Bonne vidéo ! Merci beaucoup pour cette présentation ! C'était très intéressant ton analyse. L'absence de communication dans événements comme ça c'est un problème. J'ai bien aimé ton point de vue sur le ressentiment des enfants par rapport aux parents et sur le déni.
Bonjour, Je possède quelques oeuvres de l'auteur : quartier lointain, le gourmet solitaire, l'homme qui marche. C'est un mangaka et scénariste que j'apprécie par son coté contemplatif, nostalgique, tranche de vie. Vous m'avez donné envie d'acquérir Le journal de mon père que je me suis empressé d'acheter. J'ai pu trouver l'édition cartonné. Je retiens votre citation qui est très juste "Il faut profiter d'une vie qui est courte et ne pas ressentir les choses négatives". Merci à vous pour cette belle présentation.
Jiro Taniguchi, un de mes auteurs préférés. Et je dis bien auteur, car pour moi on dépasse la cadre du simple manga. J'ai beaucoup lu de ses œuvres, il m'en reste à découvrir (heureusement), mes préférés étant je pense : Quartier lointain, Le journal de mon père et Un ciel radieux. À noter que Quartier lointain et Un Ciel radieux ont été adapté en film (français) et qu'ils sont pas mal même si inférieur aux mangas. Pour en revenir au Journal de mon père, je crois que l'aborder jeune ou un peu plus vieux, n'aura pas le même impact. De même que le lire sans avoir subi le décès d'un de ses parents ou en l'ayant subit ne pourra que nous toucher également de manière différentes : pour l'un, on est dans la projection quand pour l'autre on ne peut que tenter de simuler ou prévoir les émotions que l'on pourrait ressentir quand cela nous arrivera. Pour la relation Père, fils. Je crois que cela reste malgré tout compliqué, qu'à la fin, on aura toujours des regrets, des non-dits en suspend. Ce n'est que lorsqu'on perd son père que l'on se rend compte que l'on a pas assez passé de temps avec lui. Que l'on ne lui a pas dit tout ce qu'on avait à lui dire, que l'on regrette qu'il ne voit pas nos réussites ou supporte nos échecs. Pour la veillée funèbre, je ne sais pas si c'est propre à ma famille, mais c'est des moments chaleureux, tristes mais avec de petits pics de joie, de rires quand on se remémore la personne qui nous quitte. Quand les plus vieux nous racontent des anecdotes de jeunesses, les bêtises qu'ils ont pu faire ou que le défunt à fait. Mais aussi, des moments de tensions, les émotions étant à fleur de peau pour tout le monde. En fait, à la lecture de ce manga, j'ai pu faire beaucoup de parallèle avec ma propre vie, mes propres expériences, même si somme toute, bien différentes. Mais certaines, je pense, sont universelle. Pour les mangas similaires, j'ai plutôt un anime "Colorful" qui se rapproche assez d'un ciel radieux. Lui aussi adapter en film, par les japonais cette fois-ci sous le titre de "Homestay".
Merci pour ce très beau commentaire. C’était un plaisir à lire. Et tout à fait, j’imagine combien c’est une lecture qui doit être vécu différemment selon ce qu’il en est de notre vie. Et merci pour ces recommandations ! À très vite j’espère 🌱
@@âme_sensible J'y ai pensé trop tard, une fois mon commentaire publié, mais voici une citation qui résume assez ma pensée et qui fait écho au Journal de mon père et quartier lointain d'une certaine manière. Par un de mes auteurs préférés, provençal comme moi, Marcel Pagnol, tirée du "Château de ma mère" (sa trilogie des souvenirs d'enfance à lire absolument) : "Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d’inoubliables chagrins. Il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants."
Les hommes qui n’expriment pas leurs émotions ça restera une constante à mon avis, ça fait partie du vécu masculin. Après pareil pour le jugement sur les personnages féminins et les enfants, l’œuvre date d’avant 2000 donc forcément il y aura un traitement daté de ces personnages (surtout que si l'auteur parle de sa vie ça fait remonter à plusieurs décennies en arrière 😄). 😕 (L'Amour & la Mort dans l'arrière plan. 👀)
@@âme_sensible Ne perds pas cet espoir (ou le plus tard possible) ! 😄 J'avoue que c'est pas ma génération aussi ce côté critique morale des œuvres (nous ça restait juste sur l'analyse et ce que les artistes voulaient dire et comment) et ça fait quelques années là que ça a complètement disparu pour moi, parce que j'avais suivi un peu la tendance ces dernières années, j'avoue. 😄 Après, avec les années qui passent, je me dis que ces choses qui peuvent choquer moralement c'est peut-être plus des composantes de la vie qu'il faut chacun accepter sans juger. Comme la mort ou la guerre. Pas les défendre non plus, juste que ça fait partie du tout. Je ne juge plus ces aspects-là dans mes lectures ou visionnages de films. 😮
Vraiment mon Taniguchi préféré, du début à la fin les émotions étaient présentes... Mais en sois je l'ai autant apprécié que Le sommet des Dieux ou Quartier Lointain, du même auteur !
@@âme_sensible Oui c'est vraiment sont plus connus ou celui qui revient tout le temps, en tout cas en France :) . Pour Le sommet des Dieux il y a un film d'animation qui est sorti il y 2-3 je crois et qui reprend dans les grandes lignes l'œuvre 👍. Oui je suis la chaîne depuis un moment déjà ( depuis la vidéo sur Nausicaa pour être exact 😅) mais je ne commente pas beaucoup, en tout cas j'aime toujours autant ce que tu proposes !
Taniguchi est souvent considéré comme un "auteur de BD franco belge Japonais" ce qui, vu sa narration et les thèmes qu'il aborde, n'est pas faux mais je pense que c'est plus subtil que ça. Et malgré les qualités indéniables de certaines de ses œuvres, on sent très bien qu'il est un homme japonais ayant grandi dans les années 50 et 60 (donc, une époque ou le formatage de la jeune population japonaise était très fort suite à la guerre et la reconstruction du pays). J'y vois souvent un confit entre des choses que je trouve très positives (le ralentissement du rythme de vie, prendre le temps de la contemplation, ou l'amour de la simplicité et de la nature). Et a coté de cela, il y a d'autres aspects plutôt gênants (retour aux "traditions" sous toutes ses formes, un mépris, certes sans agressivité, de la jeunesse qui "se fourvoie" et qui s'opposent aux anciens qui détiennent "la sagesse" , et aussi ce refus d'une modernité qui semble être perçue de manière systématiquement négative) Dans le cas du journal de mon père, ma lecture remonte à maintenant assez loin mais je m'en souviens très bien. J'ai moi aussi eu beaucoup de mal avec le début de l'histoire et à peu près pour les mêmes raisons que toi. La vision traditionaliste de Taniguchi n'aide pas du tout à ressentir de l'empathie pour les personnages et les situations. Et par la suite il y a un coté "boite à surprise" avec des révélations et des souvenirs qui rendent le tout beaucoup plus digeste, satisfaisant et parfois touchant . Je n'ai pas été directement touché par les thématiques (je n'ai absolument pas connu mon père ni eu de figure paternelle alternative, donc je n'ai pas pu me projeter). Cependant le tout est traité de manière intéressante et beaucoup de messages sont très impactants (ça n'est pas toujours le cas , car dans le lot, tout ce qui est lié à la "pudeur" japonaise donne un coté "cœur de pierre" a certains moments) Au final ça reste une œuvre que j'aime bien mais parfois maladroite (du moins, de mon point de vue de non japonais avec un vision du monde ultra progressiste!). Le journal de mon père aborde pas mal de thèmes très similaires à Quartier lointain, que je lui ai préféré (même si encore une fois j'ai quelques réserves). De Taniguchi je n'ai jamais eu de coup de cœur absolu dans sa bibliographie. Pourtant il y a un manga qu'il a dessiné que j'ai beaucoup aimé et dont plus personne ne parle (mais vraiment! comme s'il avait disparu!) il s'agit de Seton, le naturaliste qui voyage En tout cas ça fait sacrément plaisir de te revoir avec 2 vidéos sorties en assez peu de temps, j’espère que tu réussiras à garder la motivation et à trouver le temps de nous parler d'autres découvertes! (j'aime toujours autant ta façon de parler et ta voix, c'est toujours un petit moment "doudoux" de regarder tes vidéos!)
Merci beaucoup pour ce fantastique message que j’ai pris plaisir à lire ! Je te rejoins dans ces ressentis vis-à-vis de cette lecture. Je note ce manga « disparu », ça m’intéresse ! D’autant que je reprend assidûment youtube pour le moment, du temps s’étant libéré :) À bientôt j’espère 🌱
L'oeuf ou la poule ? Est-ce que les "normes" sociales découlent d'une réalité biologique et de nécessités anthropologiques ou sont-elles construites à partir de rien ? Concernant le masculin avare en expression émotionnelle, il y a tant à dire, mais affirmer sans sourciller qu'il s'agit d'un comportement 100% "normé" me semble au mieux naïf, au pire extrêmement dogmatique dans l'idéologie égalitariste (où l'homme et la femme seraient en tous points similaire) et relever de la croyance pure. Bref, j'ai trouvé l'analyse intéressante, mais alors je ressens un fort inconfort à l'idée que pareil détail idéologique puisse ne serait-ce que vous faire envisager l’arrêt de la lecture de cette oeuvre.
Bonjour, je dirai qu’un tel gap entre l’expression des hommes et des femmes tel que représenté dans ce manga, renvoi sûrement à l’éducation, oui. C’est d’ailleurs ce qui est explicitement représenté en voyant comment le père de Yoichi agissait, puis ses propres agissements très inhibés à leur tour. Personnellement et basé sur ce que je pense connaître, des cours, des études… il me semble que nous sommes bien plus similaires entre hommes et femmes que ce que l’on nous scinde dans l’éducation. Reste que des caractéristiques biologiques et physiologiques nous distingue bien sûr. Peut être pas dans un tel extreme selon moi. Cependant ceci reste mon point de vu et j’apprécie que vous ayez partagé le votre que je trouve aussi pertinent. À bientôt j’espère 🌱
@@âme_sensible Oui, bien sûr, il y a une influence culturelle sur le comportement de réserve émotionnelle, et ceci est d'autant plus vrai au Japon, où l'exposition de son intériorité n'est pas perçu comme une vertu en société. Ceci dit, si l'on perçoit les choses scientifiquement, selon une représentation de deux courbes de Gauss qui se croisent (comme dire que "les hommes sont plus grands que les femmes" est valide, même si nous connaissons des dizaines de femmes plus grandes que certains hommes), il apparait évident que des différences en moyenne ne se limitent pas à des différences purement physiques. Et encore plus à une époque où les hommes d'après guerre qui avaient un taux de testostérone bien plus élevé que les hommes actuels occidentaux (en moyenne, un homme de 25/30 ans aujourd'hui à un taux de testostérone équivalent à celui d'un homme de 55/60 ans d'il y a un demi-siècle, et l'on sait que la testostérone a une influence fondamentale dans les comportements humains, et il n'est pas insensé d'envisager qu'elle influe directement sur l'envie ou la nécessité d'exprimer son intériorité la plus fragile et sensible). Tout du moins, il m'apparait extrêmement fermé d'esprit voire même non rationnel d'affirmer sans sourciller que ce trait est 100% éducationnel / 100% culturellement genré. C'est possible, mais il est fortement possible (et même bien plus probable si l'on travaille dans les sciences cognitives, anthropologiques ou la psycho évo) que ce soit un "tout petit peu" plus compliqué que cela. De manière plus pragmatique et directe, il est quand même très curieux de penser que ce trait de réserve émotionnelle "un peu plus" masculine ne serait que purement et simplement éducationnel alors qu'il se retrouve généralement chez les hommes de toutes les civilisations du monde qui ont passé le stade de la tribu. En résumé, c'est votre certitude (au point d'éprouver de la difficulté à poursuivre une oeuvre de très grande qualité !) qui me déstabilise au plus haut point. Le consensus est qu'il y a une dialectique incessante entre la culture et la nature, je crains que réduire un attribut à l'un ou l'autre est voué à se fourvoyer très lourdement à cause d'idéologies post-modernistes déconnectées du réel et des sciences "dures".
