Je viens de finir ce livre et l ai trouvé très juste. Votre analyse est beaucoup trop incisive. L'auteur ne se met pas en avant, il évoque une histoire selon un prisme, et de sa réussite financière il honore cette mère et sa fuite..
Edouard Louis ne veut pas toujours se montrer impeccable : il avoue avoir été ingrat avec sa mère lorsqu'il était enfant, adolescent et même jeune adulte en imitant les comportements toxiques de son père. Cette impression qu’il décide de tout à distance s’explique par l’incapacité de Monique, abattue, traumatisée, violentée par son compagnon. Qui serait au taquet décisionnel après tant de violence subie et sans un sous ? L’argent donne ce pouvoir décisionnel de se sortir seule d’une situation délicate. Le manque d’argent ajoute une souffrance supplémentaire, celle de ne pas pouvoir réagir totalement pour agir et partir, "s’évader ". E.L insiste en effet sur les moyens qu’il dispose pour aider sa mère car, en effet, sans lui elle n’y serait pas parvenue : sa soeur ne peut pas s’impliquer autant financièrement, personne d’autre peut le faire. L’auteur ne cherche pas une médaille mais dénonce la soumission de sa mère à différents niveaux causée par la misère sociale et culturelle. N’oublions pas l’allusion à l’illettrisme numérique.
Merci ! Ta citation me parle parce que souvent quand je l'écoute, je suis d'accord avec ce qu'il dit, le petit Louis. Mais dans ses romans, ses (nouveaux) affects lui échappent.
ah oui au fait, et , je viens de terminer ""Chiennes de garde" de Dahlia de la Cerda, un ouvrage encore plus punk que Eurotrash, avec encore plus de liens cachés mais petit a petit explicités, brefs des fictions qui traduisent la réalité. A LIRE, un bouquin écrit par une militante révolutionnaire
Je ne sais pas, maintenant qu'ils ont annulé au dernier moment, mais je suppose (très précis comme réponse^^). Il devait s'appeler L'effondrement et parler de son frère mort à l'âge de 38 ans - hashtag alcool, hashtag violence, de mémoire.
Intéressant ! J'aime beaucoup ta théorie du complot. Effectivement j'ai l'impression qu'il va faire un roman sur chaque membre de sa famille pour justifier son statut de transfuge de classe comme une sorte de filon. Après je peux me tromper. Il y a un côté condescendance de classe. Merci beaucoup pour la critique
Merci à toi :) Si encore il faisait vraiment des romans, avec une certaine épaisseur psychologique pour chaque membre de sa famille, je veux bien, mais le résultat manque d'ambition à mes yeux.
toujours un plaisir de regarder tes videos 🥰 ton analyse est super interessante, c'est dommage qui il y ait autant de récupération marketing autour du terme "féminisme": on nous vend des livres/ films féministes mais quand on creuse un peu, le propos tombe à plat...
Ce qui est agissant dans la critique, c'est lorsqu'elle s'échappe de l'aspect purement analytique/ appréciatif, et produit " ce qui aurait pu être ", ou le script fantasmé/ attendu. Le livre qui n'existe pas, qui s'est manqué. À partir des lieux déjà à l'œuvre, et qui se sont égarés ( ici, l'autopromotion égotique d'E.L. et plus : la justification a posteriori du miraculé transclasse, et des dotations et moyens dont il peut faire profiter Monique....) Merci!
Vous avez principalement fait une critique avec votre sensibilité et je me retrouve dans la plupart de vos mots et même dans vos hésitations. Puis vous avez présenté vos arguments pour analyser le positionnement de l'auteur dans son œuvre (je ne sais pas si je le dis bien) et dans son rapport à sa mère, vous avez dit votre malaise. Je pense que je vais réécouter votre vidéo, surtout la 2° partie parce qu'elle me fait me poser plein de questions sur : qu'est-ce que la littérature, comment se glisse-t-elle dans la vie, comment change-t-elle notre optique sur les choses, comment au travers des mots des autres, nous offre-t-elle ce miroir sur nous-mêmes ? C'est ce que me répétaient certains de mes profs et là, j'en réalise l'étendue ! Et qu'en est-il de la critique de la littérature ? Pourquoi au fond joue-t-elle le même jeu? Merci et Bravo