alata fut le premier à donner un témoignage écrit des conditions de détention, telles que les coups, la torture et la sous-alimentation ont laissé des traces : pesant 96 kg à l'entrée, il a perdu 35 kg cinq ans après ; de plus, il a perdu dix dents, est presque paralysé et souffre de paralysie partielle1. Le livre décrit les cinquante-deux mois passés à Boiro. Durant sa détention, il est victime de tortures, notamment à l'électricité, et de brimades de la part de ses gardiens ; durant son séjour à Boiro, il est interrogé, comme les autres détenus, par une commission d’enquête et menacé de retour à la "cabine technique" ou de représailles à l'encontre de sa famille en cas d'aveux jugés non-satisfaisants, l'obligeant à dénoncer des gens ou à signer une liste de 'traîtres" préparée par cette commission8.
Il fut contraint d'aider aux travaux de cette commission, notamment en remettant en forme certaine de ces aveux Sékou Touré, sachant jouer sur la fidélité de la plupart de ses victimes, ainsi que sur la volonté de certains de voir leurs familles, fait appel à leur dévouement patriotique et idéologique, et Alata ne fait pas exception1.
Prison d’Afrique sera interdit en France. Il sera publié partiellement dans la revue Africa. Il est traduit en portugais et en anglais1. Alata collabora à plusieurs revues sur l'Afrique.
Sékou Touré demandera publiquement l'extradition d'Alata et enverra le 11 juin 1977 une lettre à Giscard d'Estaing, (Bien qu’il ait été déchu de la nationalité guinéenne en 1971).
Libéré le 14 juillet 1975 après intervention d'André Lewin, alors ambassadeur de France en Guinée, Alata va s'installer en Côte d'Ivoire, à Treichville, où il meurt, début septembre 1978 d'un infarctus du myocarde, bien que des opposants aient accusé Sékou Touré d'avoir commandité son empoisonnement.
Alata naquit à Brazzaville d'un père officier dans l'armée coloniale. Alata est étudiant en droit à Paris, résistant et servit aux Trésoreries d'Outre-Mer à Saint-Louis, au Sénégal1. Il y militera successivement dans le RPF, la SFIO et en même temps à FO1. En mai 1955, il est muté en Guinée comme payeur-chef de service, où il se rapproche de Sékou dans le cadre de la section africaine de la Confédération générale du travail (CGTA)1,2
Il démissionne de la fonction publique et devint expert-comptable. Ensuite il crée une société de pêche, la "Société des Pêcheries guinéennes"
Le 11 janvier 1971, Alata fut arrêté et accusé d’être un participant à un complot impliquant le SDECE, la CIA et un réseau nommé "SS-Nazi" dans le cadre de l'opération Mare Verde ; quelques mois après, il apprend qu'il a été condamné à la prison à vie par un jugement du 25 janvier 1971 ; ce même jugement le condamne à la perte de la nationalité guinéenne. Le 7 août 1971, sa femme coutumière Tenin accouche de son fils, que le président nomme Ahmed Sékou Alata.
21 авг 2021
